Immigrants apprenant l'hébreu

“ Monter ” en Israël : un choix de vie

Dossier : ExpressionsMagazine N°724 Avril 2017
Par Ayalon (Alain) VANICHE (87)

La famille Vaniche a fait son alyah il y a dix ans et nous en racon­te les aspects de la vie quo­ti­di­enne, la facil­ité des démarch­es, l’ap­pren­tis­sage de l’hébreu, le choc cul­turel, l’é­cole qui facilite l’in­té­gra­tion, l’ac­cueil à bras ouverts, mais aus­si le plaisir de se retrou­ver de temps à autre entre français. 

Mon épouse et moi avons décidé en 2007 de nous installer en Israël. Après une quin­zaine d’années de car­rières bien rem­plies à Paris, nous recher­chions un mode de vie plus en phase avec notre pra­tique religieuse et avec nos aspi­ra­tions à une vie sociale plus intense, des rela­tions pro­fes­sion­nelles dif­férentes, et surtout une autre édu­ca­tion pour nos trois filles. 

L’ALYAH, LA LOI DU RETOUR

Les modalités d’immigration en Israël sont assez simples. La « loi du Retour », loi essentielle promulguée peu après l’indépendance du pays, donne automatiquement la nationalité israélienne à toute personne qui peut prouver qu’un de ses grands-parents est juif. Israël, petit pays de 8 millions d’habitants aujourd’hui, a ainsi accueilli 600 000 Juifs d’Égypte, du Yémen, d’Irak, d’Afrique du Nord et d’Iran dans les années 1950–1970, au fur et à mesure de la décolonisation, des révolutions ou des expulsions, puis 100 000 Juifs d’Éthiopie dans les années 1980, au cours d’opérations spectaculaires et parfois clandestines qui ont permis d’exfiltrer des populations juives en danger.
L’arrivée de près d’un million de Juifs de l’ex bloc soviétique dans les années 1990 s’est faite de façon bien moins dramatique que celle des rares refuzniks qui étaient parvenus à s’enfuir les années précédentes, mais avec de grandes difficultés pour absorber dans le monde du travail une telle masse d’immigrants.
En parallèle de ces vagues d’immigration, le pays connaît un afflux régulier de Juifs de pays occidentaux qui décident de « monter » (alyah) s’installer en Israël.

LES DÉMARCHES ADMINISTRATIVES FACILES

Notre arrivée en famille fut des plus sere­ines, comme un sim­ple démé­nage­ment. J’avais fait quelques repérages préal­ables et obtenu un visa. Nous avons débar­qué comme des touristes un soir de l’été 2007, et nous nous sommes présen­tés aux ser­vices d’immigration à l’aéroport.

“ La machine à intégrer ces populations fonctionne de façon impressionnante ”

La machine admin­is­tra­tive est bien rodée : en 45 min­utes, nous sommes ressor­tis avec des papiers pro­vi­soires et une aide de l’équivalent de quelques cen­taines d’euros en liq­uide pour nos pre­mières dépens­es, sans oubli­er un paquet de frian­dis­es pour chaque enfant. 

Au cours des semaines suiv­antes, nous avons com­plété toutes les démarch­es admin­is­tra­tives, pen­dant que nos filles prof­i­taient d’un cen­tre aéré pour nou­veaux immi­grants qui les pré­parait à la ren­trée sco­laire. Nous avons obtenu nos cartes d’identité défini­tives en moins d’une heure ; nous nous sommes inscrits à une caisse d’assurance mal­adie avec l’aide d’une bénév­ole fran­coph­o­ne chargée de l’accueil des immi­grants ; nous avons inscrit les enfants dans les écoles, etc. 

Nous n’avons pas souhaité béné­fici­er du petit apparte­ment que le cen­tre munic­i­pal d’intégration met à la dis­po­si­tion des immi­grants pen­dant les pre­miers mois. En rem­place­ment, une aide au loge­ment et une prime men­su­elle d’intégration nous ont été ver­sées pen­dant six mois, sans con­di­tion de ressources. 

Sans faire la moin­dre démarche, nous avons égale­ment reçu une let­tre nous annonçant les allo­ca­tions famil­iales que nous allions recevoir mensuellement… 

L’INDISPENSABLE APPRENTISSAGE DE L’HÉBREU

Le pays con­tin­ue d’accueillir quelque 30 000 immi­grants du monde entier chaque année. Au-delà de l’accueil admin­is­tratif proac­t­if, généreux et assez effi­cace, la machine à inté­gr­er cul­turelle­ment, sociale­ment et économique­ment ces pop­u­la­tions fonc­tionne de façon impres­sion­nante, avec une pri­or­ité don­née à l’acquisition de la langue et à la sco­lar­i­sa­tion des enfants. 

Pour les adultes, l’apprentissage de l’hébreu se fait dans un oul­pan, un cours col­lec­tif gra­tu­it ouvert à tous les immi­grants. À par­tir de la ren­trée sco­laire, nous dépo­sions chaque matin les enfants à l’école, et rejoignions l’oul­pan munic­i­pal pour cinq heures de cours d’hébreu, cinq jours par semaine pen­dant cinq mois. 

Notre « Pro­mo 2007 » de l’oul­pan (des Jônes…) comp­tait une cen­taine d’immigrants venus de tous les pays imaginables. 

L’enseignement se fait par class­es de niveaux d’une ving­taine d’élèves, et donne la pri­or­ité à la com­préhen­sion orale et la con­ver­sa­tion courante. Le pro­fesseur ne par­le qu’en hébreu, il ne traduit jamais dans les langues mater­nelles de ses élèves, et essaie de faire s’exprimer chaque élève à tour de rôle. Il cor­rige peu les erreurs car, dans un pays com­posé d’autant d’immigrants, tout le monde tolère les petites erreurs de syn­taxe à l’oral et encore davan­tage à l’écrit.

Nous com­plé­tons ces cours par des exer­ci­ces de gram­maire et de con­ju­gai­son sur ordi­na­teur, et recevons des devoirs d’écriture à faire à la mai­son chaque soir. Mal­gré l’ambiance déten­due, les exa­m­ens de l’oul­pan sont pris à cœur, car cer­tains employeurs exi­gent des notes min­i­males à l’embauche.

LE CHOC CULTUREL POUR TOUS…


L’apprentissage de l’hébreu se fait dans un oul­pan, un cours col­lec­tif gra­tu­it ouvert à tous les immi­grants. © CHAMELEONSEYE / SHUTTERSTOCK.COM

Par­ler en hébreu, tout le monde finit par y arriv­er plus ou moins. Cer­tains, qui sem­blent venus d’une autre planète, doivent sur­mon­ter des obsta­cles plus impor­tants : les Cubains et autres immi­grants de républiques exo­tiques de l’ex- URSS décou­vrent le sys­tème ban­caire, et pour cer­tains le judaïsme ; les Iraniens, en habits tra­di­tion­nels, décou­vrent la liber­té d’expression et de mou­ve­ment mais refusent de nous par­ler de leur pays pour ne pas met­tre en dan­ger le reste de leur famille resté sur place ; les Éthiopi­ens il y a quelques années décou­vraient le principe de l’éponge et du savon liq­uide pour faire la vais­selle, et rece­vaient e n cadeau un égouttoir… 

Et même pour cer­tains Français, le choc cul­turel peut être dif­fi­cile avec des Moyen-Ori­en­taux très directs, qui s’échauffent rapidement. 

L’oul­pan sert à mélanger toutes ces pop­u­la­tions, et à leur don­ner les bases d’une nou­velle cul­ture com­mune, avec la maîtrise de la langue mais aus­si des chan­sons tra­di­tion­nelles, des films cultes, des notions de base sur le sys­tème poli­tique ou judi­ci­aire israélien. 

L’oul­pan organ­ise des excur­sions à tra­vers le pays, et des soirées en famille pour mar­quer les fêtes tra­di­tion­nelles. L’enseignement de l’hébreu est laïc mais tou­jours inspiré par la cul­ture, l’histoire et la reli­gion juives, qui con­stituent le lien le plus fort entre les dif­férentes pop­u­la­tions mélangées à l’oul­pan, et le fil rouge le plus effi­cace pour leur intégration. 

UNE ÉCOLE QUI FACILITE L’INTÉGRATION

Le deux­ième pili­er de la poli­tique d’intégration des immi­grants en Israël repose sur la réus­site sco­laire. Les enfants ont leur pro­pre oul­pan dans le cadre de l’école. Ils sont d’emblée inté­grés dans une classe nor­male, et suiv­ent dès la pre­mière semaine les cours de math­é­ma­tiques, d’anglais ou de sport avec leur classe. 

Pen­dant les cours qui néces­si­tent une meilleure maîtrise de l’hébreu, les nou­veaux immi­grants quit­tent la classe et se regroupent à l’oul­pan pour repren­dre les bases de la langue. 

“ Avant la fin de la première année d’école, la quasi-totalité des enfants parlent correctement hébreu ”

Au bout de quelques mois, ils rejoignent l’emploi du temps des autres élèves. Ils passent les con­trôles dans les salles de l’oul­pan, où ils béné­fi­cient de temps sup­plé­men­taire et de l’assistance des enseignants pour traduire les énon­cés. Les pro­grès sont spectaculaires. 

Avant la fin de la pre­mière année, la qua­si-total­ité des enfants nou­veaux immi­grants par­lent cor­recte­ment hébreu, et sont éval­ués sur les mêmes critères que les autres élèves. Quelques rares enfants per­dent pied à cause de la langue et devi­en­nent inso­lents voire vio­lents faute d’un autre moyen de s’exprimer. Les dif­fi­cultés aug­mentent avec l’âge d’arrivée en Israël, et les sit­u­a­tions de blocage sont plus fréquentes pour les adolescents. 

Le sou­tien sco­laire aux immi­grants con­tin­ue jusqu’au lycée, avec cer­taines class­es entière­ment amé­nagées pour un enseigne­ment en hébreu facile, des pro­grammes allégés, des sup­plé­ments de temps pour les épreuves du bac­calau­réat, et la pos­si­bil­ité de retarder cer­taines épreuves afin de mieux assim­i­l­er l’hébreu entre-temps. 

Peu­vent en béné­fici­er tous les élèves arrivés depuis moins de dix ans en Israël, même lorsqu’ils par­lent déjà hébreu couram­ment. Les immi­grants béné­fi­cient aus­si de facil­ités pour l’accès à l’enseignement supérieur. 

Per­son­ne ne trou­ve rien à redire à cette dis­crim­i­na­tion pos­i­tive en faveur des immi­grants, car tout Israélien en a béné­fi­cié lui-même, ou sait que ses par­ents en ont béné­fi­cié, ou en tout cas com­prend la valeur apportée par l’immigration à la société israélienne. 

UNE INSERTION PROFESSIONNELLE SOUTENUE PAR LES AIDES

Les pou­voirs publics appor­tent de plus en plus d’aides à l’insertion pro­fes­sion­nelle ou à la recon­ver­sion pour les nou­veaux arrivants. Sous la pres­sion d’associations d’immigrants, les min­istères israéliens pro­gressent dans la recon­nais­sance des diplômes étrangers, n’en déplaise aux cor­po­ratismes locaux. 

Cours de récréation à l'école juive
Les enfants sont d’emblée inté­grés dans une classe nor­male, et suiv­ent dès la pre­mière semaine les cours de math­é­ma­tiques, d’anglais ou de sport avec leur classe. © YULIA DAR / SHUTTERSTOCK.COM

La car­rière est rarement un objec­tif de l’alyah, mais mal­heureuse­ment même en Israël on ne peut pas vivre unique­ment de spir­i­tu­al­ité et d’eau fraîche, il faut trou­ver une source de revenus surtout lorsqu’on est habitué à un train de vie « à la française ». Dans leurs pre­mières années, les immi­grants béné­fi­cient d’une exemp­tion par­tielle de charges sociales et de dif­férents avan­tages fiscaux. 

Le min­istère de l’Économie prend en charge une par­tie du salaire que les entre­pris­es israéli­ennes versent aux nou­veaux immi­grants, et apporte des aides aux immi­grants qui créent une entre­prise. Si néces­saire, le min­istère de l’Intégration offre aux immi­grants au cours de leurs dix pre­mières années dans le pays une for­ma­tion diplô­mante de leur choix (y com­pris un MBA inter­na­tion­al), pour leur per­me­t­tre une évo­lu­tion de carrière. 

Une par­tie des nou­veaux immi­grants occi­den­taux n’y parvien­dront jamais, et repar­tent vers leur pays d’origine ou vers d’autres hori­zons, ou bien font des allers-retours. 

Les immi­grants qui étaient en dan­ger dans leur pays d’origine, ou venus de pays en développe­ment, sont prêts à de plus grands sac­ri­fices, et acceptent des emplois à plus faible qual­i­fi­ca­tion. Ils con­stituent, ici aus­si, une couche défa­vorisée de la pop­u­la­tion, mais avec de bons espoirs en Israël que leurs enfants pour­ront effac­er leurs différences. 

UN ACCUEIL « À BRAS OUVERTS »

Les efforts des pou­voirs publics en faveur des immi­grants ne font que refléter l’unanimité dans le pays sur l’importance d’accueillir à bras ouverts tous ceux qui choi­sis­sent (ou par­fois sont con­traints) de « mon­ter » en Israël. 

“ Après avoir travaillé en hébreu toute la journée, nous ressentons le besoin de parler simplement à quelqu’un en français ”

Toutes les com­posantes de la société sont mobil­isées pour le sou­tien aux immi­grants : des par­ents d’élèves par­rainent une famille de nou­veaux immi­grants ; la bib­lio­thèque munic­i­pale pro­pose une sec­tion com­plète dans les prin­ci­pales langues des immi­grants ; la radio publique REQA émet en 14 langues ; les grands théâtres pro­posent des pièces sous-titrées ; les manuels d’utilisation des pro­duits élec­tromé­nagers sont écrits en amharique pour les Éthiopi­ens, etc. 

Cette inté­gra­tion mas­sive d’immigrants donne une société col­orée, pas­sion­nante et en mou­ve­ment per­ma­nent. Tous les pon­cifs s’appliquent : une société mul­ti­cul­turelle, un creuset de civil­i­sa­tions, un vivre-ensem­ble exem­plaire, l’acceptation de l’autre quelles que soient ses orig­ines, ses con­vic­tions ou ses ori­en­ta­tions personnelles… 

L’affec­tio soci­etatis est pal­pa­ble : les Israéliens ont un pro­jet com­mun et appré­cient de pou­voir le partager. Ils arrivent à sur­mon­ter une grande hétérogénéité, et se mobilisent pour les plus faibles. Cela se retrou­ve égale­ment dans l’intégration très poussée des hand­i­capés dans le monde sco­laire par exemple. 

RECRÉER UN CONTEXTE FAMILIAL ET RELATIONNEL

L’intégration des immi­grants est forte mais loin d’être totale. Les groupes d’immigrants de pre­mière généra­tion restent très vis­i­bles. Les Français en par­ti­c­uli­er restent beau­coup entre eux, ils s’installent dans quelques villes qui ont déjà accueil­li des Français : Jérusalem attire ceux qui recherchent avant tout une expéri­ence spir­ituelle forte ; les retraités aiment se retrou­ver dans les villes bal­néaires de Netanya ou Ash­dod ; les céli­bataires et jeunes adultes aiment Tel-Aviv, « la ville qui ne dort jamais ». 

Carnaval de français en Israël
Défilé des fran­coph­o­nes lors du car­naval de Pourim à Ra’anana.

Nous avons choisi Ra’anana, une ville moyenne qui met l’accent sur les familles et l’éducation, dans la ban­lieue rési­den­tielle au nord de Tel-Aviv, au cen­tre du Sil­i­con Wadi israélien. La com­mu­nauté des Français y est omniprésente. En arrivant sans con­naître per­son­ne, nous nous sommes liés d’amitié à la dizaine de familles français­es qui ont étudié à l’oul­pan avec nous pen­dant quelques mois. 

Nos enfants ont invité à la mai­son des jeunes immi­grants français de leur âge qu’ils fréquen­taient à l’oulpan de leur école. 

De proche en proche, nous avons recréé en quelques mois un groupe d’amis sur lesquels nous pou­vions compter pour pass­er une bonne soirée ensem­ble, ou bien nous con­seiller un pédi­a­tre en cas de besoin. Ce sont plus que des amis, car l’entraide per­met de pal­li­er l’absence de la famille. 

Pour des raisons logis­tiques bien sûr, quand on n’a pas les grands-par­ents pour garder les enfants, mais surtout pour des raisons sociales. Après avoir étudié ou tra­vail­lé en hébreu toute la journée, nous ressen­tons le besoin de par­ler sim­ple­ment à quelqu’un en français, en partageant les mêmes références cul­turelles ou pas si cul­turelles que cela : la vie en France, nos études, nos auteurs préférés, nos traits d’humour, les recettes et les ingré­di­ents de la cui­sine française, etc. 

LES PREMIÈRES GÉNÉRATIONS, ET LES SUIVANTES…

Nous fréquen­tons quelques familles « natives » d’Israël, ou instal­lées depuis longtemps, con­nues dans notre cadre pro­fes­sion­nel ou par l’intermédiaire de nos enfants. Nous avons encore du mal à faire se ren­con­tr­er nos amis français et non-français, avant tout pour des raisons de langue. 

Il est ain­si pos­si­ble de ne pas s’intégrer à la société israéli­enne, en ne fréquen­tant que des Français, et en trou­vant tou­jours un com­merçant ou un enseignant par­lant français ou anglais. Nous avons plutôt cher­ché, en béné­fi­ciant des efforts des pou­voirs publics et de l’ensemble de la pop­u­la­tion, à pos­er les bases d’une bonne inté­gra­tion et à s’assurer que la « deux­ième généra­tion » sera totale­ment israélienne. 

Après neuf ans en Israël, nos trois filles se sont épanouies dans un mode de vie plus déten­du qu’en France, sont dev­enues des Israéli­ennes à part entière, et par­fois leurs cama­rades ne se doutent pas qu’elles par­lent français à la mai­son. C’est là notre prin­ci­pale sat­is­fac­tion dans le choix que nous avons fait de nous installer en Israël. 

Nous, les par­ents, avons recréé une vie sociale, pro­fes­sion­nelle et cul­turelle grat­i­fi­ante. L’accueil généreux qui nous a été réservé nous réchauf­fera le cœur encore longtemps « à la manière d’un feu de bois » comme dis­ait Georges Brassens. 

Mais en tant qu’immigrants de pre­mière généra­tion, nous res­terons tou­jours des immi­grants, mar­qués par la cul­ture française. Nous res­terons dépen­dants de Google Trans­late, et nos enfants con­tin­ueront à cor­riger nos fautes d’hébreu avec un petit sourire gêné…

Commentaire

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arnaudrépondre
21 juillet 2017 à 10 h 02 min

Je ne savais pas qu’il y

Je ne savais pas qu’il y avait tout un proces­sus d’in­té­gra­tion pour ceux qui font qui par­tent, je suis dans l’immo­bili­er à la Réu­nion et je con­nais une famille qui souhait­erai par­tir et je pense que votre arti­cle leur per­me­t­tra d’ap­préhen­der leur arrivée

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