Livre : mondialiser la gauche de Gérard FUCHS (58)

Mondialiser la gauche

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°732 Février 2018Par : Gérard FUCHS (58)Rédacteur : Christian MALDIDIER (54)Editeur : L’Harmattan, octobre 2017 - 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris.

Notre cama­rade Fuchs com­mence par une dou­ble déc­la­ra­tion : son attache­ment au social­isme et sa foi en la survie de la gauche. À la lumière des dernières élec­tions, il s’interroge sur la démoc­ra­tie, en par­ti­c­uli­er sur la social-démoc­ra­tie et plaide pour des états généraux de la gauche dans le but de définir les grandes lignes d’un projet. 

Quelques éclairages sur son par­cours poli­tique : l’Algérie, la réal­ité vécue sur le ter­rain, le traite­ment des Algériens de souche, le dis­cours de De Gaulle le 19 sep­tem­bre 1959, son affec­ta­tion dans les Aurès, une mat­u­ra­tion politique. 

Puis, il se livre à un état des lieux : analyse des mécan­ismes économiques, appuyés sur nom­bre d’expériences qu’il a vécues lors de ses man­dats de député ; il con­state que, si l’effort va dans le bon sens, il est incom­plet et, donc, n’atteint pas les objec­tifs visés. 

La mon­di­al­i­sa­tion est irréversible et un repli nation­al irréal­iste. Mais l’ultralibéralisme actuel néces­site une refon­da­tion. En cause : les bar­rières douanières, le manque de visions prospec­tives, la mon­naie qui a changé de sig­ni­fi­ca­tion, les crises finan­cières destruc­tri­ces, cette finance de plus en plus puis­sante, l’évolution rapi­de des tech­nolo­gies dont la pro­priété pose prob­lème et le réchauf­fe­ment climatique. 

Il pro­pose une quin­zaine de mesures dans dif­férents domaines : 

  • Pour le cli­mat : un con­seil de sécu­rité cli­ma­tique, une taxe car­bone mon­di­ale, véri­fi­ca­tion de la réal­i­sa­tion des engage­ments des dif­férents pays, fonds verts. 
  • Pour le com­merce mon­di­al : déf­i­ni­tion d’un taux min­i­mal d’imposition des multi­na­tionales et clé de répar­ti­tion dans les pays où ces entre­pris­es sont présentes en fonc­tion des emplois. 
  • Pour les secteurs tech­nologiques et cul­turels : trans­fert vers les pays en développe­ment accom­pa­g­né de plan de for­ma­tion, pos­si­bil­ité de joint-ven­tures dans ces domaines appuyés par les fonds verts, main­tien de la diver­sité cul­turelle et créa­tion de sites inter­net dans d’autres langues que celles exis­tant aujourd’hui.
  • Sur le plan social : oblig­a­tion de l’utilisation des normes de l’OIT et exten­sion de cette oblig­a­tion à l’ensemble de la chaîne, surtout dans les pays en développe­ment où le « cap­i­tal­isme importé » fait des dégâts, et une protection. 
  • Sur le plan mon­di­al : créa­tion d’un organ­isme de plan­i­fi­ca­tion mondiale. 

Ces propo­si­tions pour­raient paraître utopistes mais notre cama­rade rap­pelle que le monde d’hier n’est plus et que l’Internet fait réson­ner et dif­fuse tout : il n’y a plus de vérités cachées et les acteurs non insti­tu­tion­nels, don­neurs d’alerte (qu’il faut pro­téger, au min­i­mum à l’échelon européen), ONG et les pop­u­la­tions elles-mêmes se char­gent de faire con­naître ce qui va à l’encontre d’une ges­tion rigoureuse du monde. 

La démoc­ra­tie malade (cf. les électeurs absten­tion­nistes) doit recevoir un sang nou­veau : il faut créer les liens entre les réseaux soci­aux et les par­tis poli­tiques, repenser le choix des can­di­dats aux postes électifs. 

Beau pro­gramme ! Mais Gérard Fuchs ne nous promet pas le « par­adis demain » mais des axes de réflex­ion et de travail.

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