Mémoires d’un technocrate

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°654 Avril 2010Par : Alain CREMIEUX (55)Rédacteur : Marcel BENICHOU (51)

Après avoir écrit plusieurs livres, au présent (L’armement à l’heure du désarme­ment, en 1993), au futur (Quand les Ricains débar­queront, en 2000) et sans lim­ite de temps (L’éthique des armes, en 2008), l’ingénieur général Alain Crémieux (55, branche Air) se penche sur son passé en nous livrant ses Mémoires d’un technocrate.

Couverture du livre : Mémoires d'un technocratePar­tant de ses écoles d’ingénieurs, l’auteur nous fait faire sans pédan­tisme une courte plongée dans la tech­nique de sa pre­mière affec­ta­tion, puis racon­te sa pre­mière expéri­ence dans ce qu’on pour­rait appel­er la diplo­matie tech­nique, cette dis­ci­pline où les rela­tions inter­na­tionales por­tent sur des sujets néces­si­tant les con­nais­sances de l’ingénieur. Il faut croire que ses trois années à l’ambassade de France à Lon­dres lui ont don­né le goût de ce type d’activité, riche en expéri­ences et en con­tacts, puisque ultérieure­ment il sera chef de mis­sion à Wash­ing­ton et ter­min­era sa car­rière d’ingénieur à Brux­elles comme con­seiller de l’ambassadeur de France à l’Otan.

Entre-temps il aura dirigé un bureau d’études économiques, fait de la poli­tique indus­trielle, géré la recherche de l’armement et dirigé le Cen­tre des hautes études de l’armement.

Pour finir (avec le livre, tout au moins), Alain Crémieux a créé au min­istère de la Défense un Bureau d’histoire de l’armement qui pub­lie une col­lec­tion d’ouvrages.

Une car­rière très var­iée, on le voit, qui reflète l’intérêt de l’auteur pour les con­tacts humains, ce qui donne un car­ac­tère uni­versel aux expéri­ences qu’il nous fait partager, à ses aven­tures et mésaven­tures. Grâce à ce par­cours, le livre éclaire plusieurs rouages de cette machiner­ie vaste et com­plexe qu’était la Délé­ga­tion générale pour l’armement.

Sa lec­ture est facile. Elle donne l’impression d’une causerie au coin du feu en com­pag­nie d’un col­lègue ou d’un jeune. C’est en ana­lyste froid, avec un vrai sens de l’autodérision et une mod­estie loin des hymnes à la gloire per­son­nelle, que l’auteur évoque des événe­ments ayant béné­fi­cié des feux de la rampe et des per­son­nages célèbres. Son mal­adif sens de l’objectivité est pour beau­coup dans la crédi­bil­ité de ses témoignages.

Le titre de l’ouvrage redonne oppor­tuné­ment de la finesse au mot technocrate.

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