Magnan belge, pour une fois

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°689 Novembre 2013Rédacteur : Lady GastronomiX

Pour les abon­nés du Thalys et à quelques enjam­bées de la gare du Midi, allez au Pin Pon. Ce nou­veau restau­rant vient de pren­dre pos­ses­sion de la porte d’entrée de la célèbre caserne des Marolles, récem­ment restau­rée et réha­bil­itée. Cette œuvre mon­u­men­tale du baron Poe­laert trône face à la place du Jeude- Balle, marché aux puces réputé de la cap­i­tale belge dans un quarti­er pop­u­laire qui est l’âme du vieux Bruxelles.

Le poste de garde a été réamé­nagé pour y recevoir les clients sur trois niveaux, le dernier étant une belle ver­rière intem­porelle qui domine la vie ani­mée de ce repaire d’antiquaires et de brocanteurs.

Une porte immense, tressée de lances à incendie, des poutres métalliques, des vannes en guise de poignées, des matières nobles asso­ciées à un design sobre et mod­erne, le cadre est réus­si, belle syn­thèse entre la vielle caserne des pom­piers en pierre et briques rouges et un esprit con­tem­po­rain « branché ».

Assiette de chrcuterie chez Pin Pon à Bruxelles

Verres de bierre chez Pin Pon à BruxellesLes clients afflu­ent sur ces lieux ouverts depuis à peine quelques semaines. Un pre­mier « couac », l’attente est inter­minable. La cui­sine n’est, sem­ble- t‑il, pas rodée au rythme effréné des arrivées ; y a le feu ! pour patien­ter, tout en obser­vant la foule grouil­lante en dessous, nous com­man­dons des bières, une Pin Pon spé­ciale­ment brassée pour la mai­son et une Can­til­lon, la dernière bière pro­duite à Brux­elles même, par fer­men­ta­tion naturelle en cuve de cuivre.

Le serveur, à la brux­el­loise, est d’abord peu aimable puis il se réchauffe pour nous expli­quer un peu plus tard : « C’est cat­a­strophique, nous devri­ons être dix et nous ne sommes que cinq, mais ça va chang­er ! » Les clients s’en accom­mod­ent, seuls les Français râlent, c’est-à-dire moi.

Les plats arrivent enfin, choi­sis sur une carte plutôt réduite mais quo­ti­di­en­nement renou­velée en fonc­tion des pro­duits rap­portés du marché. Des assi­ettes de légumes mi-cuits, cru­dités, crevettes gris­es, mets très local, tartare de bœuf belge au couteau, velouté de pot­iron et carottes onctueux et sub­tile­ment par­fumé au cur­ry, les Belges sont aus­si les rois de la soupe, et, cela va de soi, des frites déli­cieuses en por­tion con­grue pour une gour­mande telle que moi.

Les pro­duits sont frais, exquis, cuis­son par­faite des panais, bet­ter­aves jaunes, navets, patates douces ou carottes, très sub­tile­ment assaison­nés. L’ensemble est raffiné.

Les pâtis­series, celles du chef Char­li, bien con­nu des Brux­el­lois, sont légères avec une réin­ter­pré­ta­tion orig­i­nale. La tatin : des pommes rôties déli­cate­ment posées sur un sablé bre­ton­nant aérien et croustil­lant, agré­men­té d’une glace onctueuse ; un grand suisse caramélisé à la lié­geoise ; une tarte au cit­ron bien équilibrée.

Nous avons ter­miné ce déje­uner sans café pour une ving­taine d’euros par per­son­ne, bières comprises.

Si vous avez un ren­dez-vous, alors n’allez pas au Pin Pon, en revanche si vous avez choisi de flân­er dans ce quarti­er his­torique de Brux­elles, alors vous passerez un moment goû­teux, frais et tran­quille. On vous servi­ra toute la journée, de 8 heures à minu­it, sauf le lun­di et le mardi.

Pin Pon – 62, place du Jeu-de-Balle – Brux­elles – Tél. : 02 540 89 99.

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