L’institut des hautes études d’aménagement des territoires (IHEDATE), écologie et territoires au plus haut niveau

L’institut des hautes études d’aménagement des territoires (Ihédate), écologie et territoires au plus haut niveau

Dossier : ExpressionsMagazine N°754 Avril 2020
Par Pierre VELTZ (64)

Créé il y a vingt ans par l’État, sous l’égide péda­go­gique de l’École des ponts et de Sciences Po Paris, l’Ihédate accueille des audi­trices et des audi­teurs en situa­tion de res­pon­sa­bi­li­té, en milieu de car­rière, pour leur offrir des for­ma­tions de haut niveau sur les mul­tiples facettes des enjeux ter­ri­to­riaux. Un cycle géné­ra­liste et un cycle sur les nou­velles mobi­li­tés regroupent res­pec­ti­ve­ment une soixan­taine et une tren­taine d’auditrices et d’auditeurs, avec un rythme à temps par­tiel com­pa­tible avec le main­tien de fonc­tions opé­ra­tion­nelles. Les sujets trai­tés par l’Institut inté­ressent par nature la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, tant dans sa com­po­sante de la fonc­tion publique que dans celle des acteurs de l’économie.

Nos vies pro­fes­sion­nelles, aus­si riches soient-elles, tendent à nous enfer­mer dans des uni­vers spé­cia­li­sés où nous ren­con­trons sur­tout nos pairs. Au dire des par­ti­ci­pants, l’intérêt prin­ci­pal des cycles Ihé­date est d’élargir les hori­zons, de per­mettre la ren­contre de gens et de cultures dif­fé­rentes. La thé­ma­tique est elle aus­si par­ti­cu­liè­re­ment trans­ver­sale, et son impor­tance ne cesse de s’affirmer dans nos socié­tés : celle des ter­ri­toires, consi­dé­rés sous l’angle du déve­lop­pe­ment éco­no­mique, de la tran­si­tion numé­rique et de la tran­si­tion éco­lo­gique. C’est une thé­ma­tique qui croise aujourd’hui des métiers très divers. L’Ihédate ne s’adresse pas seule­ment aux « spé­cia­listes » du ter­ri­toire, mais à tous ceux qui ren­contrent cette dimen­sion dans leur acti­vi­té (indus­triels, pro­fes­sion­nels des télé­coms, de l’énergie, de l’internet, du com­merce, de la culture, de l’agriculture, etc.).

Port Ihédate

Un lieu partenarial et une structure ouverte

D’abord ouvert sur­tout aux agents du monde public, l’Institut s’est pro­fon­dé­ment trans­for­mé après quelques années d’existence, en adop­tant un sta­tut asso­cia­tif et en s’appuyant sur un réseau d’une ving­taine de par­te­naires fidèles et enga­gés, où l’on retrouve l’État et la Banque des ter­ri­toires (CDC), mais aus­si des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales et leurs asso­cia­tions, des entre­prises publiques et pri­vées très diverses, toutes inté­res­sées par la ques­tion des ter­ri­toires. Ces par­te­naires sont les garants de l’indépendance de l’Ihédate et de la diver­si­té des publics.

Cours Ihédate

Un espace de réflexion et d’innovation intellectuelle

Nous ne sommes plus dans la France des trente glo­rieuses, où l’État pla­ni­fiait d’en haut la struc­tu­ra­tion du ter­ri­toire natio­nal. La dimen­sion ter­ri­to­riale n’en rede­vient pas moins cru­ciale pour de nom­breux acteurs. La tran­si­tion éco­lo­gique, le pas­sage vers les renou­ve­lables dans l’énergie, les défis des mobi­li­tés, dans les zones peu denses comme dans les cœurs de ville, la mon­tée des éco­sys­tèmes indus­triels locaux, les impacts du numé­rique sur les ser­vices urbains et sur l’organisation spa­tiale des acti­vi­tés et du tra­vail, la refonte de notre modèle agri­cole et ali­men­taire : autant de sujets qui appellent des approches neuves. L’Ihédate, à cet égard, mobi­lise un vaste réseau de cher­cheurs, d’intellectuels et de pro­fes­sion­nels qui réflé­chissent sur ces ques­tions et qui ont lar­ge­ment contri­bué, indi­vi­duel­le­ment et col­lec­ti­ve­ment, à en redes­si­ner les pro­blé­ma­tiques. Diri­gé par San­dra Moat­ti, l’Ihédate dis­pose d’un conseil d’administration, pré­si­dé par Phi­lippe Duron, ancien pré­sident du conseil régio­nal de Basse-Nor­man­die et ancien maire de Caen, et d’un conseil scien­ti­fique, pré­si­dé par moi-même.

Vélo Ihédate

Une communauté très diverse et ouverte

Du pré­fet au syn­di­ca­liste, en pas­sant par l’entrepreneur du monde de la construc­tion ou d’autres mondes, le ou la res­pon­sable des ser­vices de col­lec­ti­vi­té, grande ou petite, le monde asso­cia­tif, celui des médias, l’éventail des ren­contres qui se nouent à l’Ihédate est exception­nellement ouvert. Cha­cun laisse sa cas­quette au ves­tiaire et la fécon­di­té des inter­ac­tions s’en trouve décu­plée. La pari­té femmes-hommes est une valeur essen­tielle de l’Institut. Au-delà des acteurs « ins­ti­tu­tion­nels » du ter­ri­toire, il s’adresse à tous ceux qui découvrent que la dimen­sion ter­ri­to­riale devient cru­ciale dans leur activité.

Deux programmes

L’Ihédate pro­pose aujourd’hui deux cycles. D’une part un cycle annuel géné­ra­liste qui met en débat les ques­tions fon­da­men­tales liées à la dimen­sion ter­ri­to­riale : dyna­miques démo­gra­phiques et sociales, gou­ver­nance, muta­tions pro­duc­tives, finan­ce­ment, poli­tiques publiques, tran­si­tion éco­lo­gique, révo­lu­tion numé­rique. Chaque cycle annuel est décli­né autour de ces fon­da­men­taux, avec une colo­ra­tion spé­ci­fique qui varie d’année en année. à titre d’exemple, le cycle 2020 est consa­cré aux échelles d’action per­ti­nentes pour la tran­si­tion éco­lo­gique. Ce cycle se déroule sur une dizaine de ses­sions de deux jours (jeu­di et ven­dre­di), com­plé­tées par un voyage d’étude à l’étranger d’une semaine.

D’autre part un cycle thé­ma­tique créé récem­ment inti­tu­lé « Ter­ri­toires et mobi­li­tés ». Son objec­tif est de créer une culture com­mune entre des acteurs venant d’horizons dif­fé­rents (trans­port public, urbain et non urbain, col­lec­ti­vi­tés publiques, monde de l’automobile) mais tous concer­nés par les défis des mobi­li­tés, sous contrainte écologique.


L’expérience de Pierre Séguin (73)

J’ai été audi­teur à la 3e ses­sion, en 2002. La varié­té des pro­fils, la joie que cha­cun éprouve à venir en for­ma­tion et donc l’état d’esprit d’ouverture m’ont sem­blé assez uniques dans une assem­blée aus­si diverse et aus­si large.
C’est un bal­lon d’oxygène dans une vie pro­fes­sion­nelle intense. L’année Ihé­date s’inscrit dans la durée avec un bon rythme, qui per­met des allers-retours entre les sémi­naires et la pra­tique pro­fes­sion­nelle, avec une vraie dyna­mique de ques­tion­ne­ment. Faire ce cycle en milieu de car­rière est une bonne chose, on a l’expérience et on est encore prêt à faire chan­ger les choses. 


L’expérience de Marion Alfaro (2000), direction de l’urbanisme de la ville de Paris 

J’ai été audi­trice de l’Ihédate en 2017, dans un cycle dont le fil conduc­teur était « les ter­ri­toires dans la mondialisation ».
L’Ihédate, c’est un temps pour sor­tir la tête du gui­don, ques­tion­ner nos pra­tiques et nos méthodes, remettre nos métiers en pers­pec­tive, croi­ser les regards et les approches. La qua­li­té des inter­ve­nants et des audi­teurs en fait un lieu de débat ani­mé, pas­sion­né mais tou­jours bien­veillant (et dans la bonne humeur !). Et l’Ihédate, c’est aus­si un for­mi­dable réseau d’anciens très dyna­mique, le lien per­dure et s’enrichit avec les années.


Recrutement et conditions d’accès

Les calen­driers de can­di­da­ture sont indi­qués sur le site www.ihedate.org, de même que les frais d’inscription.
L’adresse est au 22–28, rue Jou­bert, 75009 Paris.
Télé­phone : 01 55 04 05 00.
Adresse élec­tro­nique : secretariat@ihedate.org.

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