Quatre camarades de la promotion X91 se sont lancés dans l’aventure de l’entrepreneuriat en créant Flore Group. De gauche à droite : Sébastien Vuillemin (X91), Nadi Bou Hanna (X91), Michel Lamon (X91) et Jérémie Avérous (X91).

L’aventure de l’entrepreneuriat avec des camarades de promotion

Dossier : ExpressionsMagazine N°784 Avril 2023
Par Nadi BOU HANNA (X91)
Par Jérémie AVÉROUS (X91)
Par Michel LAMON (X91)
Par Sébastien VUILLEMIN (X91)

Qua­tre cama­rades de la même pro­mo ont créé Flo­re Group, qui est à la fois un micro­fonds d’investissement et un réseau de men­torat. Au milieu d’une car­rière mar­quée par la diver­sité des postes et leur expo­si­tion, ils ont voulu con­tribuer à l’investissement à impact et à la trans­mis­sion d’expérience entre généra­tions d’entrepreneurs.

« Vous êtes les officiers de la guerre économique » : ces paroles du directeur de l’École, adressées aux élèves que nous étions et qui s’apprêtaient à choisir leur fil­ière de sor­tie, allaient mar­quer nos débuts de carrière.

Des parcours divergents

Nadi, Jérémie, Michel, Sébastien : nous sommes tous les qua­tre X91. Nous avons démar­ré notre par­cours pro­fes­sion­nel au min­istère des Affaires étrangères, à l’Autorité de sûreté nucléaire, à France Télé­com ou à Crown Cork (un géant de l’emballage). Nous avons occupé des posi­tions man­agéri­ales en vue dans de grandes organ­i­sa­tions : directeur de cab­i­net d’un min­istre de l’Écologie, directeur inter­min­istériel du numérique, directeur de l’innovation d’Orange, directeur sup­ply chain de Bormi­oli. Cer­tains se sont expa­triés (Sin­gapour, New York) quelques années, d’autres ont sil­lon­né la France (Reims, Rouen, Rennes, Lille). Puis, lassés des grandes organ­i­sa­tions, nous avons emprun­té, cha­cun de son côté, le chemin de l’entrepreneuriat : dématéri­al­i­sa­tion des proces­sus, con­seil en pilotage des grands pro­jets, lean man­age­ment, blockchain et IA. Cer­tains ont même com­mencé à inter­venir comme busi­ness angels pour soutenir des pro­jets portés par d’autres.

Une convergence vers l’entrepreneuriat

Les années pas­sant, nos objec­tifs pro­fes­sion­nels et nos moyens financiers ont évolué. Nous avons eu envie de choisir nos com­bats, nos col­lègues, nos clients, et les pro­jets aux­quels nous con­sacr­er. Envie égale­ment de trou­ver un meilleur équili­bre de vie au quo­ti­di­en et de décou­vrir de nou­veaux domaines, de nou­velles tech­nolo­gies, des métiers que nous ne con­nais­sions pas. Envie de pass­er le flam­beau à des entre­pre­neurs promet­teurs et de les aider à décoller. Et tou­jours aus­si envie d’être utiles à la société et à la France. Flo­re Group (www.flore.group) est né de nos retrou­vailles, vingt-cinq ans après la sor­tie de l’École, et de notre envie de partager une aven­ture entrepreneuriale.

De l’intention au projet

Comme de nom­breuses start-up, Flo­re est la réponse à un sen­ti­ment d’urgence. Con­va­in­cu que cer­tains prob­lèmes de société – dans les domaines énergé­tique, ali­men­taire, san­i­taire, numérique et édu­catif notam­ment – ne pou­vaient être réso­lus par l’État seul, Nadi a décidé de quit­ter les ser­vices du Pre­mier min­istre, début 2022, pour con­stru­ire le « pro­jet Flo­re ». Plutôt que de se tourn­er vers les grands groupes, il a imag­iné un dis­posi­tif per­me­t­tant de regrouper les com­pé­tences et les éner­gies de free­lances et de dirigeants de PME qui parta­gent la même moti­va­tion pour l’intérêt général et qui ont décidé eux aus­si d’agir. Ces travaux préal­ables ont don­né nais­sance au Man­i­feste Flore.

“Nous avons eu envie de choisir nos combats, nos collègues, nos clients, et les projets auxquels nous consacrer.”

Le hasard des retrou­vailles a fait le reste… Avec Michel, qui dirige un cab­i­net de con­seil en lean man­age­ment et qui a immé­di­ate­ment été intéressé par l’ambition socié­tale de Flo­re. Avec Jérémie, qui dirige égale­ment un cab­i­net spé­cial­iste de la sécuri­sa­tion des grands pro­jets indus­triels et qui inter­vient régulière­ment comme busi­ness angel auprès de start-up. Quelques mois plus tard, ce fut au tour de Sébastien de rejoin­dre le trio, après avoir occupé la fonc­tion de directeur tech­nique dans plusieurs start-up technologiques. 

Entre cama­rades de pro­mo­tion, la con­fi­ance, l’écoute et la bien­veil­lance se sont imposées naturelle­ment et rapi­de­ment. Cha­cun a voix au chapitre. Cha­cun apporte des idées, des oppor­tu­nités, et des cri­tiques con­struc­tives. La diver­sité des cen­tres d’intérêt et des exper­tis­es du quatuor per­met de cou­vrir une large palette de métiers, et ain­si d’accueillir et d’accompagner des start-up venant d’horizons très divers, en mis­sion­nant l’un de nous qua­tre comme inter­locu­teur prin­ci­pal. C’est ain­si, et ensem­ble, que nous sommes passés de l’intention au projet.

Flore, la communauté des entrepreneurs à impact

Flo­re est à la fois un micro­fonds d’investis­sement, un réseau de men­torat et un inté­gra­teur de com­pé­tences, qui appor­tent une palette com­plète d’appuis à de jeunes entre­pre­neurs : stratégie, finance­ment, busi­ness développe­ment, RH, IT, parte­nar­i­ats indus­triels, mis­es en rela­tion, ges­tion d’entreprise. Les critères d’éligibilité sont clairs : les entre­pris­es soutenues doivent créer de la valeur économique mesurable et con­tribuer à l’intérêt général et à la sou­veraineté économique française et européenne. Les domaines retenus sont la trans­for­ma­tion numérique des ter­ri­toires, la tran­si­tion écologique et ali­men­taire, l’éveil intel­lectuel (jeu, cul­ture et édu­ca­tion) et les ser­vices aux per­son­nes vul­nérables (dépen­dance, hand­i­cap, réori­en­ta­tion pro­fes­sion­nelle). Les entre­preneurs qui rejoignent le pro­gramme doivent aus­si appli­quer douze règles de gou­ver­nance et de man­age­ment human­istes, telles que le pla­fon­nement des écarts de rémunéra­tion dans l’entreprise ou l’association des salariés aux résul­tats et au capital. 

Les deux pre­mières start-up accueil­lies au sein de Flo­re sont Beegup (www.beegup.com), une plate­forme de mise en rela­tion entre étu­di­ants pour pra­ti­quer les langues européennes, et Ree­vive (www.reevive.fr), un réseau de répa­ra­tion des matériels élec­tron­iques en panne, afin de pro­longer leur durée de vie. Une dizaine d’autres start-up devraient rejoin­dre la com­mu­nauté dans les prochains mois. 

Au-delà du sou­tien aux start-up à impact, la Flo­re Alliance rassem­ble des TPE et PME français­es du con­seil (stratégie, organ­i­sa­tion, IT) et regroupe leurs capac­ités, afin de con­quérir auprès de grandes organ­i­sa­tions publiques et privées des con­trats de con­sult­ing d’ampleur nationale, et de con­stituer une véri­ta­ble alter­na­tive aux grands cab­i­nets inter­nationaux. Une ving­taine de cab­i­nets l’a rejointe en quelques mois. 

Vous aussi, participez à la communauté Flore ! 

Flo­re cherche à don­ner une illus­tra­tion con­crète et engagée de l’investissement à impact et de la trans­mis­sion d’expérience entre généra­tions d’entrepreneurs. Si vous voyez des ini­tia­tives et des start-up qui répon­dent à ces critères dans votre entourage, n’hésitez pas à nous les faire con­naître. Et si vous avez vous-même envie de con­sacr­er un peu de temps pour men­tor­er des entre­pre­neurs ambitieux et méri­tants, bien­v­enue ! C’est l’occasion, pour ceux qui le souhait­ent, de devenir « les officiers de la guerre économique et de l’intérêt général ».


En illus­tra­tion : De gauche à droite : Sébastien Vuillemin (X91), Nadi Bou Han­na (X91), Michel Lam­on (X91) et Jérémie Avérous (X91).

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