BPCE Solutions immobilières

L’immobilier face à la crise : incertitudes, perspectives et évolutions

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°761 Janvier 2021
Par Mathieu LEPELTIER (85)

Math­ieu Lep­elti­er (85), directeur général de BPCE Solu­tions immo­bil­ières, nous livre sa lec­ture du con­texte actuel entre la crise qui se pro­longe, un marché de l’immobilier qui se trans­forme et la néces­sité de s’adapter.

Quels sont les métiers de BPCE Solutions immobilières ?

BPCE Solu­tions immo­bil­ières est une société de con­seil en immo­bili­er créée il y a 10 ans. C’est une fil­iale directe de BPCE SA, l’organe cen­tral du groupe BPCE. Son activ­ité s’articule autour de trois services :

  • l’évaluation et la val­ori­sa­tion immo­bil­ière pour tout type d’actif immo­bili­er et fonci­er (ter­rains à bâtir, forêts, bureaux, entre­pôts, cen­tres com­mer­ci­aux, logement…) ;
  • la com­mer­cial­i­sa­tion de biens immo­biliers rési­den­tiels pour les clients par­ti­c­uliers des Ban­ques Pop­u­laires et des Caiss­es d’Épargne qui con­stituent le réseau BPCE ;
  • la vente en bloc d’immeubles de bureaux et de logements. 

Face aux grands acteurs inter­na­tionaux du secteur, BPCE Solu­tions immo­bil­ières est une entre­prise agile, à taille humaine (200 col­lab­o­ra­teurs), ce qui lui per­met d’offrir un ser­vice per­son­nal­isé, très pro­fes­sion­nel et de grande prox­im­ité avec ses clients, partout sur le ter­ri­toire national. 

“Si la crise sanitaire a marqué les esprits,
les nombreuses évolutions qui se dessinent actuellement dans le secteur de l’immobilier
étaient déjà présentes avant la Covid.”

Vous avez pris vos fonctions à la tête de BPCE Solutions immobilières en mars dernier. Comment la Covid-19 a‑t-elle impacté votre prise de fonction ?

Ma prise de fonc­tion qui est inter­v­enue quelques jours avant le pre­mier con­fine­ment a bien évidem­ment été forte­ment mar­quée par la crise san­i­taire. Ces débuts ont donc été axés sur des actions très con­crètes con­cer­nant la pro­tec­tion des col­lab­o­ra­teurs, l’organisation du tra­vail à dis­tance et la con­ti­nu­ité d’activité et du ser­vice client. 

Lors du pre­mier con­fine­ment, notre activ­ité d’évaluation et de val­ori­sa­tion a été forte­ment pénal­isée par l’interdiction de se déplac­er. À par­tir de là, l’enjeu a été de pou­voir réalis­er les éval­u­a­tions à dis­tance sans se ren­dre sur site. Un cer­tain nom­bre de clients ont accep­té les éval­u­a­tions à dis­tance de nos experts ce qui a per­mis de main­tenir un bon niveau d’activité. Fort heureuse­ment, le sec­ond con­fine­ment n’a pas empêché les vis­ites de biens, ce qui per­met quand même d’avoir une meilleure appré­ci­a­tion des biens pour les valoriser.

Aujourd’hui, quelle est votre feuille de route ? 

Ma prin­ci­pale mis­sion est de dévelop­per cette jeune société qu’est BPCE Solu­tions immo­bil­ières. Même si le secteur de l’immobilier est en forte trans­for­ma­tion et si la crise économique actuelle a eu et aura des réper­cus­sions, l’immobilier reste une valeur refuge, portée par des ten­dances socié­tales de fond. 

Dans un con­texte financier durable­ment mar­qué par des taux bas et une abon­dance de liq­uid­ité, je pense que l’investissement va y rester soutenu, et que BPCE Solu­tions immo­bil­ières dis­pose des atouts pour con­tin­uer à grandir. 

J’ai aus­si la mis­sion de mul­ti­pli­er les syn­er­gies au sein du groupe BPCE. Dans un groupe mutu­al­iste comme BPCE, les parte­nar­i­ats ne se décrè­tent pas de manière cen­tral­isée, mais se con­stru­isent dans la durée avec cha­cun des étab­lisse­ments qui com­posent le groupe. Ce poten­tiel de crois­sance est sig­ni­fi­catif.  

Quelles sont les principales tendances qui marquent le marché actuellement ? Quels sont les principaux enjeux que les acteurs vont avoir à relever sur le moyen et long terme ?

Si la crise san­i­taire a mar­qué les esprits, les nom­breuses évo­lu­tions qui se dessi­nent actuelle­ment dans le secteur de l’immobilier étaient déjà présentes avant la Covid : 

  • la lim­i­ta­tion de l’empreinte car­bone, qui pousse à con­stru­ire autrement et à rénover l’existant ;
  • l’évolution démo­graphique entre crois­sance et vieil­lisse­ment de la population ;
  • la raré­fac­tion du fonci­er en milieu urbain, 
  • un intérêt plus mar­qué pour le bien-être et la socia­bil­i­sa­tion avec l’émergence du co-liv­ing, un con­cept nou­veau qui mêle des espaces pri­vat­ifs, semi-pri­vat­ifs et collectifs ;
  • la dig­i­tal­i­sa­tion ;
  • la flex­i­bil­ité (développe­ment du co-work­ing par exemple) ;
  • l’accélération du déploiement du télétravail.

Au-delà de l’impact propre à la crise sanitaire, c’est le choc économique qu’elle entraîne qui représente un impact potentiel plus significatif sur le marché de l’immobilier. 

À l’heure actuelle, le marché du loge­ment résiste très bien. La demande des par­ti­c­uliers reste forte et les prix sont à leur niveau pré-covid. On s’attend par ailleurs au retour des investis­seurs pro­fes­sion­nels sur ce seg­ment après une longue absence dans le secteur du loge­ment libre. Le marché des bureaux est plus incer­tain et de nom­breuses ques­tions se posent, notam­ment par rap­port à leur util­i­sa­tion future par les entre­pris­es alors que l’essor du télé­tra­vail se pour­suit. Il est évi­dent que dans ce cadre un retour en arrière n’est pas envisageable. 

C’est juste­ment dans ce type de péri­ode que des pro­fes­sion­nels comme ceux de BPCE Solu­tions immo­bil­ières peu­vent accom­pa­g­n­er les clients pour les con­seiller.  

Sur un plan plus personnel, que retenez-vous de votre passage à Polytechnique ? Quels sont les acquis sur lesquels vous capitalisez encore dans le cadre de vos fonctions ?

En sor­tie de l’univers un peu clos de la classe pré­para­toire, le pas­sage par l’École Poly­tech­nique m’a per­mis d’avoir une pre­mière expéri­ence du man­age­ment via les respon­s­abil­ités con­fiées lors du ser­vice mil­i­taire. Il m’a aus­si apporté une grande ouver­ture sur le monde poli­tique et économique grâce à la pos­si­bil­ité d’étudier d’autres sujets, hors champ tra­di­tion­nel des math­é­ma­tiques et de la physique, même si les enseigne­ments n’étaient pas aus­si mod­u­la­bles qu’aujourd’hui.

C’est quelque chose que j’avais par­ti­c­ulière­ment appré­cié à l’époque. J’ai alors aus­si pris con­science égale­ment du décalage typ­ique­ment français dans l’enseignement qui peut exis­ter entre la maîtrise académique et la capac­ité péd­a­gogique. Ce con­stat m’a par la suite tou­jours incité à m’adapter à mon audi­toire lors d’une prise de parole. 

Enfin, je pense que l’acquis fon­da­men­tal de cette péri­ode reste le culte d’une forme d’exigence intel­lectuelle, pour appro­fondir les sujets et ne pas rester à la sur­face des choses.


Le Groupe BPCE EN BREF

  • 5 Caiss­es d’Épargne
  • 14 Ban­ques Pop­u­laires, dont 2 Ban­ques Pop­u­laires nationales affini­taires CASDEN et Crédit Coopératif
  • 36 mil­lions de clients
  • 105 000 collaborateurs
  • 24,3 mil­liards d’euros de PBN
  • 9 mil­lions de sociétaires
  • Une présence dans 40 pays

Poster un commentaire