L’expert digital de la transition énergétique et de la décarbonation

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Maher CHEBBO

Le digi­tal et ses dif­fé­rentes tech­no­lo­gies ont voca­tion à accom­pa­gner et accé­lé­rer la tran­si­tion éner­gé­tique. Maher Cheb­bo, direc­teur géné­ral Europe de Uni­vers, nous explique com­ment cet acteur lea­der à la conver­gence des prin­ci­paux enjeux numé­riques, tech­no­lo­giques, éco­no­miques et indus­triels accom­pagne les entre­prises, les indus­triels ain­si que les États dans leur démarche néces­saire de décar­bo­na­tion dans le monde entier. Rencontre.

Au cœur de votre positionnement, on retrouve la notion de décarbonation des usages. Qu’en est-il ?

Pour réduire l’empreinte car­bone, il faut agir sur la consom­ma­tion éner­gé­tique. Pour ce faire, il faut faire de l’efficacité éner­gé­tique, de l’autoproduction d’énergies renou­ve­lables ou encore du sto­ckage de l’énergie pour l’utiliser quand le prix baisse. 

Dans des indus­tries de ser­vices, notam­ment dans les bâti­ments, il s’agit, par exemple, d’agir sur le chauf­fage, la ven­ti­la­tion, la consom­ma­tion élec­trique et l’éclairage en ayant notam­ment recours à l’énergie pho­to­vol­taïque, géo­ther­mique ou encore à la bio­masse… Dans des indus­tries de pro­cess qui sont très éner­gi­vores et qui ont une consom­ma­tion éner­gé­tique très impor­tante, l’électrification seule ne suf­fit pas. Elles doivent éga­le­ment avoir recours au bio­gaz ou gaz syn­thé­tique, par exemple. 

Grâce aux tech­no­lo­gies et solu­tions que nous déve­lop­pons, Uni­vers s’est don­née la mis­sion d’accompagner ses clients dans leur décar­bo­na­tion. Notre groupe est un « pure player » des éner­gies renou­ve­lables et de la décar­bo­na­tion avec plus 10 000 per­sonnes dans le monde entier. Au sein du groupe, sa divi­sion digi­tale, Uni­vers, emploie 1 000 per­sonnes, dont 30 % en Europe. 

Pour accé­lé­rer la décar­bo­na­tion de nos éco­no­mies et indus­tries, nous inter­ve­nons ain­si dans tous les domaines à la croi­sée du digi­tal et de la tran­si­tion éner­gé­tique : le pilo­tage des ins­tal­la­tions renou­ve­lables (solaire, éolien…), les smart buil­ding, la smart city, la data, l’IoT, l’IA, le machine lear­ning, la mobi­li­té avec la super­vi­sion des points de recharge, le pilo­tage des bat­te­ries et du stockage… 

Pour ce faire, nous avons déve­lop­pé et met­tons à dis­po­si­tion de nos clients EnOS™ Plat­form, une pla­te­forme inté­grée et uni­fiée qui per­met de moni­to­rer et de pilo­ter en temps réel la pro­duc­tion et la consom­ma­tion éner­gé­tique, ain­si que les émis­sions de carbone. 

À quels niveaux intervenez-vous concrètement ? 

Nous cou­vrons toute la chaîne de valeur. Nous pou­vons inter­ve­nir très amont, dès la phase de réflexion et d’élaboration de sché­ma direc­teur. Nous sommes aus­si sol­li­ci­tés pour mettre en place et déployer une tech­no­lo­gie ou bien pour réa­li­ser des mesures, notam­ment d’émissions de car­bone d’une ins­tal­la­tion afin d’établir à par­tir des don­nées col­lec­tées un plan d’actions.

Nous avons notam­ment tra­vaillé sur le pro­jet « Smart Nation Sin­ga­pour » : grâce à notre pla­te­forme EnOS™, il est ain­si pos­sible d’avoir accès, en temps réel, à l’ensemble des don­nées des bâti­ments rési­den­tiels, busi­ness, com­mer­ciaux, indus­triels ain­si que du port de Sin­ga­pour. Pour les auto­ri­tés et le gou­ver­ne­ment, c’est la pos­si­bi­li­té de suivre la consom­ma­tion en temps réel et de s’engager dans une démarche d’efficacité éner­gé­tique et de décarbonation. 

“Nous sommes des spécialistes des énergies renouvelables et du numérique. Notre forte expertise et notre savoir-faire avéré sur le plan technologique nous ont permis de développer notre plateforme dédiée à la décarbonation, l’ERP de la décarbonation.”

Nous tra­vaillons aus­si sur le pro­jet Pio­neer qui est finan­cé par la Com­mis­sion euro­péenne et qui concerne le port d’Anvers. Nous avons mis en place un sys­tème inno­vant de mesure de la consom­ma­tion éner­gé­tique et des émis­sions car­bone, de pro­duc­tion d’énergies propres, de flexi­bi­li­té éner­gé­tique et de stockage.

Nous avons équi­pé des bâti­ments de Bureau Veri­tas afin de pou­voir col­lec­ter la don­née en temps réel et agir sur la consom­ma­tion éner­gé­tique. Nous avons aus­si équi­pé des sta­tions d’essence de Tota­lE­ner­gies en Bel­gique avec des solu­tions IoT tou­jours pour suivre la consom­ma­tion éner­gé­tique et voir où il serait pos­sible de gagner des points en termes d’efficacité éner­gé­tique. Enfin, nous tra­vaillons aus­si avec des fon­cières et des indus­triels lea­ders dans leur marché…

Quelles sont les forces d’Univers ?

Nous sommes des spé­cia­listes des éner­gies renou­ve­lables et du numé­rique. Notre forte exper­tise et notre savoir-faire avé­ré sur le plan tech­no­lo­gique nous ont per­mis de déve­lop­per notre pla­te­forme dédiée à la décar­bo­na­tion, l’ERP de la décar­bo­na­tion. En paral­lèle, notre approche trans­ver­sale nous per­met de prendre en compte, de manière simul­ta­née et com­plé­men­taire, la dimen­sion indus­trielle, éner­gé­tique, numé­rique et éco­no­mique au ser­vice d’un réel retour sur inves­tis­se­ment. Enfin, notre tech­no­lo­gie est évo­lu­tive et per­met d’accompagner dans la durée la stra­té­gie de décar­bo­na­tion de nos clients. 

Quels sont les principaux enjeux que vous observez sur le marché ?

À l’heure actuelle, le mar­ché n’a pas encore pris conscience de la per­ti­nence de ces tech­no­lo­gies et de ces pro­jets qui per­mettent pour­tant d’accélérer la décar­bo­na­tion et la tran­si­tion éner­gé­tique. Pour démo­cra­ti­ser ces pro­jets, il y a un impor­tant tra­vail de sen­si­bi­li­sa­tion et de péda­go­gie à mener auprès des entre­prises, voire des États. Ces pro­jets, grâce à cette conver­gence indus­trielle, éner­gé­tique, numé­rique et éco­no­mique, per­mettent d’optimiser et de faci­li­ter les prises de déci­sions. Enfin, au sein des entre­prises, ces sujets doivent rele­ver de la direc­tion géné­rale et du top mana­ge­ment, notam­ment du CEO, pour avoir un réel impact sur toute l’organisation.  

Quels sont les profils que vous recrutez ? 

Nous recher­chons des pro­fils mul­ti­dis­ci­pli­naires à la croi­sée des sujets qui nous mobi­lisent, la tech­no­lo­gie, l’industrie, l’énergie, le numé­rique, l’économie, mais qui ont aus­si une connais­sance de cet envi­ron­ne­ment et de ses com­po­santes afin d’être immé­dia­te­ment opérationnels.

Et pour conclure, comment vous projetez-vous sur le marché ? 

Aujourd’hui, Uni­vers est lea­der et numé­ro 1 dans la ges­tion des ins­tal­la­tions renou­ve­lables, le moni­to­ring control et la data ana­ly­tics. Nous gérons, à l’heure actuelle plus de 550 giga­watts d’énergies renou­ve­lables ins­tal­lées. Nous nous appuyons sur une base tech­no­lo­gique per­for­mante, notre pla­te­forme EnOS™, et avons une poli­tique de crois­sance externe qui nous per­met de ren­for­cer et com­plé­ter nos exper­tises. Nous avons ain­si acquis Baze­field, socié­té nor­vé­gienne, il y a 6 ans et l’entreprise fran­çaise QOS Ener­gy en 2022. 

Nous conti­nuons à croître sur ce mar­ché très por­teur. Alors que nos clients ins­tallent de plus en plus de solu­tions basées sur les éner­gies renou­ve­lables, notre objec­tif est d’augmenter nos capa­ci­tés pour les accompagner. 

Nous nous posi­tion­nons aus­si sur le sujet des Smart Buid­ling et de la Smart City afin de rendre les infra­struc­tures, les villes, les bâti­ments et les outils indus­triels plus connec­tés, intel­li­gents et rési­lients. En effet, la don­née col­lec­tée sur la consom­ma­tion éner­gé­tique est un levier au ser­vice de l’efficacité éner­gé­tique, mais éga­le­ment de la sobrié­té éner­gé­tique. L’enjeu est d’accélérer la mise à dis­po­si­tion de la data pour don­ner aux entre­prises des don­nées lisibles afin de mettre en place leur plan d’actions en matière de décar­bo­na­tion. Dans ce cadre, nous nous appuyons sur des par­te­naires de pre­miers choix : Bureau Veri­tas, Das­sault Sys­tems… L’idée est de mul­ti­plier ces par­te­na­riats à très forte valeur ajou­tée pour déve­lop­per notre pré­sence sur le mar­ché mondial. 

En paral­lèle, nous sommes for­te­ment mobi­li­sés sur la ques­tion de l’empreinte car­bone et de sa réduc­tion au niveau des 3 scopes. 

Enfin, pour conclure, j’aimerais insis­ter sur la néces­si­té de sim­pli­fier et de stan­dar­di­ser ces ini­tia­tives afin que les entre­prises puissent s’en empa­rer plus faci­le­ment afin d’accélérer la tran­si­tion énergétique. 

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