Les projets nationaux et l’IREX :

Dossier : Les travaux publicsMagazine N°614 Avril 2006
Par Jean CHAPON (48)

C’est ain­si qu’en matière de recherche appliquée a été créée la notion de ” Pro­jet nation­al de recherche-développe­ment (PN) ” qui est rapi­de­ment apparue bien adap­tée aux spé­ci­ficités du génie civil.

En effet, ce domaine com­porte la par­tic­u­lar­ité que cha­cun de ses ouvrages a ses orig­i­nal­ités pro­pres — ten­ant aux car­ac­téris­tiques du site où il est réal­isé : elles sont très vari­ables d’un site à un autre (au plan de la géotech­nique, de l’hy­drolo­gie, du cli­mat et d’autres phénomènes naturels), elles font que chaque ouvrage con­stitue à la fois ” le pro­to­type et la série ” ; mais on ne con­stru­it pas d’ou­vrage ” en vraie grandeur ” à la seule fin de l’ex­péri­menter, chaque ouvrage est des­tiné à être mis en exploita­tion. D’où la néces­sité de pou­voir effectuer les actions de recherche appliquée sur des ouvrages ” réels “, sans com­pro­met­tre la pos­si­bil­ité de les exploiter nor­male­ment et bien évidem­ment sans que l’in­no­va­tion réduise leur sécu­rité. De ce fait, les actions doivent impli­quer toute la chaîne de l’acte de con­stru­ire (maîtres d’ou­vrage, maîtres d’œu­vre, organ­ismes de con­trôle, fab­ri­cants de matéri­aux et matériels, entre­pris­es de con­struc­tion ain­si que l’Ad­min­is­tra­tion chargée de la tutelle des maîtres d’ou­vrage) et bien enten­du les chercheurs !

Le Pro­jet nation­al est une action de recherche appliquée ” asso­cia­tive ” qui répond pleine­ment à cette spé­ci­ficité : cette action est con­duite par une équipe (comité directeur) con­sti­tuée par des représen­tants de tous les par­tic­i­pants à l’acte de con­stru­ire et égale­ment des uni­ver­si­taires et représen­tants d’or­gan­ismes de recherche : assur­ant ” la maîtrise d’ou­vrage de l’ac­tion de recherche “, cette équipe con­fie l’exé­cu­tion des opéra­tions à des ” insti­tu­tion­nels ” ou à des équipes insti­tu­tion­nels — pro­fes­sion­nels. Dans le cadre d’un thème général arrêté par l’É­tat sur la propo­si­tion du CORGEC — (devenu en 1999 le Réseau génie civ­il & urbain (RGC & U)), le comité directeur du PN définit de façon pré­cise le pro­gramme de l’opéra­tion, en estime le mon­tant et la durée, passe les com­man­des et suit leur exé­cu­tion : une Con­ven­tion con­clue avec les ser­vices com­pé­tents de l’É­tat (Direc­tion de la recherche de l’an­i­ma­tion sci­en­tifique et tech­nique du min­istère de l’Équipement — DRAST) fixe les con­di­tions de réal­i­sa­tion, notam­ment la par­tic­i­pa­tion du bud­get de l’É­tat accordée à l’opéra­tion (qui est de l’or­dre de 20 % de son mon­tant). Le reste du finance­ment (env­i­ron 80 %) est apporté par les parte­naires du comité directeur, étant à cet égard observé que leur par­tic­i­pa­tion large­ment majori­taire est la meilleure façon d’ex­primer l’in­térêt qu’ils accor­dent à l’ac­tion entre­prise. Ce comité directeur désigne son prési­dent ain­si qu’un directeur ” opérationnel “.

Le comité directeur de l’opéra­tion a, enfin, pour rôle de définir les méth­odes et moyens per­me­t­tant la dif­fu­sion des con­nais­sances acquises.

Le qual­i­fi­catif de ” Nation­al ” ne con­fine pas le pro­jet aux seuls acteurs et ter­ri­toire français et n’in­ter­dit nulle­ment un parte­nar­i­at avec des entités étrangères : il est, par con­tre, sym­bol­ique de l’ap­port de l’opéra­tion au pat­ri­moine des con­nais­sances dont doit dis­pos­er le génie civ­il français au ser­vice de l’é­conomie du pays.

La mise en œuvre des Pro­jets nationaux a d’abord1 été effec­tuée directe­ment par l’ad­min­is­tra­tion com­pé­tente du min­istère de l’Équipement. Il est cepen­dant vite apparu que le mon­tage et le suivi de ces opéra­tions exigeaient des moyens qui dépas­saient large­ment ceux dont dis­po­sait l’ad­min­is­tra­tion, au point qu’il a fal­lu con­stituer des asso­ci­a­tions pro­pres à cer­tains pro­jets, pour les réalis­er… ce qui com­pli­quait sérieuse­ment les choses ! La con­ver­gence des réflex­ions de l’ad­min­is­tra­tion de l’Équipement et des pro­fes­sions du génie civ­il (notam­ment de la Fédéra­tion nationale des travaux publics) a con­duit à la créa­tion, en 1989, de l’In­sti­tut pour la recherche appliquée et l’ex­péri­men­ta­tion en génie civ­il (IREX) : elle a été solen­nelle­ment annon­cée par Hubert Curien qui était alors min­istre chargé de la Recherche et qui, par la suite, n’a jamais man­qué de man­i­fester son intérêt pour le nou­v­el institut.

L’In­sti­tut a été établi sous la forme d’une Asso­ci­a­tion de la loi de 1901, con­sti­tuée par des entités publiques et privées, appar­tenant à toutes les familles qui par­ticipent à l’acte de con­stru­ire des ouvrages de génie civ­il : aujour­d’hui le nom­bre d’ad­hérents s’élève à env­i­ron 65, tous étant des per­son­nes morales.

Le rôle prin­ci­pal de l’IREX est de ” mon­ter ” les Pro­jets nationaux, en con­sti­tu­ant pour cha­cun d’eux son comité directeur ; il effectue, pour le compte de ce comité, toutes les procé­dures préal­ables au lance­ment effec­tif de l’opéra­tion ; il en assure, en général, le suivi tech­nique, compt­able et admin­is­tratif ; il est enfin chargé des ques­tions matérielles néces­saires à la dif­fu­sion des con­nais­sances (organ­i­sa­tion de col­lo­ques, édi­tion de pub­li­ca­tions, recommandations…).

Il est rapi­de­ment apparu qu’il était pru­dent, avant même de mon­ter un PN, de s’as­sur­er de sa fais­abil­ité : l’IREX est donc chargé de faire exé­cuter et coor­don­ner les études cor­re­spon­dantes qui per­me­t­tent de pré­cis­er les con­di­tions néces­saires à l’ef­fi­cac­ité de l’ac­tion à entreprendre.

Il est égale­ment apparu que, du fait même de sa com­po­si­tion qui réu­nit tous les par­tic­i­pants, à l’acte de con­stru­ire, l’IREX (qui est doté d’un comité sci­en­tifique) était bien placé pour organ­is­er des réflex­ions per­me­t­tant de mieux définir les besoins en con­nais­sances dans un domaine par­ti­c­uli­er du domaine du génie civ­il, et faire à l’Ad­min­is­tra­tion des propo­si­tions con­cer­nant des actions appa­rais­sant pri­or­i­taires : ce fut, par exem­ple, le cas du PN sur les bétons auto­plaçants, et on peut l’e­spér­er prochaine­ment pour l’aus­cul­ta­tion des ouvrages par des procédés non destructifs…

Struc­ture légère, com­por­tant trois per­ma­nents et faisant large­ment appel au bénévolat entraî­nant un coût annuel de fonc­tion­nement inférieur à 250 000 €, l’IREX per­met ain­si de mon­ter et suiv­re des opéra­tions, moyen­nant une rémunéra­tion n’ex­cé­dant pas 5 % de leur mon­tant. Une par­tic­u­lar­ité de l’or­gan­i­sa­tion et du fonc­tion­nement de l’IREX, définie par ses statuts, est le verse­ment direct de la par­tic­i­pa­tion de l’É­tat à l’opéra­tion con­cernée sur un compte spé­cial de l’IREX qui ne peut être util­isé pour financer son fonc­tion­nement : la rémunéra­tion des presta­tions de l’IREX est faite par le comité directeur de l’opéra­tion aux con­di­tions fixées par la con­ven­tion con­clue entre ces deux entités et approu­vée par l’État.

L’IREX qui est ain­si un vecteur priv­ilégié (mais non exclusif) de l’Ad­min­is­tra­tion de l’É­tat a, depuis sa créa­tion, mon­té et suivi 18 PN représen­tant un mon­tant glob­al de recherche de plus de 50 mil­lions d’eu­ros auquel l’É­tat a par­ticipé pour une dizaine de mil­lions d’euros.

Les tableaux 1 et 2 suiv­ants don­nent la liste et les prin­ci­pales car­ac­téris­tiques des PN achevés et en cours.

Ces pro­jets por­tent sur les thèmes les plus var­iés, con­cer­nant tous les volets du génie civ­il (béton ou aci­er ou même matéri­aux naturels, con­cep­tion des ouvrages et con­trôle de leur réponse aux sol­lic­i­ta­tions naturelles ou d’ex­ploita­tion, struc­tures et fon­da­tions…), prenant en compte les néces­sités du présent et du futur (prob­lèmes urbains, environnement).

La con­duite de ces pro­jets a mobil­isé l’ensem­ble de la com­mu­nauté du génie civ­il : un effort, notam­ment par une adap­ta­tion du mon­tant des coti­sa­tions, a été accom­pli pour y associ­er davan­tage le monde uni­ver­si­taire et faire par­ticiper des petites et moyennes entreprises.

La récente créa­tion de l’A­gence nationale de la recherche (ANR) a intro­duit les nou­velles procé­dures pour que les opéra­tions à car­ac­tère asso­ci­atif obti­en­nent une par­tic­i­pa­tion finan­cière de l’É­tat. Mal­gré les dif­fi­cultés liées au fait que ces procé­dures ne soient pas les mieux adap­tées au car­ac­tère asso­ci­atif com­por­tant de nom­breux par­tic­i­pants qui con­stitue la spé­ci­ficité des PN, l’IREX a fait l’ef­fort néces­saire pour les respecter et vient d’obtenir une déci­sion favor­able de l’ANR pour le PN ” ERINOH ” (Éro­sion interne dans les ouvrages hydrauliques).

TABLEAU 1 – LES PROJETS NATIONAUX DES R & D MONTÉS PAR L’IREX TERMINÉS AU 31.12.2005
Nom du projet Année de la charte Objet du pro­jet national Mon­tant glob­al enTTC Apport de l’Etat Résul­tats, Publications
TUBA 1992 Battage des pieux métalliques 364 947 30 749 Logi­ciel Calyp­so sur le battage des pieux et guide technique
FLORE 1992 Fis­sur­a­tion lim­itée et organ­i­sa­tion du retrait des chaussées en béton 381 993 76 323 Guide tech­nique sur la fis­sur­a­tion des chaussées en béton
REREAU 1992 Réha­bil­i­ta­tion des réseaux d’assainissement décom­posée en 6 opéra­tions successives 8 210 616 1 351 217 Un guide sur la méthodolo­gie de ges­tion des réseaux d’assainissement, un guide en 2 vol­umes sur la restruc­tura­tion des col­lecteurs visitables
CLOUTERRE 2 1993 Tech­nique de ren­force­ment des sols par clouage 1 888 711 336 923 Addi­tif aux recom­man­da­tions CLOUTERRE 1998
FOREVER 1993 Ren­force­ment des sols par micropieux 6 087 640 908 960 Livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
MICROTUNNELS 1993 Travaux réal­isés par micro­tun­neliers ou for­ages dirigés avec le con­cours de la FSTT 2 740 455 609 601 FSTT – Deux guides tech­niques l’un sur les micro1993 tun­neliers, l’autre sur les for­ages dirigés
BEFIM 1995 Les bétons de fibres métalliques, développe­ment industriel 2 835 938 573 630 Livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
BHP 2000 1995 Les bétons à hautes performances 5 582 496 1 153 861 Guides pra­tiques à l’usage respec­tive­ment des maîtres d’ouvrage, des bureaux d’études, des lab­o­ra­toires d’essais et des indus­triels du béton prêt à l’emploi + un livre de syn­thèse et de recommandations
CALIBE 1995 For­mu­la­tion, fab­ri­ca­tion et mise en oeu­vre des bétons 3 568 951 626 868 12 fas­ci­cules sur la for­mu­la­tion, les méth­odes d’essais et la fab­ri­ca­tion + un livre de syn­thèse des résul­tats et de recommandations
FABAC 1995 Fatigue des chaussées en béton armé continu 487 733 50 344 Cir­cu­laire de la direc­tion des routes sur le cal­cul 1995 des chaussées en béton armé continu
KRONOS 1 1996 Fac­teurs de vieil­lisse­ment des ouvrages 382 891 54 466 Un dossier de syn­thèse fich­es didac­tiques par type d’ouvrages des fac­teurs d’influence sur le vieil­lisse­ment des ouvrages
CRITERRE 1996 Recon­nais­sance et iden­ti­fi­ca­tion des anom­alies physiques et chim­iques dans les sols, con­trôle des amélio­ra­tions des sols 2 679 238 556 408 Guide sur les méth­odes géotech­niques pour le diag­nos­tic des digues de pro­tec­tion con­tre les crues, guide tech­nique sur la détec­tion de cav­ités souter­raines par méth­odes géo­physiques et des recom­man­da­tions pra­tiques pour le con­trôle du diamètre des colonnes de jet-grouting
TOTAL EN EUROS TTC 35 211 609  6 329 350


L’IREX souhaite cepen­dant pou­voir, par­al­lèle­ment, con­tin­uer à présen­ter des opéra­tions dans le cadre de l’an­ci­enne procé­dure qui est mieux adap­tée à ces opéra­tions à car­ac­tère asso­ci­atif et expérimental.

Le min­istère de l’Équipement (DRAST) vient fort heureuse­ment d’ac­cepter de com­pléter le pro­jet ERINOH par un PN sur le même thème, mod­éli­sa­tion d’ex­péri­men­ta­tions et la rédac­tion de guides, don­nant ain­si à la recherche appliquée la part qu’elle doit avoir en vue d’aboutir à des résul­tats con­crets directe­ment util­is­ables pour réalis­er des inno­va­tions : la DRAST compte égale­ment utilis­er cette pos­si­bil­ité de dou­ble procé­dure pour lancer le pro­jet sur les matéri­aux com­pos­ites que l’IREX vient de lui présenter.

Il est donc per­mis d’e­spér­er que con­tin­ueront à être mon­tées des actions de recherche appliquée ” asso­cia­tives ” prenant en compte, dans tous les cas, la spé­ci­ficité de la recherche en génie civ­il et que, comme il le fait depuis sa créa­tion, l’IREX con­tin­uera à con­tribuer effi­cace­ment à l’ac­croisse­ment des con­nais­sances néces­saires au génie civ­il français pour rester en bonne place sur la scène internationale.

Car le génie civ­il d’au­jour­d’hui ne procède plus de l’empirisme : il met en œuvre des tech­niques fondées sur des con­nais­sances sci­en­tifiques les plus pointues (pro­pres à son domaine ou emprun­tées à d’autres secteurs d’ac­tiv­ité) ; les exi­gences de per­for­mance, non seule­ment tech­nique mais égale­ment aux plans de l’é­conomie, de la sécu­rité et de l’en­vi­ron­nement con­duisent à valid­er les inno­va­tions sur des ouvrages ” réels ” en met­tant en œuvre des procé­dures et des moyens appro­priés — essen­tielle­ment des actions à car­ac­tère associatif.

À cet égard, la forme ” asso­cia­tive ” de la recherche appliquée ne présente pas seule­ment l’a­van­tage d’être la seule façon de mon­ter des opéra­tions sur ” des ouvrages en vraie grandeur et des­tinés à être mis en exploita­tion ” qui est, comme cela est exposé précédem­ment, la con­di­tion qu’elles soient effi­caces en rai­son du car­ac­tère qua­si­ment ” unique ” de chaque ouvrage (ce qui néces­site, donc, la coopéra­tion de toute la chaîne de l’acte de con­stru­ire), donc des opéra­tions à car­ac­tère associatif !

TABLEAU 2 – LES PROJETS NATIONAUX DES R & D MONTÉS PAR L’IREX EN COURS AU 31.12.2005
Nom du projet Année de la charte Objet du pro­jet national Mon­tant glob­al enTTC Apport de l’Etat Résul­tats, Publications
CLÉ DE SOL 1999 Galeries mul­ti­réseaux : études tech­niques, juridiques, socioé­conomiques et modal­ités d’exploitation 6 338 800 1 243 840 Guide pra­tique des galeries multiréseaux
VIBROFONÇAGE 2000 Vibrofonçage 1 339 520 293 020 Guide tech­nique et logi­ciel de prévi­sion du vibro­fonçage + con­grès inter­na­tion­al à Paris en 2006
BAP 2001 Bétons autoplaçants 4 965 792 971 152 Édi­tion d’un livre de syn­thèse des résul­tats et recommandations
MIKTI 2001 Ponts mixtes acier-béton 4 927 520 1 065 636 Guide tech­nique des ponts mixtes
ASIRI 2004 Ren­force­ment des sols par inclu­sions rigides 2 870 400 574 080 Guide tech­nique sur le ren­force­ment des sols par inclu­sions rigides
ISI 2005 Ingénierie de la sécu­rité incendie 5 821 888 1 762 378 Édi­tion d’un guide pra­tique sur l’ingénierie incendie et élab­o­ra­tion de pro­grammes de for­ma­tion à l’ISI
TOTAL EN EUROS TTC 26 263 920  5 910 106


Elle présente aus­si l’in­térêt de faire tra­vailler ensem­ble le monde pro­fes­sion­nel (grandes, petites et moyennes entre­pris­es), le monde uni­ver­si­taire et des insti­tu­tion­nels de la recherche : en les habit­u­ant à coopér­er dès le stade de la recherche, ne peut-on pas espér­er qu’ils se com­pren­dront mieux par la suite dans les autres actes de la vie courante ?

La forme ” asso­cia­tive ” est enfin la chance que soient entre­pris­es cer­taines recherch­es qui ne seraient pas ten­tées autrement, par exem­ple lorsque, mal­gré une con­clu­sion pos­i­tive des études de fais­abil­ité, la cer­ti­tude d’obtenir des résul­tats con­crets n’est pas évi­dente : cer­taines entre­pris­es peu­vent, en effet, val­able­ment crain­dre de s’en­gager seules ou en petit nom­bre, dans ce genre d’ac­tions ; au con­traire, elles n’hési­tent pas à ” sauter le pas ” dès lors que, du fait d’un grand nom­bre de par­tic­i­pants, ou de l’as­so­ci­a­tion avec des parte­naires de spé­cial­ités autres que leur pro­pre méti­er, le risque indi­vidu­el est lim­ité… sans compter que les entre­pris­es ne souhait­ent en général pas ” rester sur la touche ” alors que plusieurs autres font un effort pour acquérir de nou­velles con­nais­sances qui amélioreront leur com­péti­tiv­ité ; c’est encore plus vrai dans la phase finale, lorsque les actions de recherche doivent débouch­er sur des nou­veaux règle­ments, normes ou règles de l’art car dans ce cas, ” toutes veu­lent en être “.

En con­clu­sion les PN (actions de recherche appliquée bien adap­tées aux par­tic­u­lar­ités du génie civ­il) et l’IREX (struc­ture égale­ment bien adap­tée aux exi­gences du mon­tage et du suivi des actions de ce genre) sont cer­taine­ment une orig­i­nal­ité française : s’il est vrai ” qu’on ne saurait rarement avoir rai­son con­tre tous les autres “, cette excep­tion française reste pleine­ment jus­ti­fiée, car elle est fondée sur les spé­ci­ficités de la recherche appliquée en génie civil.

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1. Ce fut le cas des PN sur les bétons com­pactés au rouleau, les voies nou­velles du matéri­au béton, le recours aux matéri­aux locaux (notam­ment cal­caires), les bétons de sable, les parois clouées, de l’in­stru­men­ta­tion des ouvrages pour en suiv­re les sol­lic­i­ta­tions et con­traintes, et les struc­tures mixtes (aci­er-béton).

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