Graphiques I : Observations de Miller

Les expériences de Dayton C. Miller, 1925–1926, et la théorie de la relativité.

Dossier : ExpressionsMagazine N°526 Juin/Juillet 1997Par : Réponses aux observations des lecteurs Maurice ALLAIS (31)

I — Les réponses à mon article

I — Les réponses à mon article

À la suite de la pub­li­ca­tion de mon arti­cle dans le numéro d’août-sep­tem­bre 1996 de La Jaune et la Rouge la rédac­tion et l’au­teur ont reçu 21 let­tres du 13 sep­tem­bre au 20 novem­bre 1996 ; 10 ont été adressées à la rédac­tion1 et 11 ont été adressées à l’au­teur2 ; 12 provi­en­nent d’an­ciens X des pro­mos 1930 à 19583, et 9 de per­son­nal­ités extérieures (uni­ver­si­taires, ingénieurs, et chercheurs)4 et 5.

Par­mi ces 21 cor­re­spon­dants deux ont une très bonne con­nais­sance de mes travaux sur le pen­d­ule para­conique (1954–1960) et ont vis­ité à l’époque mes deux lab­o­ra­toires de Saint-Ger­main et Bou­gi­val6.

Assez curieuse­ment sur les trente et un lecteurs qui ont adressé des let­tres à la rédac­tion de La Jaune et la Rouge et à Jules Leveu­gle en avril-sep­tem­bre 1994 à la suite de l’ar­ti­cle de Leveu­gle “Poin­caré et la Rel­a­tiv­ité“7, deux seule­ment ont envoyé des obser­va­tions à la suite de mon arti­cle sur les expéri­ences de Miller8.

Sur les 21 cor­re­spon­dants qui ont écrit à la suite de mon arti­cle, six se déclar­ent explicite­ment ou implicite­ment rel­a­tivistes con­va­in­cus9. Cepen­dant deux recon­nais­sent explicite­ment l’op­por­tu­nité des Sec­tions 2, 3, et 4 de mon arti­cle10, et l’un des deux souligne expressé­ment qu’il y a un prob­lème11.

Neuf cor­re­spon­dants se déclar­ent explicite­ment ou implicite­ment opposés à la théorie de la rel­a­tiv­ité12. Qua­tre approu­vent chaleureuse­ment mon arti­cle13, et trois en approu­vent la sub­stance au moins implicite­ment14. Deux seule­ment ont posé des ques­tions15 ; un se borne seule­ment à une demande d’in­for­ma­tion16.

Treize cor­re­spon­dants ont envoyé de longs com­men­taires, des mémoires et des ouvrages17.

Un cor­re­spon­dant a une posi­tion par­ti­c­ulière. Il con­sid­ère qu’E­in­stein, Lorentz, Michel­son, Miller, se sont tous trompés, et qu’il en est de même d’Al­lais18.

Enfin un cor­re­spon­dant déclare que mon arti­cle est anti-sci­en­tifique et qu’il n’au­rait jamais dû être pub­lié19.

Dans l’ensem­ble, ce qui appa­raît comme tout à fait essen­tiel, c’est qu’au­cun cor­re­spon­dant ne con­teste explicite­ment l’ex­is­tence des régu­lar­ités sous-jacentes aux obser­va­tions de Miller que j’ai mis­es en évi­dence et que Miller n’a pas aperçues (Sec­tions 3 et 4 de mon arti­cle) ; c’est qu’au­cun d’eux ne con­teste explicite­ment et de manière motivée les répons­es que j’ai don­nées aux trois ques­tions tout à fait fon­da­men­tales présen­tées dans la Sec­tion 2 de mon arti­cle, ni l’in­ter­pré­ta­tion que j’ai don­née des obser­va­tions de Miller au regard de leurs régu­lar­ités dans sa Sec­tion 5.

La diver­sité des obser­va­tions reçues, et par­fois leur com­plex­ité, ren­dent quelque peu dif­fi­cile une réponse appro­priée d’ensem­ble, mais je m’ef­forcerai de les grouper et de les analyser sous quelques thèmes généraux.

_____________________________________________ (I)
1. Par ordre alphabé­tique : Guy Berthault, Jean-Louis Bobin, Jacques Bou­et, Nathalie Deru­elle, Claude Fri­ang, Jean Gun­ther, Chris­t­ian Mar­chal, Bruno Michouli­er, Pierre Naslin, Fran­cis Rey.
2. Par ordre alphabé­tique : Charles Bar­ril­lon, Pierre Blanc, Patrick Cornille, Olivi­er Cos­ta de Beau­re­gard, Guy de Crest, Thier­ry Delort, Mar­cel Macaire, Charles F. Mau­pas, Paul de Mon­taigne, René Louis Val­lée, Jean Daniel Weber.
3. Par ordre alphabé­tique : Charles Bar­ril­lon (30), Guy Berthault (45), Pierre Blanc (35), Jean-Louis Bobin (54), Jean Gun­ther (53), Mar­cel Macaire (42), Chris­t­ian Mar­chal (58), Charles F. Mau­pas (34), Bruno Michouli­er (49), Paul de Mon­taigne (35), Pierre Naslin (39), Jean-Daniel Weber (54).
4. Par ordre alphabé­tique : Jacques Bou­et, Patrick Cornille, O. Cos­ta de Beau­re­gard, Guy de Crest, Thier­ry Delort, Nathalie Deru­elle, Claude Fri­ang, Fran­cis Rey, René Louis Vallée.
5. Les let­tres qui me sont par­v­enues après le 20 novem­bre 1996 fer­ont éventuelle­ment l’ob­jet d’un com­men­taire ultérieur.
6. O. Cos­ta de Beau­re­gard et Paul Montaigne.
7. La Jaune et la Rouge, avril et novem­bre 1994.
8. O. Cos­ta de Beau­re­gard, et Pierre Naslin.
9. Bobin, Cos­ta de Beau­re­gard, Nathalie Deru­elle, Gun­ther, Mar­chal, Weber.
10. Cos­ta de Beau­re­gard et Marchal.
11. Cos­ta de Beauregard.
12. De Crest, Delort, Fri­ang, Macaire, Mau­pas, Michouli­er, Mon­taigne, Rey, Val­lée. En fait, le classe­ment de Macaire est quelque peu dif­fi­cile, car il déclare adhér­er à la théorie générale d’E­in­stein tout en soulig­nant qu’il n’ad­met pas l’in­vari­ance de la vitesse de la lumière dans le vide.
13. Fri­ang, Macaire, Mau­pas, Montaigne.
14. De Crest, Delort, Michoulier.
15. Berthault et Naslin.
16. Barrillon.
17. Blanc, Bou­et, Cornille, Crest, Delort, Nathalie Deru­elle, Macaire, Mar­chal, Michouli­er, Mon­taigne, Rey, Val­lée, Weber. Quel que puisse être leur intérêt il va de soi que je ne pour­rai analyser ces com­men­taires, mémoires, et ouvrages que dans la mesure où ils ont une rela­tion directe avec la sub­stance de mon arti­cle. Faute de temps il m’a été impos­si­ble de com­menter, comme je l’au­rais souhaité, ces dif­férents textes auprès de leurs auteurs.
18. Rey. Ce dernier me déclare m’avoir envoyé un ouvrage dont il ne m’indique ni le titre ni la date de son envoi. Il m’ac­cuse de ne pas l’avoir lu ; mais encore faudrait-il que je l’ai reçu effectivement.
19. Gunther.

II — PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’ANALYSE SCIENTIFIQUE

1 — La validité d’une théorie

Avant de répon­dre aux vingt et un cor­re­spon­dants il me paraît absol­u­ment néces­saire de soulign­er trois propo­si­tions essen­tielles qui sont à la base de toute dis­ci­pline scientifique

La sig­ni­fi­ca­tion réelle de la véri­fi­ca­tion d’une théorie par l’expérience

a — Tout d’abord si une théorie a des con­séquences véri­fiées par l’ex­péri­ence, cela ne peut en aucun cas sig­ni­fi­er que cette théorie est entière­ment val­able. La con­for­mité de ses impli­ca­tions avec cer­taines don­nées de l’ex­péri­ence sig­ni­fie sim­ple­ment qu’elle est com­pat­i­ble avec ces don­nées, et rien de plus.

Cette propo­si­tion peut être illus­trée par de mul­ti­ples exem­ples. Je me bornerai ici à trois exem­ples par­ti­c­ulière­ment frappants.

  • Dans son mémoire de 1905 sur la rel­a­tiv­ité restreinte Ein­stein souligne que la théorie présen­tée per­met d’ex­pli­quer immé­di­ate­ment les résul­tats de l’ex­péri­ence de Fizeau de 1851. Cepen­dant il omet de sig­naler que l’ex­péri­ence de Fizeau a per­mis de véri­fi­er la valid­ité de la for­mu­la­tion don­née par Fres­nel en 1818, soit trente trois ans aupar­a­vant1. Ain­si deux théories incom­pat­i­bles, celles de Fres­nel et d’E­in­stein, per­me­t­tent d’ex­pli­quer le même phénomène2.
    De cette dou­ble démon­stra­tion théorique de la rela­tion de Fres­nel, il résulte qu’on ne saurait déduire que l’ex­péri­ence de Fizeau con­stitue la preuve de la valid­ité de l’une ou l’autre théorie, mais seule­ment que cha­cune d’elles est com­pat­i­ble avec l’ex­péri­ence3.
    Cela démon­tre que la véri­fi­ca­tion d’une théorie par l’ex­péri­ence ne prou­ve pas que cette théorie soit cor­recte. Elle mon­tre sim­ple­ment la com­pat­i­bil­ité de la théorie avec l’ex­péri­ence, et des expli­ca­tions alter­na­tives restent tou­jours possibles.
     
  • De même on présente générale­ment l’ex­pli­ca­tion de la dérive de 43″ par siè­cle du péri­hélie de Mer­cure comme l’un des plus grands suc­cès de la théorie de la rel­a­tiv­ité générale. Cepen­dant l’analyse présen­tée par Mau­rice Lévy le 17 mars 1890 à l’A­cadémie des sci­ences per­met de don­ner égale­ment une expli­ca­tion de la dérive de 43″, à par­tir d’une pondéra­tion linéaire des for­mu­la­tions de Weber et Rie­mann4. Ici encore deux théories entière­ment dif­férentes don­nent une expli­ca­tion du phénomène considéré.
    Il résulte de là encore que la con­for­mité des con­séquences d’une théorie avec les don­nées de l’ex­péri­ence ne saurait être inter­prétée comme la preuve de sa valid­ité5
     
  • La théorie des épicy­cles nous offre un autre exem­ple. Pen­dant de très nom­breux siè­cles elle a dom­iné la pen­sée astronomique en appli­ca­tion d’un pos­tu­lat tou­jours admis sans dis­cus­sion : la nature ne pou­vait admet­tre que la symétrie cir­cu­laire. Pen­dant tous ces siè­cles elle a per­mis de prévoir le mou­ve­ment appar­ent du soleil, de la lune, et des planètes. Elle a per­mis de prévoir les éclipses avec une très remar­quable pré­ci­sion6 Les décou­vertes de Képler et la théorie de la grav­i­ta­tion uni­verselle de New­ton ont cepen­dant mis fin à la dom­i­na­tion de cette théorie.


Ici encore on con­state que la véri­fi­ca­tion d’une théorie par les don­nées de l’ex­péri­ence ne peut suf­fire pour con­stituer une preuve de sa validité.

Les expéri­ences cruciales

b — Par con­tre, si, dans une de ses hypothès­es ou dans une de ses con­séquences, une théorie est infir­mée par une don­née nou­velle de l’ex­péri­ence, elle ne saurait être con­sid­érée comme val­able et elle doit être rejetée.

Il con­vient de soulign­er que cette con­clu­sion vaut quelque nom­breuses et quelque pré­cis­es que puis­sent être les véri­fi­ca­tions antérieures de cette théorie. Une seule expéri­ence suf­fit pour la con­tredire. Une telle expéri­ence peut alors être con­sid­érée comme cruciale.

C’est d’ailleurs sur cette propo­si­tion que se sont appuyés Ein­stein lui-même et ses suc­cesseurs pour rejeter l’hy­pothèse d’un éther immo­bile, au sein duquel la Terre se déplac­erait, en se fon­dant sur le résul­tat con­sid­éré comme “négatif” de l’ex­péri­ence de Michelson.

Aujour­d’hui la même propo­si­tion con­duit à rejeter la théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte dès lors qu’il est établi que la vitesse de la lumière n’est pas invari­ante suiv­ant sa direction.

Com­ment ne pas rap­pel­er ici ce qu’écrivait Ein­stein7 :

” L’at­trait prin­ci­pal de la théorie (de la rel­a­tiv­ité) est qu’elle con­stitue un tout logique.

” Si une seule de ses con­séquences se mon­trait inex­acte, il faudrait l’a­ban­don­ner ; toute mod­i­fi­ca­tion paraît impos­si­ble sans ébran­ler tout l’édifice.”

Il va de soi que le rejet d’une théorie infir­mée par une expéri­ence cru­ciale ne saurait en tout cas impli­quer que, si elles sont val­ables, les don­nées expéri­men­tales con­sid­érées jusque-là comme véri­fi­ant la théorie rejetée doivent être mécon­nues en quoi que ce soit.

Un tel rejet sig­ni­fie sim­ple­ment en effet que les obser­va­tions expéri­men­tales con­cernées doivent être expliquées autrement. Comme des faits par­faite­ment étab­lis sont indis­cuta­bles, il est cer­tain qu’il existe une théorie, com­pat­i­ble avec toutes les don­nées de l’ob­ser­va­tion, qui les explique.

Con­di­tion de valid­ité d’une expéri­ence cru­ciale

c — Naturelle­ment, le rejet d’une théorie à par­tir d’ob­ser­va­tions qui la con­tre­dis­ent ne peut être admis­si­ble que si la valid­ité de ces obser­va­tions est par­faite­ment établie.

C’est donc cette valid­ité que ceux qui s’op­posent aux con­clu­sions de mon arti­cle devrait met­tre en cause. Or pré­cisé­ment aucun de ceux qui déclar­ent qu’on ne saurait rejeter la théorie de la rel­a­tiv­ité à par­tir des régu­lar­ités et de la cohérence que j’ai mis­es en évi­dence dans les obser­va­tions de Miller, régu­lar­ités et cohérence que n’a d’ailleurs pas aperçues Miller8, ne con­teste ces régu­lar­ités.

____________________________________ (II.2)
1. Fres­nel : Note addi­tion­nelle à la let­tre à M. Ara­go, Annales de Chimie et de Physique, 1818, vol­ume 9, p. 286.
2. Il con­vient d’ailleurs de soulign­er que Fres­nel ne con­nais­sait pas le résul­tat expéri­men­tal de Fizeau, alors qu’E­in­stein le connaissait.
3. Les par­ti­sans de la théorie de la rel­a­tiv­ité omet­tent générale­ment de soulign­er que Fres­nel a déter­miné cette for­mule trente-trois ans avant l’ex­péri­ence la con­fir­mant de Fizeau, et que cette for­mule dans la théorie d’E­in­stein n’est qu’ap­prochée. En fait, cer­tains auteurs rel­a­tivistes omet­tent, le plus sou­vent délibéré­ment, de citer la théorie très antérieure de Fresnel.
4. Il suf­fit de pren­dre pour le coef­fi­cient alpha de Mau­rice Lévy (p. 549) la valeur alpha = 2 pour que l’on obti­enne une dérive égale à (1 + alpha) x 14″,4 = 43″,2 Dans sa Note du 17 mars 1890 Mau­rice Lévy part d’une esti­ma­tion de 38″ pour la dérive du péri­hélie de Mer­cure et il est amené à pren­dre alpha = — 1 + (38/14,4) = 1,63. Avec l’es­ti­ma­tion actuelle de 43″ on arrive à une valeur entière alpha = 2 de alpha, bien plus plau­si­ble en l’espèce.
5. Ces indi­ca­tions répon­dent entière­ment à la Pre­mière Ques­tion de Guy Berthault : “Est-il pos­si­ble de remet­tre en cause la Théorie de la Rel­a­tiv­ité restreinte et générale alors qu’elle donne des expli­ca­tions si frap­pantes de l’ex­péri­ence de Fizeau de 1851 et de l’a­vance de 43” par siè­cle du péri­hélie de Mercure ?”
6. Sur la théorie des épicy­cles, voir notam­ment Pierre Duhem, Le sys­tème du monde. His­toire des doc­trines cos­mologiques de Pla­ton à Coper­nic, Her­mann, 1959, tome I, chapitres III et VIII. Voir égale­ment, La Sci­ence antique et médié­vale, PUF, 1957, livre II, chapitre III, et La Sci­ence mod­erne, PUF, 1958, livre I, chapitre II.
7. Albert Ein­stein, Com­ment je vois le monde, 1939, Flam­mar­i­on, p. 213
8. On ne saurait d’ailleurs affirmer comme l’écrit Fran­cis Rey : “Si la cohérence des mesures de Miller est par­faite comme le dit M. Allais…, c’est que ce physi­cien est meilleur expéri­men­ta­teur que les autres pour faire appa­raître les résul­tats qui l’arrangent.” Com­ment donc par exem­ple Miller aurait-il pu trafi­quer ses obser­va­tions pour faire appa­raître la per­pen­dic­u­lar­ité des hodographes des vitesses avec la direc­tion moyenne des azimuts alors qu’il ne con­nais­sait pas cette pro­priété ? (§ 3.3 de mon article)..;

2 — Principes de toute démarche scientifique

  • En fait, trois principes domi­nent toute démarche scientifique.

1 — La véri­fi­ca­tion d’une théorie par l’ob­ser­va­tion n’est pas une preuve de sa valid­ité. Elle mon­tre sim­ple­ment qu’elle est com­pat­i­ble avec les don­nées de l’observation.
2 — Quels que puis­sent être le nom­bre, la qual­ité et la pré­ci­sion des véri­fi­ca­tions antérieures d’une théorie, elle se trou­ve infir­mée si une quel­conque de ses hypothès­es essen­tielles ou si une quel­conque de ses impli­ca­tions est infir­mée par une expéri­ence cruciale.
3 — Pour qu’une expéri­ence incom­pat­i­ble avec une théorie antérieure puisse être con­sid­érée comme cru­ciale, il faut et il suf­fit que les obser­va­tions cor­re­spon­dant à cette expéri­ence puis­sent être con­sid­érées comme sci­en­tifique­ment incontestables.

  • Au regard de ces trois principes on ne pour­rait val­able­ment réfuter les con­clu­sions de mon arti­cle que si l’on pou­vait établir la non valid­ité des régu­lar­ités sous-jacentes aux obser­va­tions de Miller que j’ai mis­es en évi­dence. C’est là le cœur de la ques­tion. Pour réfuter val­able­ment les con­clu­sions de mon arti­cle il faut donc démon­tr­er la non valid­ité des régu­lar­ités que j’ai mis­es en évi­dence dans les obser­va­tions de Miller.

3 — Une régularité particulièrement significative

La régu­lar­ité la plus frap­pante sous-jacente aux obser­va­tions de Miller est cer­taine­ment la per­pen­dic­u­lar­ité des hodographes des vitesses à la direc­tion moyenne des azimuts (§ 3.5 et Graphiques III et IV de mon article).

En fait, après la rédac­tion de mon arti­cle pour La Jaune et la Rouge, j’ai pu déter­min­er les ajuste­ments ellip­tiques des hodographes observés1. Les ellipses cor­re­spon­dantes sont représen­tées sur les Graphiques I et II2.

Cette représen­ta­tion est bien meilleure que la représen­ta­tion cor­re­spon­dant aux Graphiques III et IV de mon arti­cle. Ce qui est très sig­ni­fi­catif, c’est que les ellipses d’a­juste­ment sont presque exacte­ment per­pen­dic­u­laires aux direc­tions moyennes des azimuts.

Toutes ces ellipses sont décrites dans le sens rétro­grade (c’est-à-dire avec le même sens de rota­tion que les étoiles fix­es par rap­port à la Terre). En out­re les con­cor­dances de phase en temps sidéral entre les qua­tre séries d’hodographes cal­culés et observés appa­rais­sent comme tout à fait remar­quables.

C’est là une don­née d’ob­ser­va­tion incon­testable et incon­tourn­able, tout à fait inat­ten­due, qu’il est néces­saire d’analyser et d’ex­pli­quer. Ses impli­ca­tions ont en effet une portée con­sid­érable, car elle infirme à la fois en effet la théorie de la rel­a­tiv­ité et la théorie clas­sique3.

Sans aucune con­tes­ta­tion pos­si­ble une telle régu­lar­ité, à elle seule, suf­fit pour mon­tr­er que les obser­va­tions de Miller ne sauraient résul­ter d’un effet de tem­péra­ture ou de toute autre influ­ence perverse.

________________________________(II.3)
1. Cette déter­mi­na­tion fait l’ob­jet d’une Note cir­con­stan­ciée qu’en novem­bre 1996 j’ai demandé à M. André Lich­nerow­icz de bien vouloir présen­ter à l’A­cadémie des sci­ences, “Une régu­lar­ité très sig­ni­fica­tive dans les obser­va­tions de Day­ton C. Miller, 1925–1926”.
2. La moyenne R = 0,891 des coef­fi­cients de cor­réla­tion est très élevée.
3. Dans le cas le plus général en effet, et suiv­ant la théorie clas­sique, l’hodographe de la pro­jec­tion de la vitesse de la Terre (vitesse orbitale plus vitesse cos­mique) sur le plan hor­i­zon­tal est une ellipse symétrique par rap­port au méri­di­en dont le grand axe est per­pen­dic­u­laire au méri­di­en, et dont le rap­port du petit axe au grand axe est égal à sin phi, phi désig­nant la lat­i­tude du lieu. En comp­tant les absciss­es x le long du méri­di­en pos­i­tive­ment vers le Nord et les ordon­nées y sur la per­pen­dic­u­laire au méri­di­en pos­i­tive­ment vers l’Est, l’équa­tion de l’hodographe est : ( (x — V sin delta cos phi) / sin phi)2+ y2 = V2 cos2 delta où V est la vitesse totale de la Terre et delta sa décli­nai­son, et où phi est la lat­i­tude du lieu d’observation.

III — POINTS DE VUE RELATIVISTES

1 — L’argumentation de Nathalie Deruelle

Au regard des indi­ca­tions que je viens de rap­pel­er il est par­ti­c­ulière­ment sig­ni­fi­catif d’ex­am­in­er la Note de Nathalie Deru­elle “Expéri­ence de Miller et valid­ité de la rel­a­tiv­ité restreinte. Réponse à Mau­rice Allais“1. Voici les pas­sages les plus sig­ni­fi­cat­ifs de cette Note2.

Résumé

a — “Par une série d’ex­péri­ences effec­tuée dans les années 20, sim­i­laires à celle de Michel­son-Mor­ley, Day­ton Miller a affir­mé avoir mis en évi­dence un mou­ve­ment de la Terre par rap­port à l’éther, c’est-à-dire l’e­space absolu de New­ton … Mau­rice Allais analyse à nou­veau les résul­tats de ces expéri­ences et con­clut qu’ils réfu­tent la rel­a­tiv­ité restreinte. Nous mon­trons qu’il n’en est rien en faisant un bref his­torique des expéri­ences de ce type, résumant ce qu’elles ont effec­tive­ment mesuré et pour­raient encore éventuelle­ment montrer.”

Les expéri­ences interférométriques

Graphiques II Observations de Millerb — “Les expéri­ences furent menées à l’aide d’in­ter­féromètres qui, selon la théorie, devaient mesur­er… la vitesse absolue de la terre… Elles furent nom­breuses… Aucune de ces expéri­ences ne mesura un effet de l’am­pli­tude escomp­tée. Ceci étant, aucune, bien sûr, ne mesura un effet stricte­ment nul… Le prob­lème, comme tou­jours en physique expéri­men­tale, est en effet d’in­ter­préter les effets résidu­els, de déter­min­er s’ils sont sig­ni­fi­cat­ifs ou imputa­bles à des erreurs expéri­men­tales. Mais tous les expéri­men­ta­teurs, à l’ex­cep­tion de Day­ton Miller, estimèrent que leurs résul­tats étaient dans les bar­res d’er­reurs de leur expéri­ence et donc com­pat­i­bles avec zéro…

“Pour inter­préter ces résul­tats bien inférieurs à ceux aux­quels on s’at­tend dans le cadre de la théorie clas­sique et tous com­pat­i­bles avec zéro, sauf celui de Miller, on peut bien sûr invo­quer, comme le fit Lorentz, des phénomènes de con­trac­tion de longueur ou d’en­traîne­ment de l’éther. Mais on sait que la solu­tion pro­posée par Ein­stein l’emporta et ces expéri­ences scel­lèrent le tri­om­phe de sa théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte…”

Day­ton Miller, expéri­men­ta­teur de haut vol

c —  “Day­ton Miller était d’après ses con­tem­po­rains un expéri­men­ta­teur de haut vol… Son arti­cle… de 1933… sur lequel Mau­rice Allais base son analyse est un mod­èle de clarté et de rigueur…

“Ses résul­tats sont… dif­fi­ciles à inter­préter… pour deux raisons, ain­si qu’il le souligne lui-même… Il est obligé d’in­vo­quer un fac­teur d’en­traîne­ment de l’éther… à expli­quer. Par ailleurs la direc­tion de la vitesse cos­mique de la Terre devrait tra­vers­er la ligne Nord-Sud chaque jour à cause de la rota­tion de la terre sur elle-même. Or, note Miller, si cette direc­tion tra­verse bien un axe deux fois par jour, cet axe est déplacé par rap­port au méri­di­en, de façon var­iée suiv­ant la péri­ode de l’an­née. C’est en fait cette anom­alie azimuthale, plus que le fac­teur d’en­traîne­ment de l’éther, qui sem­ble avoir été la rai­son du doute jeté dès les années 20 sur ses résultats.”

Les obser­va­tions de Miller résul­tent d’un effet de température

d —  “En 1935… des chercheurs de Cleve­land, Shank­land et al. (Review of Mod­ern Physics, vol 27, p. 167) analysèrent à nou­veau les don­nées de Miller… Ils con­fir­mèrent que l’am­pli­tude de l’ef­fet mesuré n’é­tait pas un effet du hasard sta­tis­tique. Mais les anom­alies azimuthales les incitèrent à chercher une cause locale plutôt que cos­mique à l’ef­fet mesuré… Ils en trou­vèrent une : un gra­di­ent de tem­péra­ture de 0.001 degré d’un bout à l’autre du lab­o­ra­toire suff­i­sait à pro­duire un effet de 10-9

“Il sem­ble donc clair que les résul­tats de Miller con­cer­nant l’am­pli­tude de l’ef­fet, c’est-à-dire le mod­ule de la vitesse absolue de la terre, ne peu­vent plus être retenus, encore moins ceux con­cer­nant la direc­tion de cette vitesse…”

La théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte

e - “On présente tou­jours les résul­tats com­pat­i­bles avec zéro des expéri­ences de type Michel­son-Mor­ley comme une con­fir­ma­tion écla­tante de la rel­a­tiv­ité restreinte… Cette théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte était une vision révo­lu­tion­naire car elle impli­quait une mod­i­fi­ca­tion pro­fonde des représen­ta­tions de l’e­space et du temps ancrées depuis New­ton. On se doute qu’un tel change­ment ne fut pas accep­té sans de solides débats et de solides con­fir­ma­tions expéri­men­tales. Ain­si la loi de trans­for­ma­tion de Lorentz qui régit le pas­sage d’un repère iner­tiel à un autre est main­tenant véri­fiée à 10-22…”

_______________________________________(III.1)
1. Nathalie Deru­elle est Maître de con­férences à l’É­cole poly­tech­nique, Départe­ment d’As­tro­physique rel­a­tiviste et de Cos­molo­gie, Cen­tre nation­al de la Recherche sci­en­tifique, Obser­va­toire de Paris.
2. Faute de place il n’est pas pos­si­ble de repro­duire cette Note en entier. Seuls sont repro­duits les pas­sages essen­tiels. Si j’analyse par­ti­c­ulière­ment la Note de Nathalie Deru­elle, ce n’est pas parce que je con­sid­ère sa valeur sci­en­tifique comme supérieure à celle des Notes des autres cor­re­spon­dants rel­a­tivistes. C’est tout sim­ple­ment parce que je la con­sid­ère comme par­ti­c­ulière­ment significative.
En tout état de cause les notes de Chris­t­ian Mar­chal, Jean-Louis Bobin, et Jean-Daniel Weber repren­nent des argu­ments ana­logues à ceux de Nathalie Deruelle.

2 — La méconnaissance de la substance de mon article

Mécon­nais­sance de mon point de vue

1 -Quand on cri­tique un auteur, un principe essen­tiel est de ne jamais déna­tur­er son point de vue.

En fait, je ne m’ap­puie pas sur “les résul­tats” des expéri­ences de Miller pour con­clure à la réfu­ta­tion de la théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte, et j’ai souligné que “l’in­ter­pré­ta­tion don­née par Miller à ses obser­va­tions ne peut être con­sid­érée comme val­able” (§ 5.3 de mon article).

Je me suis seule­ment fondé sur les régu­lar­ités présen­tées par les obser­va­tions de Miller et leur cohérence interne (non aperçues par Miller), régu­lar­ités et cohérence qui sont inex­plic­a­bles par des effets de tem­péra­ture ou tout autre effet per­vers, et qu’en fait Nathalie Deru­elle n’ex­am­ine en aucune façon.

En ce qui me con­cerne, si je con­sid­ère Miller comme un excel­lent expéri­men­ta­teur, je ne puis le con­sid­ér­er comme un bon théoricien. On ne peut en effet con­stru­ire une bonne théorie d’un phénomène si dès le départ on nég­lige l’un de ses aspects essen­tiels, savoir en l’e­spèce les vari­a­tions au cours du temps de la moyenne diurne des azimuts, tou­jours dif­férente de la direc­tion du méri­di­en1.

Au total, ma réfu­ta­tion de la théorie de la rel­a­tiv­ité ne se fonde pas sur les développe­ments de l’ar­ti­cle de 1933 de Miller, mais seule­ment sur les régu­lar­ités que présen­tent ses obser­va­tions telles que représen­tées sur ses huit graphiques fon­da­men­taux de vitesses et d’az­imuts en fonc­tion du temps sidéral.

Il con­vient d’ailleurs de soulign­er que les régu­lar­ités con­statées con­tre­dis­ent tout autant la théorie clas­sique que la théorie de la rel­a­tiv­ité. Suiv­ant la théorie clas­sique les hodographes devraient en effet être symétriques par rap­port au méri­di­en2.

Un pré­ten­du effet de température

2 —  Faute de place je n’ai pu présen­ter dans mon arti­cle de La Jaune et la Rouge une analyse cri­tique de l’ar­ti­cle de Shank­land et al. que je con­nais par­faite­ment3 et qui ne repose que sur de pures affir­ma­tions tout à fait super­fi­cielles. Il n’ex­plique pas notam­ment les régu­lar­ités soulignées par Miller qui appa­rais­sent en temps sidéral et qui dis­parais­sent en temps civ­il, ce qui est totale­ment inex­plic­a­ble par des effets de température. 

On ne saurait man­i­feste­ment non plus expli­quer par des effets de tem­péra­ture les régu­lar­ités incon­testa­bles et très sig­ni­fica­tives présen­tées par les obser­va­tions de Miller, régu­lar­ités non aperçues par Miller, et com­men­tées dans mon arti­cle d’août-sep­tem­bre 1996. Il en est ain­si tout par­ti­c­ulière­ment de la symétrie des hodographes par rap­port à la direc­tion moyenne des azimuts, totale­ment inex­plic­a­ble par des effets de température.

L’ar­ti­cle de Shank­land ne tient d’ailleurs aucun compte de la totale cohérence des résul­tats de Miller avec les résul­tats antérieurs de Michel­son et Mor­ley en 1887, et de Mor­ley et Miller en 1902, 1904 et 19054 . S’il y avait un effet de tem­péra­ture, il faudrait admet­tre que le même effet s’est con­staté à l’i­den­tique dans les qua­tre expéri­ences précé­dentes. C’est tout à fait impos­si­ble5.

On ne saurait donc val­able­ment sug­gér­er que mon arti­cle est réfuté par les analy­ses de Shank­land. En fait, c’est l’ar­ti­cle de Shank­land qui est réfuté par mon analyse d’août-sep­tem­bre 1996. 

Com­ment Nathalie Deru­elle pour­rait-elle donc s’ap­puy­er sur les analy­ses (d’ailleurs non val­ables) de Shank­land pour affirmer que les obser­va­tions de Miller résul­tent d’un effet de tem­péra­ture sans démon­tr­er au préal­able que la per­pen­dic­u­lar­ité des hodographes aux direc­tions moyennes des azimuts et leurs con­cor­dances de phase en temps sidéral résul­tent d’un effet de tem­péra­ture, qui serait le même pour les qua­tre hodographes, dont les con­fig­u­ra­tions sont dif­férentes et dont les axes sont dif­férents6.

Mécon­nais­sance des principes fon­da­men­taux de la démarche scientifique

3 -Dans ses com­men­taires Nathalie Deru­elle mécon­naît totale­ment les trois principes fon­da­men­taux de toute démarche sci­en­tifique que j’ai rap­pelés7.

Elle con­sid­ère que les véri­fi­ca­tions nom­breuses de la théorie de la rel­a­tiv­ité sur lesquelles elle s’ap­puie suff­isent pour rejeter en bloc comme non val­ables les régu­lar­ités que l’on con­state dans les obser­va­tions de Miller.

Mais en aucun cas on ne peut rejeter a pri­ori et sans aucune jus­ti­fi­ca­tion des résul­tats expéri­men­taux sous quelque pré­texte que ce soit. Il faut d’abord démon­tr­er qu’ils ne sont pas val­ables. C’est là le cœur de la ques­tion8.

Puis-je rap­pel­er ici que les par­ti­sans de la théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte et générale n’ont pas hésité à écarter la théorie new­toni­enne de la grav­i­ta­tion en la déclarant périmée, alors que la théorie de New­ton n’avait cessé d’être véri­fiée au cours de plusieurs siè­cles par des obser­va­tions de loin bien plus nom­breuses que celles dont fait état aujour­d’hui l’é­cole rel­a­tiviste, et cela en s’ap­puyant pré­cisé­ment sur les trois principes de la démarche sci­en­tifique que j’ai rappelés.

Ces trois principes de la démarche sci­en­tifique doivent s’ap­pli­quer dans tous les cas, et il y a lieu de les appli­quer aujour­d’hui à l’en­con­tre de la théorie de la rel­a­tiv­ité tout comme ils ont été appliqués jadis par les rel­a­tivistes à l’en­con­tre de la théorie clas­sique de la gravitation.

3 — Les commentaires de Christian Marchal

Les com­men­taires de Chris­t­ian Mar­chal sont présen­tés en qua­tre par­ties : le principe des expéri­ences de Michel­son, les expéri­ences, dis­cus­sion, con­clu­sions. Du point de vue de mon arti­cle, les pas­sages essen­tiels en sont les suivants :

Expéri­ences

a —  “De 1902 à 1906 Mor­ley et Miller, puis de 1921 à 1926 Miller seul… accu­muleront plusieurs cen­taines de mil­liers de mesures selon un pro­to­cole très strict… 

” En défini­tive Miller pour­ra proclamer que, même s’il n’ob­tient pas le mou­ve­ment absolu de la Terre, il obtient tout de même des résul­tats intéres­sants en désac­cord avec la théorie de la Relativité. 

” Pen­dant ce temps d’autres expéri­men­ta­teurs procè­dent à la même expéri­ence sans toute­fois mul­ti­pli­er autant les mesures… Tous obti­en­nent des résul­tats “négat­ifs” : pas de déplace­ment des franges à la pré­ci­sion des mesures… ? 

Dis­cus­sion

b — ” Com­ment ces deux séries de résul­tats peu­vent-elles être aus­si dif­férentes ? Miller peut met­tre en avant le nom­bre énorme de ses mesures et la var­iété de ses con­di­tions expéri­men­tales, ses col­lègues ont pour eux leur una­nim­ité et l’u­nic­ité de leurs résultats…

” Il suf­fit d’une vari­a­tion d’un mil­lième de degré pour obtenir les résul­tats de Miller… Qui sait ? peut-être tout sim­ple­ment ces résul­tats indiquent-ils que les coins Nord et Sud de son lab­o­ra­toire avaient une tem­péra­ture moyenne un mil­lième de degré plus faible, env­i­ron, que les coins Est et Ouest… et il n’y aurait rien de sur­prenant à ce que cette dif­férence évolue péri­odique­ment avec les heures et les saisons comme l’indiquent les résul­tats. Mais il con­vient aus­si d’ad­mir­er le sérieux et la remar­quable minu­tie de Miller !

“De toute façon l’ex­péri­ence de Michel­son n’est pas le fonde­ment de la Rel­a­tiv­ité, c’est tout au plus “la goutte d’eau qui a fait débor­der le vase?. Ce qui se passe dans un cyclotron est bien plus sig­ni­fi­catif : pour faire tourn­er à la vitesse V une par­tic­ule de charge q et de “masse au repos ? m0 sur un cer­cle de ray­on R il faut une induc­tion mag­né­tique B nor­male au plan du cer­cle et don­née par une expres­sion typ­ique­ment rel­a­tiviste : B = m0Vq / R rac( 1 — (V2 / c2) )

Con­clu­sion

c — “Les expéri­ences de Day­ton Miller ne sem­blent pas aus­si sig­nifi­antes que l’on aurait pu l’e­spér­er ou le crain­dre, mais il faut tout de même remerci­er Mau­rice Allais d’avoir attiré notre atten­tion sur ces expéri­ences hérétiques.”

“Nous n’avons que trop ten­dance à pass­er sous silence ce qui n’est pas en accord avec nos idées (et per­son­nelle­ment je n’avais jamais enten­du par­ler de Day­ton Miller). C’est là un réflexe par­faite­ment anti-sci­en­tifique et stu­pide, car il y a sou­vent beau­coup plus à appren­dre d’une expéri­ence rigoureuse­ment con­duite et qui ne marche pas que d’une expéri­ence qui marche.”

______________________________________(III.2)
1. Cepen­dant, quelque val­ables que puis­sent être les cri­tiques, à vrai dire tout à fait fon­da­men­tales et déci­sives, que l’on peut adress­er à la théorie de Miller et aux esti­ma­tions qu’il en a déduites, le fait est que la valid­ité de ses obser­va­tions en tant que telles en est tout à fait indépen­dante et qu’elles présen­tent une cohérence très remar­quable qui doit et peut être inter­prétée et expliquée.
2. Note 3 du § II.3 ci-dessus.
3. J’en avais déjà fait état en effet dans mon mémoire pub­lié en 1958, il y a trente-huit ans, dans Per­spec­tives X, Doit-on recon­sid­ér­er les lois de la grav­i­ta­tion ?, p. 103, note 44.
4. Voir la Fig­ure 4 du mémoire de 1933 de Miller (p. 207). Man­i­feste­ment Fran­cis Rey mon­tre qu’il n’a pas lu le mémoire de Miller quand il met en doute ma réponse à la Deux­ième Ques­tion de la rédac­tion en écrivant : ” On est loin… des 8 à 9 km sec. vus on ne sait où par M. Allais. ? J’en avais pour­tant don­né la référence pré­cise. En fait Miller con­nais­sait par­faite­ment toutes les expéri­ences antérieures. Faute de place je ne puis répon­dre ici à toutes les asser­tions de Fran­cis Rey me con­cer­nant. Elles sont toutes aus­si inex­actes que l’asser­tion ci-dessus.
5. Sur les pré­cau­tions pris­es par Miller à l’é­gard des effets de tem­péra­ture et dont Shank­land et ses asso­ciés ne tien­nent pas suff­isam­ment compte, voir tout par­ti­c­ulière­ment : Miller, 28 avril 1925, Ether-Drift Exper­i­ments at Mount Wil­son, p. 310–311 ; Miller, 1926, Con­fer­ence on the Michel­son-Mor­ley Exper­i­ment, p. 359 ; et Miller, 1933, id., p. 211, 212, 218 et 220. Miller était un expéri­men­ta­teur très expéri­men­té qui a analysé à fond les effets pos­si­bles de tem­péra­ture avec des con­di­tions expéri­men­tales très dif­férentes, et ce n’é­tait pas sans rai­son qu’il écrivait (1933, id., p. 311) : ” The exper­i­ments proved that under the con­di­tions of actu­al obser­va­tion, the peri­od­ic dis­place­ment (of the inter­fer­ence fringes) could not pos­si­bly be pro­duced by tem­per­a­ture effects.”
6. En tout état de cause le texte de Nathalie Deru­elle (§ b) sug­gère que la théorie de la rel­a­tiv­ité pro­posée par Ein­stein n’ad­met­trait pas “la con­trac­tion de longueur invo­quée par Lorentz”. En fait il n’en est rien. Le mémoire de 1905 d’E­in­stein aboutit à la trans­for­ma­tion de Lorentz qui implique la con­trac­tion des corps suiv­ant leur vitesse.
7. § II.2 ci-dessus.
8. Il me paraît néces­saire de rap­pel­er ici les déc­la­ra­tions d’E­in­stein dans ses entre­tiens avec R. S. Shank­land (Talks with Albert Ein­stein, Amer­i­can Jour­nal of Physics, vol. 31, p. 51–52) : “He said sev­er­al times… that he (and also H. A. Lorentz) con­sid­ered Miller an excel­lent exper­i­menter and thought his data must be good… “He empha­sized that if there is a sys­tem­at­ic effect, how­ev­er small, it must be explained.”

4 — Des raisonnements surprenants

Ce qui est réelle­ment en question

1 — En fait, comme Nathalie Deru­elle, Chris­t­ian Mar­chal nég­lige totale­ment ce qui est réelle­ment en ques­tion, savoir les régu­lar­ités que j’ai mis­es en évi­dence dans les obser­va­tions de Miller, et tout par­ti­c­ulière­ment la per­pen­dic­u­lar­ité des hodographes aux direc­tions moyennes des azimuts et leurs con­cor­dances de phase en temps sidéral. Ces régu­lar­ités con­stituent la sub­stance même de mon arti­cle et elles en sont indis­so­cia­bles.

De pures hypothèses

2 —  Que penser de l’ar­gu­men­ta­tion de Chris­t­ian Mar­chal ? Il nous dit : “Qui sait, peut-être tout sim­ple­ment que les résul­tats de Miller s’ex­pliquent par une dif­férence de tem­péra­ture d’un mil­lième de degré entre les dif­férentes par­ties du lab­o­ra­toire, et il n’y a rien de sur­prenant à ce que cette dif­férence de tem­péra­ture évolue avec les saisons.”

Mais ce ne sont là en réal­ité que de pures con­jec­tures sans aucune jus­ti­fi­ca­tion réelle1.

La sig­ni­fi­ca­tion réelle de l’ex­péri­ence de Michelson

3 — À sup­pos­er même que la théorie de la rel­a­tiv­ité soit infir­mée par les expéri­ences inter­férométriques, il n’y aurait pas lieu d’après Chris­t­ian Mar­chal d’en tenir compte, puisque les expéri­ences réal­isées avec un cyclotron sont bien plus sig­ni­fica­tives2. Ain­si la valid­ité de la théorie de la rel­a­tiv­ité serait indépen­dante des résul­tats des expéri­ences de Michel­son, Mor­ley, et Miller.

Mais c’est là une posi­tion dif­fi­cile­ment souten­able au regard de ce que dis­ait Ein­stein lui-même : “Si les obser­va­tions du Dr Miller étaient con­fir­mées, la théorie de la rel­a­tiv­ité serait en défaut. L’ex­péri­ence est le juge suprême” (§ 6.1 de mon arti­cle d’août-sep­tem­bre 1996).

La con­clu­sion de Chris­t­ian Marchal

4 — Que con­clut Chris­t­ian Mar­chal ? : “Les expéri­ences de Day­ton C. Miller ne sem­blent pas aus­si sig­nifi­antes que l’on aurait pu l’e­spér­er ou le crain­dre.”. Mais sur quoi peut donc se fonder une telle con­clu­sion, puisque Chris­t­ian Mar­chal n’ex­am­ine à aucun moment les régu­lar­ités que j’ai mis­es en évi­dence dans les obser­va­tions de Miller et qui exclu­ent totale­ment tout effet per­vers, et notam­ment tout effet de température.

En fait, les régu­lar­ités que j’ai mis­es en évi­dence sont en réal­ité extrême­ment sig­ni­fica­tives. Elles exclu­ent tout doute, et leur évi­dence est écla­tante. Elles sont incontournables.

Ce qui serait réelle­ment souhaitable

5 —  En fait, plutôt que de pass­er totale­ment sous silence les régu­lar­ités que j’ai mis­es en évi­dence dans les obser­va­tions de Miller, il serait bien préférable d’en procéder à un exa­m­en appro­fon­di et d’es­say­er d’en dégager la sig­ni­fi­ca­tion et la portée.

On est notam­ment devant un fait nou­veau et tout à fait inat­ten­du qu’il faut expli­quer, la per­pen­dic­u­lar­ité des hodographes à la direc­tion moyenne des azimuts, en con­tra­dic­tion à la fois avec la théorie de la rel­a­tiv­ité qui pos­tule une con­stance de la vitesse de la lumière et avec la théorie clas­sique qui pos­tule des hodographes symétriques par rap­port au méri­di­en3.

_________________________________ (III.4)
1. Si l’hy­pothèse de Chris­t­ian Mar­chal était fondée, on devrait con­stater une cor­réla­tion de la direc­tion moyenne‘A des azimuts A de Miller avec la tem­péra­ture au cours de l’an­née. Or cette tem­péra­ture peut se représen­ter par une sinu­soïde d’une péri­ode d’un an dont le som­met est en juil­let-août. En fait, l’az­imut moyen‘A de Miller peut se représen­ter par une sinu­soïde d’une péri­ode six mois dont le som­met est le 21 mars (mon arti­cle, § 4.2 et 4.3, et Tableau III). L’hy­pothèse de Chris­t­ian Mar­chal est donc totale­ment infir­mée par l’expérience.
2. En fait, l’ex­pres­sion rac( 1 — v2/c2) n’a rien de “typ­ique­ment rel­a­tiviste”. C’est une expres­sion qui s’in­tro­duit naturelle­ment dans la dis­cus­sion des poten­tiels retardés et des mou­ve­ments relat­ifs clas­siques et non rel­a­tivistes. Voir par exem­ple Oliv­er Heav­i­side, On the Elec­tro­mag­net­ic Effects due to the Motion of Elec­tri­fi­ca­tion through a Dielec­tric, Philo­soph­i­cal Mag­a­zine, XXVII, 1889, p. 324–339. Dans cet arti­cle Heav­i­side con­sid­ère le champ mag­né­tique H créé par une charge élec­trique q se déplaçant avec une vitesse u. Il con­sid­ère la relation
(1) DELTA A — 1/c2 d2A/dt2 + 4 pi ro u = 0 (remar­que : la dérivée d2A/dt2 est une dérivée par­tielle), définis­sant le poten­tiel vecteur A en un point M(relation 16, p. 340) où c est la vitesse des ondes et il mon­tre que l’on a (rela­tion 15)
(2) H = rot A avec (rela­tion 27, p. 331).
(3) A = 1 / rac( 1 — u2 sin2 theta / c2 ) . qu/r où theta désigne l’an­gle de la direc­tion QM avec la vitesse u. Sur le plan équa­to­r­i­al on a sin theta = 1. Voir égale­ment Edmund Whit­thak­er, 1951, A His­to­ry of the The­o­ries of Aether and Elec­tric­i­ty. The Clas­si­cal The­o­ries, Nel­son, p. 307–309. La for­mu­la­tion d’Heav­i­side est d’au­tant plus sig­ni­fica­tive qu’elle est antérieure de plus de quinze ans au mémoire de 1905 d’E­in­stein sur la rel­a­tiv­ité restreinte.
3. L’in­vari­ance de la vitesse de la lumière pos­tulée par la théorie de la rel­a­tiv­ité restreinte impli­querait que sur les Graphiques I et II ci-dessus tous les hodographes se réduisent à un point, l’o­rig­ine O du graphique.

5 — Les commentaires d’Olivier Costa de Beauregard

Olivi­er Cos­ta de Beau­re­gard a pub­lié de très sug­ges­tives analy­ses sur la théorie de la rel­a­tiv­ité, dont notam­ment un très remar­quable ouvrage “La Théorie de la Rel­a­tiv­ité Restreinte” (Mas­son, 1949), pré­facé par Louis de Broglie. Il con­naît très bien mes travaux sur le pen­d­ule para­conique (1954–1960) et il a vis­ité à l’époque mes deux lab­o­ra­toires de Saint-Ger­main et de Bou­gi­val. C’est dire qu’il est par­ti­c­ulière­ment qual­i­fié pour com­menter mon arti­cle sur les obser­va­tions de Miller.

  • En réponse à l’en­voi par Guy Berthault de mon arti­cle Cos­ta de Beau­re­gard écrit dans sa let­tre du 24 octo­bre 1996 :
    “Mer­ci de l’en­voi de l’ar­ti­cle de Mau­rice Allais sur les expéri­ences de Miller. Je suis con­tent d’avoir cette mise au point.
    “Il est bien con­nu que les expéri­ences de Miller “font prob­lème”, un prob­lème aggravé par l’analyse qu’en fait M. Allais.
    “Cepen­dant la rel­a­tiv­ité restreinte est une théorie si excellem­ment self-con­sis­tante et si prodigieuse­ment effi­cace, y com­pris dans ses exten­sions vers la rel­a­tiv­ité générale d’un côté, vers la théorie quan­tique des champs de l’autre, qu’on la con­sid­ère à juste titre comme “véri­fiée par l’ensem­ble de ses con­séquences”… jusqu’au prochain change­ment de par­a­digme, cela va sans dire.
    “Ceci vient-il via Miller, sous forme de marche arrière ? C’est bien dif­fi­cile à “avaler”…
    “Il y a donc là un vrai prob­lème ; pour mon compte je le laisse ouvert, en con­tin­u­ant à pra­ti­quer la relativité…”
  • Dans sa let­tre du 30 novem­bre qu’il m’a adressée Cos­ta de Beau­re­gard m’écrit :
    “Ayant relu votre arti­cle plus à fond que la pre­mière fois voici mes réactions :
    ” 1) Votre analyse des don­nées de Miller est nou­velle et per­ti­nente (en pre­mier lieu par la présen­ta­tion en ter­mes du temps sidéral) ; une pub­li­ca­tion en langue anglaise serait donc justifiée.
    ” 2) Il n’est pas pens­able de révo­quer la théorie de la Rel­a­tiv­ité restreinte, con­stam­ment véri­fiée par ses con­séquences, sou­vent à une très haute précision.
    ” 3) Juste­ment, rétor­querez vous, mais voilà une infir­ma­tion patente.
    ” 4) Ne nous embal­lons pas : il y a un prob­lème, d’ac­cord.
    ” 5) Pour ne pas provo­quer un tol­lé (et éviter un NIET des ref­er­ees) il faut donc absol­u­ment éviter une agres­sion de front, et toute intran­sigeance verbale.
    ” 6) Ceci dit, un arti­cle inti­t­ulé par exem­ple Improved Pre­sen­ta­tion of the Data of Miller’s Ether Drift Mea­sure­ments, et soumis à une revue à la fois respec­tée et tolérante… serait à envis­ager… “Et voilà Cher Mon­sieur ; une fois de plus vous agitez le chif­fon rouge ; je vous souhaite “bon vent”.
  • Que nous dit Cos­ta de Beau­re­gard ? Il y a un prob­lème qu’il faut recon­naître et qu’il faut exam­in­er. C’est là ce qui est essentiel.
    Qu’il ajoute “Il y a donc là un vrai prob­lème ; pour mon compte je le laisse ouvert, en con­tin­u­ant à pra­ti­quer la rel­a­tiv­ité…”, rien de plus naturel, et je com­prends par­faite­ment les réserves de Cos­ta de Beau­re­gard. Il faut man­i­feste­ment réfléchir, et cha­cun peut pren­dre son temps1.
  • Sur le cinquième point de Cos­ta de Beau­re­gard je ne saurais trop soulign­er que je ne désire agress­er per­son­ne et qu’en par­ti­c­uli­er ma posi­tion ne saurait se réduire à une intran­sigeance ver­bale.
    Mais toute la ques­tion est de savoir si c’est une bonne méthode que de s’ab­stenir d’ex­primer ce que l’on croit vrai. La sci­ence n’est pas la poli­tique, trop sou­vent per­ver­tie par les com­pro­mis­sions. Seule compte la recherche de la vérité2.

_________________________________(III.5)
1. Puis-je dire qu’en ce qui me con­cerne, et par exem­ple, que ce n’est qu’après des années de réflex­ion et de très nom­breux cal­culs que je suis arrivé à la con­clu­sion que l’in­ter­pré­ta­tion don­née par Miller à ses obser­va­tions doit être totale­ment rejetée.
2. La dernière phrase de la let­tre de Cos­ta de Beau­re­gard fait allu­sion aux anom­alies du pen­d­ule para­conique que j’ai mis­es en évi­dence dans mes expéri­ences de 1954–1960.

6 — Les conditions du progrès

Pour con­clure ce pre­mier arti­cle1 le mieux me paraît d’en syn­thé­tis­er la sub­stance par qua­tre cita­tions, dont trois de rel­a­tivistes con­va­in­cus, cita­tions qu’on ne saurait trop méditer, car elles représen­tent les principes qu’il con­vient pré­cisé­ment d’ap­pli­quer dans tout analyse cri­tique de mon arti­cle si elle veut être sci­en­tifique2.

Max Born3 “Ce sont les faits con­stat­a­bles qui ont seuls une réal­ité physique.”

Louis de Broglie4 “La véri­ta­ble réal­ité physique ne réside que dans l’ensem­ble des résul­tats expérimentaux.”

Albert Ein­stein5 “Nos con­cep­tions du réel physique ne peu­vent jamais être défini­tives. Si nous voulons être d’ac­cord d’une manière logique, d’une manière aus­si par­faite que pos­si­ble avec les faits per­cep­ti­bles, nous devons tou­jours être prêts à mod­i­fi­er ces con­cep­tions, autrement dit le fonde­ment axioma­tique de la physique. De fait, un coup d’œil sur l’évo­lu­tion de la physique nous per­met de con­stater que ce fonde­ment a subi au cours du temps de pro­fonds changements.”

Hen­ri Poin­caré6 “Le physi­cien qui vient de renon­cer à l’une de ses hypothès­es devrait être plein de joie, car il vient de trou­ver une occa­sion inespérée de décou­verte. Son hypothèse, j’imag­ine, n’avait pas été adop­tée à la légère : elle tenait compte de tous les fac­teurs con­nus qui sem­blaient pou­voir inter­venir dans le phénomène. Si la véri­fi­ca­tion ne se fait pas, c’est qu’il y a autre chose d’i­nat­ten­du, d’ex­tra­or­di­naire : c’est qu’on va trou­ver de l’in­con­nu et du nouveau.”

____________________________________(III.6)
1. Dans mon prochain arti­cle je com­menterai les autres obser­va­tions reçues de mes correspondants.
2. Sur toutes les ques­tions analysées ci-dessus, voir mon ouvrage L’anisotropie de l’e­space. La néces­saire révi­sion de cer­tains pos­tu­lats des théories con­tem­po­raines. Les don­nées de l’ex­péri­ence. (Édi­tions Clé­ment Juglar, 62, avenue de Suf­fren, tél. 01.45.67.58.06), chapitre IV, p. 382–426 ; chapitre V, p. 452–468, 474–477, et 482 ; chapitre VII, p. 547–644 ; et chapitre IX, p. 659–674 (voir égale­ment le n° de févri­er 1997 de La Jaune et la Rouge, p. 77).
3. Max Born, La théorie de la rel­a­tiv­ité d’E­in­stein et ses bases physiques, Gau­thi­er-Vil­lars, 1922, p. 291.
4. Louis de Broglie, 1953, La physique quan­tique restera-t-elle indéter­min­iste, Gau­thi­er-Vil­lars, p. 96.
5. Albert Ein­stein, 1939, Com­ment je vois le monde, Flam­mar­i­on, p. 194.
6. Hen­ri Poin­caré, 1906, La Sci­ence et l’Hy­pothèse, Flam­mar­i­on, 1927, p. 178.

Poster un commentaire