Courrier des lecteurs

Dossier : ExpressionsMagazine N°521 Janvier 1997Par : Henry CUNY (26) et Professeur Jacques FOOS,

Sécurité routière et Prévention routière

Une con­fu­sion entre ces deux mots s’est glis­sée dans le n° 516, page 45, de juin-juil­let de La Jaune et la Rouge.

Elle était inévitable, tant se brouil­lent dans les esprits les trois appel­la­tions : Préven­tion routière, Sécu­rité routière, Union routière de France.

L’Union routière réu­nit des asso­ci­a­tions intéressées au développe­ment de la cir­cu­la­tion automobile.

La Sécu­rité routière et la Préven­tion routière ont un objec­tif com­mun, la sécu­rité des usagers de la route.

La pre­mière, ani­mée de 1972 à 1983 par Chris­t­ian Geron­deau (que l’on appelait alors Mon­sieur Sécu­rité), est un organ­isme d’État ; la sec­onde, la Préven­tion routière, est une asso­ci­a­tion privée (loi de 1901) créée et sub­ven­tion­née par l’Association générale des Sociétés d’assurances con­tre les accidents.

Les assureurs ne pou­vaient pas se dés­in­téress­er des vic­times aux­quelles elles ne pou­vaient apporter que des sec­ours matériels. Ils appor­taient à la Préven­tion routière, avec leurs sub­sides, des sta­tis­tiques con­fi­den­tielles établies à leur pro­pre usage pour servir à l’étude des thérapeu­tiques appro­priées. Bien vite les 35 000 mem­bres de cette asso­ci­a­tion portèrent sur la vit­re arrière de leur véhicule la mar­que de leur adhésion.

Les pou­voirs publics, les préfets, les min­istres con­sid­éreront la Préven­tion routière comme un groupe de pres­sion d’utilité publique dont on ne pou­vait nég­liger les exi­gences appuyées par une revue men­su­elle lue par un mil­lion et demi de citoyens. Ain­si la Préven­tion routière a‑t-elle pu étay­er la Sécu­rité routière dans une action commune.

Elles ont béné­fi­cié du respect qu’impose encore une action human­i­taire dés­in­téressée, exempte de toute com­pro­mis­sion, de toute arrière-pen­sée par­ti­sane ou lucra­tive à tra­vers l’incontournable cama­raderie polytechnicienne.

Hen­ry CUNY (26)

De la fusion froide aux nouvelles orbites de Bohr

Vous avez fait paraître dans votre revue du mois d’avril 1996 un excel­lent arti­cle de Jean de Lagarde inti­t­ulé “ De la fusion froide aux nou­velles orbites de Bohr ”. Cet arti­cle fait état de travaux de recherche qui sont menés dans mon laboratoire.

Bien qu’extrêmement clair et rigoureux, cet arti­cle a lais­sé, dans l’esprit de cer­tains de vos lecteurs, l’impression que je tra­vail­lais sur la fusion froide. Je me vois donc con­duit aujourd’hui à repré­cis­er cer­tains points, sans met­tre en cause en aucune façon les ter­mes de cet article.

Nous avons en fait été les pre­miers, au lab­o­ra­toire des sci­ences nucléaires du CNAM, à mon­tr­er qu’aucune sig­na­ture nucléaire ne pou­vait être mise en évi­dence (hélium‑4, tri­tium, neu­trons) en dehors du bruit de fond naturel. Ceci a été pub­lié et exposé de façon claire et nette au dernier con­grès sur la fusion froide, en avril 1995 à Mona­co. On ne peut donc pas par­ler de fusion froide, ce qui pou­vait sem­bler évi­dent a pri­ori mais qu’il fal­lait absol­u­ment démon­ter (pour ne pas dire : démontrer).

En revanche, comme l’a très bien expliqué M. de Lagarde, au cours de ces expéri­ences met­tant en jeu de l’hydrogène (ou du deutéri­um) et du pal­la­di­um dans des con­di­tions expéri­men­tales sur lesquelles je ne reviens pas, on con­state des excès d’énergie impor­tants, repro­ductibles sans que per­son­ne (et mon lab­o­ra­toire a tou­jours été ouvert à tous les experts intéressés) n’ait pu trou­ver un quel­conque artefact.

C’est ce phénomène que nous essayons d’expliquer aujourd’hui, c’est donc sur cet effet que nous tra­vail­lons mais non sur la fusion froide, bel et bien morte et enter­rée pour ce qui nous concerne !

Pro­fesseur Jacques FOOS,
directeur du Lab­o­ra­toire des
Sci­ences nucléaires du Conservatoire
nation­al des Arts et Métiers

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