Les élèves internationaux en stage militaire

Dossier : ExpressionsMagazine N°668 Octobre 2011
Par Pauline SERRAZ

La For­ma­tion mil­i­taire ini­tiale est por­teuse de valeurs d’ou­ver­ture et de vie en collectivité

Dans une volon­té de cohé­sion du groupe français et fran­coph­o­ne, il a été pro­posé à des élèves inter­na­tionaux de par­ticiper à l’aven­ture de la For­ma­tion mil­i­taire ini­tiale (FMI) sur la base du volon­tari­at. L’ac­cueil a été très favor­able puisque vingt-cinq élèves de cette nou­velle pro­mo­tion 2010 ont répon­du présent (sur trente-cinq). De plus, une bonne moitié des volon­taires souhaitait pour­suiv­re cette for­ma­tion par un stage mil­i­taire — dans le cadre du stage de for­ma­tion humaine et mil­i­taire de pre­mière année. À part deux places dans la police, cela leur était impos­si­ble pour des raisons juridiques.

Aucune distinction

Igna­cio Atal, élève chilien :
la vie mil­i­taire “Ce qui m’a le plus mar­qué, ce fut de vivre la fête nationale chili­enne, le bicen­te­naire de l’Indépen­dance, à La Cour­tine. J’ai eu le droit de lever les couleurs du Chili ce jour-là, c’é­tait un moment très spé­cial pour moi et j’é­tais con­tent de pou­voir le partager avec le reste de la pro­mo­tion, surtout au sein d’une organ­i­sa­tion militaire.
C’est éton­nant de penser que les EV1 des années précé­dentes n’avaient pas le droit de par­ticiper à ce stage, donc qu’ils ne vivaient pas toute la pre­mière semaine d’in­té­gra­tion avec le reste des gens de la pro­mo­tion et puis qu’ils n’avaient pas l’op­tion de goûter à la vie militaire.”

Lors de la FMI, aucune dis­tinc­tion n’a été faite entre élèves français et étrangers et les liens créés autour d’une expéri­ence et d’un référen­tiel com­mun fer­ont for­cé­ment une dif­férence par rap­port aux pro­mo­tions précé­dentes, en ter­mes d’in­té­gra­tion, d’ou­ver­ture à l’autre et de vie en col­lec­tiv­ité. L’ob­jec­tif de la FMI réside dans l’ap­pren­tis­sage de ces valeurs.

“Les élèves étrangers étaient intéressés, dynamiques et par­tic­i­paient de manière active aux divers­es activ­ités. Ce fut une expéri­ence enrichissante tant pour l’en­cadrement que pour leurs cama­rades français”, com­mente le lieu­tenant-colonel Bergonzi­ni, com­man­dant de la pro­mo­tion 2010. ” À l’avenir, nous pour­rions peut-être inté­gr­er des élèves étrangers fran­coph­o­nes de la ” voie 2 ” (con­cours uni­ver­si­taire). L’en­voi de sept d’en­tre eux en stage civ­il à leur arrivée, grâce à leur niveau suff­isant en français, est un pre­mier pas dans ce sens. ”

Igna­cio Atal et Meryem Ben­said à La Courtine.

Meryem Ben­said, élève maro­caine : fière et fatiguée

« La Cour­tine a été pour moi une expéri­ence excep­tion­nelle. Je croy­ais que je ne pour­rais pas sup­port­er l’autorité mil­i­taire et qu’il me serait dif­fi­cile d’accomplir toutes les activ­ités physiques pro­posées. Une fois à La Cour­tine, mal­gré des moments dif­fi­ciles, la fatigue physique et surtout morale, j’ai beau­coup appris sur moi-même et sur mes lim­ites. J’ai très vite accep­té la rigueur mil­i­taire, peut-être était-ce parce que je m’étais portée volon­taire et que je devais donc hon­or­er mes engage­ments, non seule­ment pour moi mais surtout pour les futurs admis étrangers. Aujourd’hui, je garde de très bons sou­venirs de ce stage, j’ai oublié toute la fatigue, la peur et suis sou­vent fière de racon­ter mes « exploits » ! Je pense qu’il est impor­tant de main­tenir ce stage pour les can­di­dats étrangers car il nous per­met de partager une expéri­ence avec tous nos futurs cama­rades, d’avoir des sou­venirs com­muns et donc de se sen­tir naturelle­ment plus intégrés. »

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