Les détectives privés de l’IT

Dossier : Supplément Nouvelles technologies & performance des entreprisesMagazine N°751 Janvier 2020
Par Anis ZOUAOUI

Ren­contre avec Anis Zouaoui, Pré­sident Direc­teur géné­ral d’Adser­vio, qui nous en dit plus sur les appli­ca­tions per­for­mantes et les prin­ci­paux besoins et pro­blé­ma­tiques aux­quels les entre­prises sont confron­tées en matière de performance. 

Les applications performantes sont au coeur de de votre métier. Comment cela se traduit-il concrètement ? 

Aujourd’hui, la per­for­mance des appli­ca­tions est un élé­ment pri­mor­dial qui impacte for­te­ment la com­pé­ti­ti­vi­té des entre­prises. Tou­te­fois, il est néces­saire de pré­ci­ser que cette per­for­mance, se tra­duit par :

  • La pro­duc­ti­vi­té ;
  • L’image de l’entreprise : une appli­ca­tion, sys­tème infor­ma­tion ou un site web public acces­sible même en interne, image, expé­rience sala­riés, expé­rience utilisateurs… ;
  • Le plan éco­no­mique : le coeur de métier et les pré­oc­cu­pa­tions des entreprises.

Ini­tia­le­ment, l’informatique avait pour mis­sion d’amener de l’automatisation, de la pro­duc­ti­vi­té et accé­lé­rer les lignes métiers. Cela étant, la moindre indis­po­ni­bi­li­té ou ralen­tis­se­ment influe direc­te­ment sur cette pro­messe et touche à la confiance des uti­li­sa­teurs et des équipes métiers.

Concrètement, quels sont les principaux besoins et problématiques des entreprises qui se tournent vers vous ? 

Avec la com­plexi­té des archi­tec­tures, la démul­ti­pli­ca­tion des couches (SOA, Micro­ser­vices, Cloud, etc.), il est de plus en plus dif­fi­cile d’identifier les causes d’origine des pro­blèmes de per­for­mance. L’approche clas­sique consis­tait à vali­der la per­for­mance des solu­tions avant les mises en pro­duc­tion, par­fois, il incombe au rôle des meilleurs déve­lop­peurs de gérer l’aspect performance.

Géné­ra­le­ment, cela génère un pro­blème de per­for­mance à des stades avan­cés du cycle de vie, où le pro­blème peut être concep­tuel et très cou­teux à résoudre. C’est en effet pour cette rai­son qu’aujourd’hui, les entre­prises ont besoin d’un point de vue proac­tif mais éga­le­ment réac­tif en matière de performance :

  • L’aspect proac­tif : Il s’agit de la manière de quan­ti­fier et d’identifier la per­for­mance pour contrac­tua­li­ser les niveaux de ser­vices et la mesu­rer tout au long du cycle de déve­lop­pe­ment. C’est en effet bien plus qu’une simple ques­tion de temps de réponse ou de trai­te­ment, il s’agit éga­le­ment de savoir com­ment uti­li­ser les défi­ciences et les res­sources qui sont à dis­po­si­tion. Par ailleurs, aujourd’hui avec l’arrivée des métho­do­lo­gies agiles et des livrai­sons régu­lières, il est impé­ra­tif d’intégrer cette com­po­sante de la per­for­mance dans le code, la confi­gu­ra­tion et l’architecture (built-in) ;
  • L’aspect réac­tif : Les appli­ca­tions vivent, les don­nées se démul­ti­plient et les dettes tech­niques aug­mentent en pro­duc­tion, là où sur­viennent la plu­part des pro­blèmes de per­for­mance. Nous devons être réac­tifs pour iden­ti­fier les causes d’origines et ana­ly­ser la per­for­mance de bout en bout. Dans ce cadre, nos experts inter­viennent direc­te­ment pour pro­po­ser les solu­tions adé­quates en cas de pro­blème de per­for­mance, à tra­vers des pro­ces­sus éprou­vés et des pro­duits rodés.

Bien évi­dem­ment, il existe d’autres pro­blé­ma­tiques liées à des sujets plus vastes, notam­ment l’aspect futur ou encore les capa­ci­tés plan­ning que nous sommes en mesure de résoudre, voire de prédire.

Aujourd’hui, la performance est un axe stratégique pour les entreprises. Au niveau applicatif, qu’est-ce que cela implique ? Comment les accompagnez-vous à ce niveau ? 

Par­fois, on croit à tort que la per­for­mance est une ques­tion de res­sources. Il est vrai que la per­for­mance est étroi­te­ment liée aux res­sources telles que la cpu, la mémoire, la redon­dance des ser­veurs, ou encore le réseau. Cepen­dant, nous avons ten­dance à croire qu’en aug­men­tant la capa­ci­té des SI par rap­port à ces res­sources, nous allons résoudre toutes les pro­blé­ma­tiques en matière de per­for­mance, ce qui n’est pas for­cé­ment le cas.

Aujourd’hui, l’aspect appli­ca­tif a dif­fé­rents niveaux d’abstraction. En effet, il y a une sépa­ra­tion entre l’applicatif, l’infrastructure et l’usage. Avec l’émergence du « DevOps », cette nou­velle approche unit les déve­lop­peurs et les opé­ra­tion­nels. Il est désor­mais impor­tant d’avoir une visi­bi­li­té sur la per­for­mance de bout en bout (appli­ca­tive et infra­struc­ture). Tou­te­fois, les entre­prises doivent éga­le­ment s’adapter conti­nuel­le­ment pour pro­po­ser des archi­tec­tures robustes et adap­tées pour des nou­veaux ser­vices métiers ou busi­ness modèles.

Dans ce cadre, nos ser­vices de diag­nos­tic et de moni­to­ring s’inscrivent dans la conti­nui­té des tests de per­for­mance. Grâce à ces der­niers, nous pou­vons non seule­ment iden­ti­fier en amont les pro­blèmes de per­for­mance, mais aus­si les ana­ly­ser et pro­po­ser des solu­tions, tout au long du cycle de vie des appli­ca­tions de nos clients. L’objectif de ces ser­vices étant de per­mettre l’accroissement de la per­for­mance et la capa­ci­té de pro­duc­tion des uni­tés, tout en effec­tuant un tra­vail de mesure et une veille per­ma­nente des sys­tèmes. Cela per­met de pré­dire les futurs pro­blèmes de performance.

En parallèle, quels sont les autres sujets qui vous mobilisent ? 

Tout d’abord, le pre­mier sujet sur lequel nous tra­vaillons et que nous consi­dé­rons aus­si comme le moteur de notre crois­sance est le trai­te­ment de ces pro­blé­ma­tiques de per­for­mances à des stades avan­cés du cycle de vie des pro­jets. Il n’est plus ques­tion de sim­ple­ment mesu­rer la per­for­mance à la fin d’un pro­jet. Nous devons pou­voir l’intégrer dans le code et ain­si ins­crire de bonnes pra­tiques et des approches qui per­mettent de coder. Nous avons à coeur de pro­po­ser des res­sources aux déve­lop­peurs pour inté­grer la com­po­sante qua­li­té avec des métho­do­lo­gies agiles. En effet, la péren­ni­sa­tion des appli­ca­tions est aujourd’hui pri­mor­diale. Par ailleurs, après avoir opti­mi­sé les appli­ca­tions, nous devons aus­si amé­lio­rer les pro­ces­sus. La RPA (Robo­tic Pro­cess Auto­ma­tion) est une tech­no­lo­gie d’automatisation de tâches d’entreprises repo­sant sur l’intelligence arti­fi­cielle que nous uti­li­sons de plus en plus.

Il s’agit prin­ci­pa­le­ment de l’automatisation et de l’industrialisation des pro­ces­sus qui per­mettent d’offrir à nos clients plus de pro­duc­ti­vi­té et un gain de temps excep­tion­nel. Dans ce cadre, en par­te­na­riat avec des audi­teurs et cer­tains de nos clients, nous met­tons en place de nou­veaux concepts pour lan­cer des pro­jets d’automatisation de pro­ces­sus et mesu­rer la réelle valeur de l’apport en termes de gains.

Vos enjeux ? Vos perspectives ? 

Notre prin­ci­pal enjeu est de pou­voir recru­ter les talents dont nous avons besoin et de les for­mer pour pro­po­ser nos ser­vices. Aujourd’hui, aucune for­ma­tion d’école ne cor­res­pond à notre métier. Il s’agit en effet d’un domaine qui néces­site de mul­tiples com­pé­tences, notam­ment en matière de codes, d’infrastructure, de confi­gu­ra­tion et de matu­ri­té tech­nique. Il est impor­tant d’être pas­sion­né. Nous sommes les détec­tives pri­vés de l’IT. Notre mis­sion est de trou­ver des opti­mi­sa­tions et ame­ner la paix sociale par­fois. Pour cela, nous devons en effet, conso­li­der notre socle le plus pré­cieux : notre capi­tal humain.

Nous accom­pa­gnons nos col­la­bo­ra­teurs qui viennent du monde du déve­lop­pe­ment ou des infra­struc­tures pour les accom­pa­gner dans cette réorien­ta­tion vers l’ingénierie de la per­for­mance et de la qua­li­té. Actuel­le­ment, dans de nom­breuses écoles, nous réa­li­sons des pré­sen­ta­tions de notre métier pour sti­mu­ler cette curio­si­té vis-à-vis de la per­for­mance. Par ailleurs, nous veillons à construire des col­la­bo­ra­tions pérennes et lon­gèves avec nos clients afin de les aider à mettre en place ces bonnes pra­tiques de per­for­mance, ce qui s’avère bien plus ren­table pour eux que des inter­ven­tions iso­lées sur des pro­blé­ma­tiques certes ponc­tuelles mais récurrentes.

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