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LENDIX : Le prêt en ligne pour les entreprises

Dossier : Dossier FFEMagazine N°713 Mars 2016
Par Patrick de NONNEVILLE (94)

Obtenir un prêt en 17 jours

Pourquoi avez-vous quitté la banque pour développer des start-ups ?

J’ai tou­jours su que je voulais faire du « trad­ing », mais je savais égale­ment que je ne ferai pas que ça.

Ce qui m’a poussé à quit­ter la banque et à pren­dre un peu de temps pour réfléchir à ce que je pou­vais entre­pren­dre après cette expérience.

Comment en êtes-vous venus au crowdlending ?

J’ai passé beau­coup de temps avec un cama­rade de pro­mo­tion, Romain Lavault, part­ner de Partech Ven­tures (fonds de cap­i­tal-risque spé­cial­isé dans les tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion) et ses associés.

Nous avons investi ensem­ble dans une plate­forme de change de devis­es appelée Kan­tox. Grâce à eux, j’ai ren­con­tré Olivi­er Goy avec qui j’ai lancé Lendix.

Pourquoi la fintech vous attire-t-elle ?

Dans cette locu­tion, il y a tout d’abord l’aspect finance qui est très intéres­sant pour moi parce qu’il per­met d’utiliser ce que j’ai appris et ce que j’ai aimé faire durant de nom­breuses années.

Et aussi le mot technologie…

La tech­nolo­gie change l’expérience des util­isa­teurs. Elle réin­vente cer­taines activ­ités bancaires.

Elle per­met d’épargner ou encore de prêter en ligne. Comme nous le pro­posons avec Lendix…

Comment voyez-vous l’essor de la fintech dans les années qui viennent en Europe ?

La direc­tive sur les ser­vices de paiement, la règle­men­ta­tion sur le crowd­fund­ing ont ouvert des brèch­es dans le mono­pole bancaire.

Il est aujourd’hui pos­si­ble à des sociétés qui n’ont rien à voir avec le monde de la finance de fournir un ser­vice qui était réservé jusqu’ici aux banques.

Pourquoi la fintech s’est-elle développée ?

NOTRE OFFRE PERMET AUX PARTICULIERS ET AUX INSTITUTIONNELS DE PRÊTER ENSEMBLE AUX PME. ELLE EST TRANSPARENTE ET COMPLÈTE DE MANIÈRE TRÈS EFFICACE LE FINANCEMENT DES BANQUES.

L’insatisfaction de la clien­tèle et les pos­si­bil­ités régle­men­taires ont créé une alter­na­tive aujourd’hui très soutenue par les clients, mais aus­si les pou­voirs poli­tiques français, espag­nols et anglais et la Banque cen­trale européenne.

En moyenne, quel investissement faut-il pour lancer une plateforme ?

Notre activ­ité est certes régulée par les pou­voirs publics, mais elle est tout à fait acces­si­ble pour un inter­venant non bancaire.

Pour lancer une plate­forme sérieuse, le bud­get s’élève aujourd’hui à 3 mil­lions d’euros notam­ment pour la par­tie tech­nologique, régu­la­tion et marketing.

En com­para­i­son, une activ­ité ban­caire peut néces­siter des années de tra­vail et plusieurs dizaines de mil­lions d’euros d’investissement.

Votre entreprise est devenue la spécialiste du crowdlending. De quoi s’agit-il ?

Le crowdlend­ing per­met aux PME de se financer en emprun­tant auprès de per­son­nes physiques ou morales, non bancaires.

Il ne s’adresse pas à des start-ups (qui ont plus besoin de fonds pro­pres), mais aux entre­pris­es prof­ita­bles, capa­bles de rem­bours­er leur emprunt.

Vous êtes dans une logique de création d’actifs …

Notre pro­duit est certes beau­coup plus risqué qu’un livret ou des oblig­a­tions d’État. Mais nous sommes sur des instru­ments qui per­me­t­tent des revenus réguliers et con­nus à l’avance.

Avec une rentabilité intéressante ?

La rentabil­ité dépend du risque et de la matu­rité du prêt. En moyenne, elle est com­prise entre 6 et 7 %. Les prêts moins risqués rap­por­tent 4 % et les plus risqués jusqu’à 9 %.

Quelle est la différence avec une banque ?

Pour nous, c’est la sim­plic­ité. Nous avons une seule activ­ité, le prêt, et nous n’avons pas de proces­sus his­toriques et com­pliqués à pren­dre en compte lorsque nous créons nos produits.

Être à la tête d’une seule activité n’est-il pas dangereux ?

Cela peut être dan­gereux pour Lendix, mais non pour les prê­teurs ! Il fau­dra toute­fois 4 à 5 ans pour répon­dre à cette question.

Mais eu égard aux démar­rages d’activités sem­blables aux États- Unis en 2007 et au Roy­aume-Uni en 2010, nous avons bon espoir.

À titre d’exemple, le troisième acteur du prêt aux PME anglais­es est désor­mais une plateforme.

Quelle sécurité pour les investisseurs ?

Comme dans tout investisse­ment de ce type, les investis­seurs peu­vent per­dre la total­ité de l’argent si l’entreprise arrête de rembourser.

Con­tre ce genre de risques, notre départe­ment « analyse de crédits » est là pour sélec­tion­ner les pro­jets, con­trôler la qual­ité de l’entreprise et ras­sur­er les investisseurs.

En quoi votre plateforme peut-elle rassurer les prêteurs ?

NOUS VOULONS ÊTRE PRÉSENTS D’ICI DEUX À TROIS ANS DANS PLUSIEURS PAYS EUROPÉENS ET GÉNÉRER PLUSIEURS CENTAINES DE MILLIONS D’EUROS DE PRÊTS PAR AN.

Nos investis­seurs insti­tu­tion­nels et nous-mêmes prê­tons à toutes les entre­pris­es. C’est très ras­sur­ant pour les prê­teurs par­ti­c­uliers à qui nous con­seil­lons en out­re de ne pas met­tre tous les oeufs dans le même panier !

Soutenez-vous l’économie classique ?
Les projets sociaux ?

Tout ce que l’on peut entre­pren­dre pour amélior­er le finance­ment des PME est extrême­ment utile pour l’emploi.

Qu’importe si l’entreprise est indus­trielle ou défend un pro­jet énergé­tique, nous regar­dons sim­ple­ment le besoin de financement.

Mettez-vous en place des systèmes précollecte pour tester le bien fondé ?

En moyenne, il se passe dix-sept jours entre la demande de prêt par l’entreprise et la récep­tion de l’argent. La pré col­lecte ris­querait de ralen­tir les choses et de com­pro­met­tre la sim­plic­ité du financement.

Êtes-vous en mesure de garantir aux entreprises le succès de leur levée sur leur plateforme ?

Absol­u­ment. Une fois que le comité de crédit a pris sa déci­sion, l’entreprise ne prend pas de risques d’exécution. Elle recevra son prêt.

C’est très ras­sur­ant pour les patrons de PME et cela nous per­met d’attirer les entre­pris­es de très bonne qual­ité, y com­pris pres­tigieuse, comme Alain Ducasse Entre­pris­es ou 5àSec.

Les collaborateurs de LENDINXQuel est le montant minimal que peut apporter un prêteur ?

Le prê­teur doit inve­stir au min­i­mum 100 € sur la plate­forme. En revanche, il peut se diver­si­fi­er puisqu’il peut prêter à par­tir de 20 € par projet.

Il pour­ra ain­si con­trôler son risque.

Comment expliquez-vous votre succès ?

La sim­plic­ité, d’abord. Vous pou­vez com­mencer à prêter en cinq min­utes, depuis votre ordi­na­teur ou votre télé­phone. Vous pou­vez gér­er en direct la total­ité de votre portefeuille.

En France, il y a aujourd’hui très peu d’investissements aus­si sim­ples et qui don­nent un tel niveau de transparence.

Une autre raison de réussite ? Notre offre permet aux particuliers et aux institutionnels de prêter ensemble aux PME.

Elle est trans­par­ente et com­plète de manière très effi­cace le finance­ment des banques.

La fintech se substitue-t-elle aux rôles des banques dans le secteur des PME ?

Toutes les activ­ités ban­caires sont aujourd’hui attaquées par des fin­tech. C’est le cas de la fin­tech Kan­tox dans le change de devises.

C’est encore le cas de notre entre­prise sur le prêt à long terme.

Les banques vont-elles disparaître ?

Absol­u­ment pas, je ne le crois pas une sec­onde. Elles jouent un rôle utile dans l’économie, mais elles seront assuré­ment for­cées de se réin­ven­ter soit en interne soit en parte­nar­i­at avec des start-ups.

À titre d’exemple, J.P. Mor­gan vient de sign­er un parte­nar­i­at avec une fin­tech, On Deck Cap­i­tal qui sera chargée de gér­er une par­tie des emprunts de la banque américaine.

Quelles sont vos ambitions ?

CHIFFRES CLÉS

26 collaborateurs
12 millions d’euros de prêts réalisés
2014 : date de création

Nous voulons être présents d’ici deux à trois ans dans plusieurs pays européens et génér­er plusieurs cen­taines de mil­lions d’euros de prêts par an.

Nous avons com­mencé par la France et l’Espagne en atten­dant de prochains pays en 2016.

Nous envis­ageons égale­ment de lancer d’autres pro­duits autour du finance­ment des PME.

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