La Fintech française, en plein développement

Dossier : Supplément : Fintech & croissanceMagazine N°785 Mai 2023
Par Pierre-René SÉGUIN (X73)

La Fin­tech est mul­ti­face. La Fin­tech (Finan­cial Tech­no­lo­gy), la tech­no­lo­gie finan­cière, se défi­nit avant tout par les tech­niques que ce sec­teur éco­no­mique uti­lise : la mobi­li­té avec des appli­ca­tions nomades et la don­née, ce qui sous-entend les algo­rithmes, l’intelligence arti­fi­cielle, la blo­ck­chain, les cryp­toac­tifs. Les entre­prises qui l’utilisent sont, par défi­ni­tion, dans les ser­vices finan­ciers : ser­vices ban­caires, assu­rances, ges­tion d’actifs ; ou dans les ser­vices au ser­vice de la finance : éco­no­mie de la fac­ture, sou­tien aux direc­teurs finan­ciers et aux direc­teurs de res­sources humaines, lutte contre le blan­chi­ment d’argent, connais­sance client, régle­men­ta­tion finan­cière… C’est donc à la fois des tech­niques inter­na­li­sées ou non par les ser­vices ou entre­prises de ser­vice finan­cier et des entre­prises spé­cia­li­sées dans le sou­tien à ces entreprises.

Ce sec­teur est en plein déve­lop­pe­ment dans le monde, ce qui est lié au déve­lop­pe­ment du sec­teur finan­cier lui-même, mais aus­si au déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies de la data qui à la fois sou­tiennent le déve­lop­pe­ment du sec­teur finan­cier et consti­tuent une menace pour lui en rai­son de la mal­veillance poten­tielle de ces technologies.

“La France a intérêt à entretenir une Fintech dynamique.”

Or la France est très bien pla­cée dans ce domaine. La Fin­tech est le pre­mier sec­teur de la Tech fran­çaise et en même temps le pre­mier éco­sys­tème Fin­tech de l’Union euro­péenne, devant l’Allemagne, le second der­rière le Royaume-Uni dans l’Europe géo­gra­phique. Nous avons des lea­ders dans tous les domaines : cryp­to, cré­dit à la consom­ma­tion, finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif, éco­no­mie de la fac­ture, moyens de paie­ment… Les Fran­çais ont été par­mi les pre­miers à avoir pu consul­ter leur compte ban­caire à dis­tance ! La France peut comp­ter sur sa tra­di­tion scien­ti­fique et mathé­ma­tique, qui lui donne un avan­tage dans l’intelligence arti­fi­cielle et en blo­ck­chain. La com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne n’y est d’ailleurs pas pour rien et notre revue trou­ve­ra sans aucun doute par­mi ses lec­teurs un fort inté­rêt pour le pré­sent dossier…

Il ne fau­drait pour­tant pas relâ­cher l’effort ! Ce sec­teur très dyna­mique a besoin de gros finan­ce­ments et notre pays rat­trape actuel­le­ment son retard par rap­port au monde anglo­saxon pour le capi­tal-risque. Le régu­la­teur natio­nal, long­temps res­tric­tif par rap­port à d’autres pays, lève pro­gres­si­ve­ment les freins au déve­lop­pe­ment. Le consom­ma­teur fran­çais est tra­di­tion­nel­le­ment face à des acteurs finan­ciers mor­ce­lés par métier, mais la ver­ti­ca­li­sa­tion des ser­vices finan­ciers pro­gresse dans la période actuelle.

C’est que la France a inté­rêt à entre­te­nir une Fin­tech dyna­mique. D’une part ce sec­teur est très créa­tif et extrê­me­ment por­teur en matière d’emploi et de pers­pec­tives de car­rière. D’autre part il est stra­té­gi­que­ment lié à la sou­ve­rai­ne­té de notre pays. Alors que le gou­ver­ne­ment a fait du plein emploi et du réar­me­ment stra­té­gique des objec­tifs majeurs de la poli­tique fran­çaise, la Fin­tech natio­nale est un vec­teur si appré­ciable de notre excel­lence internationale !

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