L’électricité, élément clé de la compétitivité

Dossier : Le Grand Paris : Les territoires, espaces d‘anticipationMagazine N°676 Juin/Juillet 2012
Par Fabrice FOURCADE
Par Claude NAHON (73)

REPÈRES
Le mix énergé­tique français per­met aux entre­pris­es et aux par­ti­c­uliers de béné­fici­er de tar­ifs de l’électricité de 30 % inférieurs aux prix de l’électricité con­statés dans le reste de l’Union européenne. Le con­tenu car­bone de cette élec­tric­ité est de sur­croît par­ti­c­ulière­ment faible. Cette sit­u­a­tion est un fac­teur cer­tain d’attractivité de nos territoires.

Un facteur déterminant de compétitivité

Avec une cen­taine de data cen­ters, la France se situe au qua­trième rang mon­di­al du secteur. 40 % de ces instal­la­tions se situent en Île-de-France. Plus du tiers de la crois­sance de la demande d’électricité de notre région devrait venir du développe­ment de cette nou­velle indus­trie élec­tro-inten­sive.

Avec 20% du coût glob­al de ces instal­la­tions, l’électricité est en effet un fac­teur déter­mi­nant de leur com­péti­tiv­ité. La con­ti­nu­ité d’alimentation est égale­ment essen­tielle à la sécu­rité de leur fonc­tion­nement. Le main­tien d’une four­ni­ture d’électricité com­péti­tive et de qual­ité est indis­pens­able au développe­ment effec­tif des nom­breux pro­jets de data cen­ters qui vont nour­rir la crois­sance économique de l’Île-de-France.

Investir dans la performance énergétique

En Île-de-France, les trois quarts de l’énergie finale sont d’origine fos­sile. La sobriété énergé­tique est donc indis­pens­able pour les pro­jets du Grand Paris.

Moins de CO2
L’in­no­va­tion per­met de trans­former en chaleur une part de l’énergie élec­trique con­som­mée par les instal­la­tions des data cen­ters, par récupéra­tion de la chaleur dégagée par les impor­tants groupes réfrigérants. Une premi•re réal­i­sa­tion indus­trielle de ce type, réal­isée à Marne-la-Val­lée par l’entreprise Dalkia dans un cen­tre de 10 000 m², per­met d’économiser annuelle­ment le rejet de 5 400 tonnes de CO2.

Le bâti con­stitue, avec les trans­ports, une des deux grandes sources de dépense énergé­tique de la région. Le seul secteur rési­den­tiel représente près du tiers de ses con­som­ma­tions. Pour être effi­cace, il faut agir sur toutes les com­posantes du bâti mét­ro­pol­i­tain : l’ancien et le neuf, le rési­den­tiel mais aus­si le ter­ti­aire, au niveau de chaque bâti­ment, à l’échelle de nos quartiers mais aus­si de nos territoires.

Le secteur rési­den­tiel représente près du tiers de ses consommations

Agir sur les bâti­ments amène à inven­ter et dévelop­per des mécan­ismes qui inciteront à réalis­er les investisse­ments pour la per­for­mance énergé­tique : instal­la­tions de ges­tion tech­nique, équipements ther­miques, iso­la­tion, etc. Les Con­trats de per­for­mance énergé­tique (CPE) sont une des solu­tions pour faciliter le finance­ment et garan­tir la rentabil­ité de ces opérations.

Optimiser les systèmes énergétiques

Il faut aus­si agir à l’échelle de nos quartiers et de nos ter­ri­toires. L’Île-de-France pro­duit moins de 15% de l’électricité dont elle a besoin. Même si elles sont lim­itées, un développe­ment effi­cace sur les plans économique et envi­ron­nemen­tal de ses pro­pres ressources est sans doute néces­saire : géother­mie, bio­masse par exem­ple. Ces nou­velles éner­gies locales, l’innovation sur les capac­ités de stock­age de l’électricité, le développe­ment de la mobil­ité élec­trique, les pos­si­bil­ités nou­velles d’action sur les usages énergé­tiques qu’offrent les NTIC : toutes ces raisons oblig­ent à porter un regard nou­veau sur l’optimisation du sys­tème énergé­tique que con­stitue cha­cun de nos quartiers. C’est pré­cisé­ment là l’objet des pro­jets de smart grids (réseaux intelligents).

Écoles économes
Le 14 mars 2012, la Ville de Paris a dévoilé son pre­mier CPE signé avec la société Nov’Écoles Paris (groupe­ment com­posé d’EDF Opti­mal Solu­tions, Caisse des dépôts et consigna­tions et Atlante Ges­tion) pour la réno­va­tion énergé­tique de cent écoles. Les écoles parisi­ennes con­som­ment plus de 350 000 mégawatts/heure par an en énergie pri­maire et génèrent 55 000 tonnes de CO2. La fac­ture énergé­tique des cent écoles retenues s’élève aujourd’hui à 2,3 mil­lions d’euros par an. La Ville attend et l’opérateur s’engage à une baisse de con­som­ma­tion de 31,5% et de 34,5 % des gaz à effet de serre, soit une économie annuelle de 850 000 euros.
Label Grand Paris
Le label Grand Paris a été attribué au con­sor­tium Issy­Grid®, Bouygues Immo­bili­er, Alstom, Bouygues Tele­com, ETDE, Microsoft, Schnei­der Elec­tric, Ste­ria, Total, ERDF et EDF. Ce con­sor­tium développe un réseau inédit pour met­tre en place un mod­èle de ges­tion de l’énergie à l’échelle du quarti­er. Sa voca­tion est de pilot­er la pro­duc­tion d’énergies renou­ve­lables, la con­som­ma­tion (loge­ments, ter­ti­aire, com­merces, éclairage pub­lic, voitures élec­triques) et le stock­age. Issy­Grid® cou­vri­ra à terme les besoins de 10 000 salariés sur un périmètre de 160 000 m2 et 4 500 habi­tants de la com­mune. Il devrait s’étendre au-delà du quarti­er d’affaires Seine Ouest pour ray­on­ner jusqu’au fort d’Issy en 2013.


Avec le pro­jet Pre­mio, situé à Lambesc dans les Bouch­es-du-Rhône, EDF con­tribue à pré­par­er le sys­tème élec­trique intel­li­gent qui per­me­t­tra, demain, de ren­dre ses clients acteurs de leur ges­tion énergé­tique. Pre­mio est le pre­mier démon­stra­teur de réseaux élec­triques intel­li­gents fonc­tion­nant en France. Il expéri­mente une archi­tec­ture énergé­tique inno­vante, opti­misant locale­ment l’intégration de la pro­duc­tion répar­tie, du stock­age et de la ges­tion active de la demande en électricité.

Agir pour la cohésion sociale

En 2011, EDF a con­sacré 8 mil­lions d’euros à ses actions sol­i­dar­ité en Île-de-France

Il n’y a pas de développe­ment durable d’un ter­ri­toire sans cohé­sion sociale. Il faut agir. Ren­con­tres, infor­ma­tions per­son­nal­isées sur les économies d’énergie ou les tar­ifs soci­aux : près de 70 cor­re­spon­dants et con­seillers Sol­i­dar­ité EDF accom­pa­g­nent les clients fran­ciliens en dif­fi­culté. Ils sont les inter­locu­teurs priv­ilégiés des cen­tres com­mu­naux d’action sociale, des ser­vices soci­aux départe­men­taux, des asso­ci­a­tions locales, des caiss­es d’allocations famil­iales et des bailleurs soci­aux. Ain­si, en 2011, 250 actions ont été con­duites avec l’ensemble des acteurs investis sur le ter­rain dans la lutte con­tre la pré­car­ité énergétique.

Iné­gal­ités
L’évolution struc­turelle­ment haus­sière des prix de l’énergie con­duit à creuser les iné­gal­ités. Entre 2001 et 2006, la part des dépens­es énergé­tiques est passée de 10% à 15% pour les ménages les plus mod­estes. Dans le même temps, pour les plus aisés, cette part a légère­ment bais­sé, pas­sant de 6,5% à 6%.

EDF est aus­si un parte­naire des asso­ci­a­tions de médi­a­tion sociale et compte sur la région parisi­enne neuf points d’information et de médi­a­tion mul­ti­ser­vices (PIMMS) et deux struc­tures dédiées. Lieux d’accueil con­vivi­aux et ouverts à tous, les PIMMS pro­posent des ser­vices de prox­im­ité à la dis­po­si­tion des habi­tants et facili­tent l’utilisation des ser­vices publics, notam­ment pour les per­son­nes frag­ilisées. En 2011, EDF a con­sacré 8 mil­lions d’euros à l’ensemble de ses actions sol­i­dar­ité en Île-de-France.

Une énergie com­péti­tive, bas car­bone, sol­idaire, économisée avant d’être con­som­mée, est une des clés d’un développe­ment urbain har­monieux et attrac­t­if. Pour tenir cet objec­tif, il est essen­tiel de con­cevoir très en amont les solu­tions énergé­tiques dont le Grand Paris a besoin. L’énergie est par­tie inté­grante des pro­jets de notre métropole.

Commentaire

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Frédéric.Drépondre
4 avril 2013 à 13 h 05 min

L’optimisation d’énergie 3D

Cer­taines entre­pris­es ont par­fois une vision uni­di­men­sion­nelle. Elles con­sid­èrent sim­ple­ment l’énergie comme un coût inévitable inhérent à leur activ­ité ; la seule per­spec­tive qu’elles ont de con­tenir ce coût con­siste à réduire la quan­tité consommée.


Ter­awatt s’efforce de leur don­ner une vision plus large en four­nissant des répons­es au défi de la maîtrise de l’énergie dans un cadre tridi­men­sion­nel : moins, moins cher et mieux. Une par­tie de l’énergie con­som­mée sur un site de pro­duc­tion est util­isée pour un usage général comme le chauffage, la cli­ma­ti­sa­tion par exem­ple. Elle ne se trou­ve donc pas liée à un proces­sus ou à une activ­ité de pro­duc­tion spé­ci­fique mais ren­tre pour­tant en compte dans la fac­ture énergé­tique con­som­mée par l’entreprise.


De sur­croît, le poste de con­som­ma­tion d’énergie de loin le plus impor­tant sert à ali­menter les machines, pour trans­former des matières pre­mières en pro­duits inter­mé­di­aires … Grâce à la « détec­tion d’état énergé­tique en temps réel » breveté de Ter­awatt, l’entreprise va utilis­er de façon effi­cace son énergie. Le respon­s­able de site mod­i­fiera les façons de tra­vailler et les pro­grammes de manière à ren­dre son util­i­sa­tion plus pro­duc­tive et moins énergivore.


C’est la carte du « génome énergé­tique » que Ter­awatt lui four­nit qui trace la demande énergé­tique de ses instal­la­tions. Elle lui per­met de détecter grâce à l’analyse des don­nées et aux con­seils de nos spé­cial­istes les amélio­ra­tions pos­si­bles ain­si que les dys­fonc­tion­nements éventuels. Une solu­tion Ter­awatt tridi­men­sion­nelle Tout cela dans un seul but ultime, la troisième dimen­sion, la plus élaborée et celle qui aura finale­ment l’impact le plus impor­tant sur les per­for­mances finan­cières, l’U.R.E. (Util­i­sa­tion Rationnelle de l’Energie). Elle per­met d’atteindre les objec­tifs de pro­duc­tion de la façon la plus économique et la plus rentable tout en maîtrisant les nom­breuses vari­ables inhérentes à l’activité.


En d’autres ter­mes, les entre­pris­es ont la pos­si­bil­ité de gér­er leur énergie de façon active comme l’un des nom­breux intrants de l’équation glob­ale de pro­duc­tion. Les entre­pris­es peu­vent donc aug­menter leur rentabil­ité en gérant leurs con­som­ma­tions d’énergie de la même façon qu’elles gèrent leur cap­i­tal : en réduisant les inef­fi­cac­ités et le gâchis tout en priv­ilé­giant l’investissement des ressources pré­cieuses sur les pro­duits et les procédés les plus rentables.


Ter­awatt per­met aux entre­pris­es d’investir de façon stratégique l’énergie dans leurs proces­sus de fab­ri­ca­tion et per­met d’obtenir une meilleure effi­cac­ité de leurs dépens­es énergé­tiques par la ges­tion active de l’énergie en tant qu’intrant à part entière de production.

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