Les territoires du Grand Paris, espaces d’anticipation

Dossier : Le Grand Paris : Les territoires, espaces d‘anticipationMagazine N°676 Juin/Juillet 2012
Par Olivier PASCAL (72)

Depuis cinquante ans, le con­texte du Grand Paris a pro­fondé­ment évolué.

À l’époque Delou­vri­er, la dual­ité Paris-Province dom­i­nait les sujets d’aménagement du ter­ri­toire (Paris et le désert français fut le livre à la mode).

Aujourd’hui, on fait plutôt référence aux enjeux pour le Grand Paris de se situer dans le réseau des villes-mondes.

Mais le sujet le plus prég­nant paraît être celui de l’identité ter­ri­to­ri­ale du Grand Paris.

La séman­tique indique cette recherche d’identité : on dis­ait l’aggloméra­tion parisi­enne, aujourd’hui ce serait le Grand Paris, selon la loi de juin 2010, même si les attri­bu­tions gou­verne­men­tales préfèrent évo­quer la région cap­i­tale. Autre élé­ment de ces hési­ta­tions : la dif­féren­ci­a­tion n’est pas com­plète­ment acquise avec le terme con­cur­rent de Paris Métro­pole.

L’identité poli­tique et admin­is­tra­tive fait forte­ment débat : c’est celui de la gou­ver­nance et des institutions.

L’identité géo­graphique n’est pas plus acquise, puisque « le Grand Paris va jusqu’à la mer », au-delà de l’espace en dis­cus­sion pour les insti­tu­tions, sans compter qu’au plan des sujets déter­mi­nants, tels que ceux du cli­mat et de l’hydrologie, on ne peut réfléchir qu’à l’échelle du Bassin parisien.

Enfin, les options con­crètes d’aménagement, à com­mencer par celles qui fig­urent dans la loi, se fondent sur une var­iété de notions de ter­ri­toires, par exem­ple en met­tant en avant des notions de « ter­ri­toires de pro­jet », puis de « con­trats de développe­ment ter­ri­to­r­i­al » (CDT) pour des espaces d’échelle inférieure, sans que l’articulation en soit explicitée.

Au plan de la con­sis­tance et de l’organisation des ter­ri­toires grands-parisiens, les références sont mul­ti­ples, puisqu’on prévoit des clus­ters, de la mul­ti­po­lar­ité, des cen­tral­ités, des coopéra­tions interéchelles, etc.

Entre ses ambi­tions mon­di­ales, ses défi­ciences – trans­port, loge­ments, frac­tures sociales et cul­turelles –, ses innom­brables atouts, les con­traintes du change­ment cli­ma­tique et l’obligatoire vision inté­grée du développe­ment durable, le Grand Paris se con­stru­it selon de nom­breuses prob­lé­ma­tiques, dans la complexité.

Et c’est bien dans le débat autour des ter­ri­toires qui com­posent le Grand Paris que ces prob­lé­ma­tiques se ren­con­trent, se nouent, élar­gis­sent leur mesure et s’obligent à sor­tir de leurs cadres.

Nous quit­tons les mécan­ismes de développe­ment de sché­mas préex­is­tants, réori­en­tés autour d’un pro­jet de trans­port, pour abor­der la dynamique des antic­i­pa­tions, ce qui devient très motivant.

Quelques auteurs ont bien voulu expos­er ici ce que la quête d’identité des ter­ri­toires du Grand Paris sig­nifi­ait dans leurs domaines de com­pé­tences et de respon­s­abil­ités, et ain­si témoign­er de la nature et de l’ampleur des antic­i­pa­tions sus­citées. Les ter­ri­toires sont l’espace d’implication, mais aus­si l’horizon de ceux qui veu­lent par­ticiper au Grand Paris.

Poster un commentaire