Le projet AVENIR

Dossier : ExpressionsMagazine N°533 Mars 1998Par : Colonel Georges MEURISSE, École d'Artillerie, Draguignan - Chef de Corps de l’École polytechnique sous le commandement du général Parraud.

Nous avons l’hon­neur de vous pré­sen­ter ce pro­jet AVENIR sur lequel nous sommes enga­gés depuis plu­sieurs années.
Il s’a­git d’u­ti­li­ser l’ou­til mili­taire à des fins péda­go­giques de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle. Les évo­lu­tions de la Défense s’y prêtent, en par­ti­cu­lier les car­rières courtes. 100 000 enga­gés pour cinq ans amènent un flux annuel de 20 000 jeunes, nous pou­vons être en mesure de les former.

La vie des uni­tés, avec des per­son­nels réduits, deman­de­ra d’oc­cu­per une fonc­tion sur un sys­tème d’arme et d’exer­cer un métier néces­saire à la vie cou­rante. C’est avec ce métier que les enga­gés se réin­sé­re­ront à l’is­sue. Les marins y par­viennent avec des enga­gés de deux ans. Nous pou­vons, nous aus­si, pré­pa­rer les nôtres.

Il s’a­git déjà de les sélec­tion­ner. Les cri­tères rete­nus sont le cou­rage, l’ac­cep­ta­tion d’une vie sociale, la volon­té de tra­vailler. Le vivier où nous irons pui­ser est le monde sco­laire et uni­ver­si­taire. Nous avons débu­té une démarche des­ti­née à rece­voir ces jeunes, à l’oc­ca­sion de leur stage en entre­prise. C’est en toute connais­sance de cause qu’ils sous­cri­ront leur contrat.

Enga­gés, ils seront orien­tés vers un métier et une fonc­tion mili­taire qu’on leur fera acqué­rir. Un outil infor­ma­tique va nous être offert par le Conseil géné­ral des Alpes Mari­times, des­ti­né à aider le tra­vail des offi­ciers conseils. Il consti­tue un véri­table lien entre l’im­pé­trant, le monde de la for­ma­tion, celui de l’emploi, en liai­son avec le Bureau inter­na­tio­nal du tra­vail de Genève. La Mis­sion Inno­va­tion, du minis­tère de la Défense, sou­tien­dra le cher­cheur char­gé de vali­der l’outil.

Un an avant le terme de leur contrat, les enga­gés seront réorien­tés afin de les confir­mer dans leur métier, d’ho­mo­lo­guer leurs diplômes mili­taires, de vali­der leur acquis pro­fes­sion­nel. Ces deux der­nières démarches seront cau­tion­nées par l’É­du­ca­tion natio­nale. Les textes et ins­truc­tions minis­té­rielles sont en place. Il suf­fit de les utiliser.

Au vu de ce bilan, les enga­gés dis­po­se­ront d’une année, avec la solde de leur grade, pour pré­pa­rer leur réin­ser­tion. Ils seront ame­nés soit à reprendre des études, soit à pour­suivre leur for­ma­tion en entreprise.

La reprise des études uti­li­se­ra les orga­nismes habi­tuels AFPA, GRETA, ou tout éta­blis­se­ment avec lequel nous aurons pas­sé une conven­tion. Nous y tra­vaillons avec le Rec­to­rat de Nice.

La pour­suite de la for­ma­tion en entre­prise s’ef­fec­tue­ra sous forme d’un véri­table tour de France des petites et moyennes entre­prises. Les contacts sont pris avec les asso­cia­tions de com­pa­gnons qui pra­tiquent ce type d’apprentissage.

Au terme de ces for­ma­tions, une struc­ture d’in­ter­face entre les milieux civils et mili­taires faci­li­te­ra la libé­ra­tion, s’ap­puyant sur un fichier à créer et sur les réseaux mili­taires exis­tants, ce que pra­tique la marine natio­nale. Les enga­gés issus d’un contrat court se pré­sen­te­ront sur le mar­ché du tra­vail avec de bons atouts : ils auront amé­lio­ré leur niveau pro­fes­sion­nel, acquis une for­ma­tion diplô­mante, une expé­rience pro­fes­sion­nelle, ils connaî­tront la dis­ci­pline et la vie col­lec­tive. Les métiers recher­chés sont ceux de la vie cou­rante avec plu­sieurs com­pé­tences. Ceci faci­li­te­ra l’embauche dans une entre­prise petite ou moyenne qui hési­te­rait à employer un spécialiste.

Le par­te­na­riat avec le Conseil géné­ral du Var est en cours de négo­cia­tion, ain­si qu’a­vec les unions patro­nales, chambres syndicales.

Des rela­tions pri­vi­lé­giées avec l’u­ni­ver­si­té de Tou­lon et du Var, dans le cadre d’un DESS sécu­ri­té-défense, vont per­mettre de diri­ger des étu­diants vers le pro­jet AVENIR. Ils consti­tue­ront un véri­table bureau d’é­tudes et tra­vaille­ront sur des points tels que la sélec­tion des per­son­nels, leurs sta­tuts, les métiers. La créa­tion des pro­grammes de for­ma­tion aux métiers serait deman­dée à la Junior Entre­prise de l’É­cole poly­tech­nique qui a déjà tra­vaillé sur le sujet, au pro­fit de la ville de Draguignan.

Le Sud-Est de la France a une forte den­si­té de mili­taires. Ce pro­jet ras­sem­ble­rait les gar­ni­sons de Can­juers, Le Luc, Dra­gui­gnan. Nous béné­fi­cie­rions de l’ex­pé­rience du Centre d’ins­truc­tion navale de Saint-Mandrier.

Le pro­jet AVENIR est facile à réa­li­ser. Ceux qui s’y impliquent ont mon­tré leur cou­rage, leur patience, leur dyna­misme et leur soli­da­ri­té. Ce sont ces qua­li­tés qui garan­tissent son aboutissement.

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