Le Précepteur Comment Moïse entreprit la Bible

Le Précepteur Comment Moïse entreprit la Bible

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°753 Mars 2020Par :

Michel Louis Lévy (57)

Rédacteur : Gérard Cohen (70)Editeur : Autoédition, septembre 2019

Le Précepteur Comment Moïse entreprit la BibleEn lisant ce livre, je me suis demandé : qu’allais-je appren­dre sur mon arrière-grand-oncle 1 ? Cette fic­tion ne m’a pas déçu. Un scé­nario astu­cieux, peut-être pas si éloigné de la réal­ité his­torique que l’on pour­rait le penser… car il per­met d’imaginer le chem­ine­ment par lequel, comme le pose la tra­di­tion juive, un homme seul aurait pu rédi­ger la total­ité de la Torah !

Le pro­logue, une leçon d’introduction, explique de façon ingénieuse la créa­tion de l’outil « alpha­bet », de l’ordre alphabé­tique et de la numéra­tion asso­ciée. L’invention du monothéisme par Akhen­aton le con­duit à l’échec du fait de l’emprise des prêtres des mul­ti­ples dieux d’alors sur le peu­ple. Le peu­ple est illet­tré, main­tenu dans l’obscurité par les prêtres, seuls déposi­taires des secrets de la sci­ence – notam­ment du cal­en­dri­er – et de l’écriture – hiéro­glyphique. Comme de tout temps, la libéra­tion du peu­ple passe par son édu­ca­tion, donc par la trans­mis­sion des savoirs, grâce à une écri­t­ure sim­ple et com­préhen­si­ble par tous.

L’histoire décrit pas à pas la con­sti­tu­tion de l’alphabet, à par­tir de let­tres phéni­ci­ennes con­nues à cette époque, ordon­nées à l’aide de raison­nements tal­mudiques (déjà !), de car­rés mag­iques, tou­jours don­nant un sens aux choix effec­tués. On décou­vre en par­ti­c­uli­er le fonde­ment de la Gema­tria, ce jeu sur les valeurs des let­tres hébraïques et des mots qu’elles for­ment, sur lequel se con­stru­isent nom­bre d’analyses sig­nifi­antes de sages tal­mud­istes. On décou­vre aus­si la créa­tion du jour de repos heb­do­madaire devenu qua­si uni­versel. Les allers-retours fréquents avec les textes bibliques ou mythologiques illus­trent le déroule­ment de l’histoire, éclairant ain­si le lecteur étape par étape.

On peut regret­ter la con­ven­tion de translit­téra­tion de l’hébreu util­isée, cohérente mais très tech­nique, dif­fi­cile à appréhen­der par le lecteur non spé­cial­iste, même pour­tant hébraïsant. Toute­fois ce texte, par les élé­ments de séman­tique et d’étymologie qu’il con­tient, devrait intéress­er notre cama­rade Pierre Ave­nas (65) !  


1. Googlez l’origine de mon nom (https://fr.wikipedia.org/wiki/Cohen_(juda%C3%AFsme)).

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