Le parcours de Chenzhang ZHOU (12) élève chinois

Dossier : L'X et les humanitésMagazine N°701 Janvier 2015Par : Chenzhang ZHOU (12), élève chinois

Avant d’entrer à l’École polytechnique, quel a été ton parcours ?

J’ai fait l’université Tong­ji à Shan­ghai, où j’étudiais l’ingénierie méca­nique. À Tong­ji, il était obli­ga­toire de suivre des cours d’HSS pour obte­nir son diplôme.

Je devais donc vali­der quatre modules : « Phi­lo­so­phie et droit », « Mana­ge­ment et éco­no­mie », « His­toire, lit­té­ra­ture et arts » et « Culture géné­rale en sciences et ingé­nie­rie ». Cela me plai­sait beau­coup, en par­ti­cu­lier les cours « d’Histoire, lit­té­ra­ture et arts », où l’on nous pré­sen­tait les grands clas­siques chi­nois dans leur langue d’origine, comme Confu­cius et Lao-Tseu.

T’attendais-tu à avoir des cours d’HSS en choisissant l’X ?

Pas du tout. Je m’attendais à faire des sciences, des mathé­ma­tiques et énor­mé­ment de sport, mais je n’avais pas d’idées pré­cises sur les sciences humaines.

Qu’as-tu pensé du cours d’Alain Finkielkraut ?

À par­tir de la deuxième séance, nous avons sui­vi le cours avec Béré­nice Levet, pro­fes­seur de phi­lo­so­phie. Dédié aux étran­gers, ce cours uti­li­sait des termes simplifiés.

Même si nous ne pou­vions plus suivre le cours de M. Fin­kiel­kraut en direct, on pou­vait le retrou­ver en strea­ming sur le site péda­go­gique. C’était beau­coup plus facile à com­prendre, mais j’ai quand même pré­fé­ré le poly­co­pié du cours, qui était vrai­ment bien écrit.

Quels cours et séminaires as-tu choisis ? T’ont-ils plu ?

D’abord, je tiens à dire que j’ai assis­té à tous les cours d’HSS car les pro­fes­seurs étaient pas­sion­nés et pas­sion­nants. J’avais choi­si « His­toire de l’art » et « Musique et image ». Les deux m’ont beau­coup plu.

En his­toire de l’art, le pro­fes­seur nous a fait un cours cen­tré sur les por­traits qu’elle expli­quait très bien. Mais c’était dom­mage qu’elle n’écrive pas beau­coup au tableau, car elle uti­li­sait un voca­bu­laire très spé­ci­fique pour décrire les tech­niques (comme le « camaïeu » pour décrire le mélange de cou­leurs), ce qui ren­dait le cours dif­fi­cile à com­prendre pour les élèves internationaux.

En « Musique et image », le cours était très théo­rique mais le pro­fes­seur don­nait des exemples pré­cis pour expli­quer les pro­blé­ma­tiques en musi­co­lo­gie. Sur­tout, sa méthode péda­go­gique était bien adap­tée : elle écri­vait les points essen­tiels au tableau, donc tout le monde pou­vait rete­nir les aspects impor­tants du cours et faire des recherches sur Inter­net après la séance.

Concernant les pâles, était-ce un problème pour toi de devoir écrire en français ?

Par­fois c’était dif­fi­cile de déve­lop­per des idées phi­lo­so­phiques, mais le plus dif­fi­cile fina­le­ment était de suivre la méthode fran­çaise de la dis­ser­ta­tion, que je n’avais jamais uti­li­sée en Chine.

Penses-tu que l’offre est adaptée aux élèves internationaux ? Y a‑t-il encore des améliorations à apporter ?

Je pense que l’offre est assez large pour choi­sir les bons cours. Dans le pire des cas, les cours de pein­ture, gra­vure, sculp­ture et des­sin ne demandent presque aucune com­pré­hen­sion orale et sont dis­po­nibles pen­dant toute la scolarité.

Qu’est-ce que ces cours t’ont apporté ? Quels domaines veux-tu découvrir cette année ?

J’ai beau­coup aimé le cours de musi­co­lo­gie de l’année der­nière. Musi­cien moi-même, j’ai vrai­ment pu appro­fon­dir mes connais­sances. Cette année, je suis le cours sur l’opéra avec le même pro­fes­seur ; c’est un domaine que je connais peu mais je n’ai pas peur de prendre ce cours, parce que je sais que ce pro­fes­seur me don­ne­ra confiance et sau­ra éveiller mon inté­rêt pour des genres musi­caux que je n’ai pas encore explorés.

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