Getinge La Calhène : nucléaire, innovation et efficacité industrielle

Le nucléaire : entre innovation et efficacité industrielle

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°758 Octobre 2020
Par Christophe SELLIEZ

Pour gag­n­er en per­for­mance, il faut cap­i­talis­er sur sa valeur ajoutée et s’associer avec des parte­naires priv­ilégiés en France et à l’Export. Expli­ca­tions de Christophe Sel­l­iez, respon­s­able de la busi­ness unit Nucléaire au sein de Getinge La Calhène.

Dans le domaine du nucléaire, quelles sont les expertises que vous proposez à vos clients ?

Société de four­ni­ture d’équipements et de ser­vices, notre ingénierie est dédiée à la con­cep­tion et à la réal­i­sa­tion des pro­duits. Nous sommes des spé­cial­istes du con­fine­ment, du trans­port étanche et de la manip­u­la­tion en enceintes con­finées et blind­ées. Nous inter­venons, plus par­ti­c­ulière­ment, au niveau de la boîte à gants et de la cel­lule chaude nucléaire. À cela s’ajoutent les sys­tèmes de trans­port sécurisés, c’est-à-dire les châteaux nucléaires pour échan­til­lons et cibles radioac­tives. Nous nous dévelop­pons aus­si dans le monde de la robo­t­ique spé­cial­isée. Getinge La Cal­hène est présent dans cinq secteurs d’activité : le retraite­ment des déchets, la R&D (en par­ti­c­uli­er auprès du CEA), les com­bustibles à base de plu­to­ni­um, la médecine nucléaire et le démantèlement.

Quelles sont les principales problématiques de vos clients ?

Nous sommes face à des exi­gences de plus en plus pointues en ter­mes de sûreté et de sécu­rité nucléaire, qui se sont con­sid­érable­ment ren­for­cées suite à la cat­a­stro­phe de Fukushima.

Nous voyons égale­ment de nou­velles exi­gences émerg­er en ter­mes de per­for­mance, de durée de vie et de garantie. De fait, nous nous enga­geons dans la durée auprès de nos clients. Par exem­ple nous livrons encore des pièces de rechange pour des équipements qui ont été conçus dans les années 1960. Il y a aus­si une pres­sion cer­taine sur les prix. Il faut donc être très com­péti­tif pour gag­n­er des parts de marché.

On note égale­ment une prise en compte de plus en plus forte des trou­bles mus­cu­lo-squelet­tiques (TMS) avec une pop­u­la­tion vieil­lis­sante. Les jeunes entrants, eux, ont une appé­tence généra­tionnelle pour les équipements numérisés. Les sys­tèmes robo­t­isés répon­dent par­faite­ment à ces deux exigences.

Par ailleurs le secteur nucléaire a l’obligation de réduire con­stam­ment la dosimétrie des per­son­nels exposés. Là aus­si la robo­t­ique se présente comme une solu­tion per­ti­nente puisqu’elle per­met d’éloigner les opéra­teurs des zones de tra­vail via la télé-opération.

Sur le plan glob­al, la com­péti­tion est de plus en plus forte et mon­di­ale avec l’arrivée rapi­de, com­péti­tive et puis­sante des nou­veaux acteurs chi­nois en particulier.

Quelle place occupe l’innovation et la R&D dans votre activité ?

Getinge La Cal­hène fait de la R&D pour amen­er de nou­veaux pro­duits sur le marché. Nous sommes actuelle­ment mobil­isés sur les sys­tèmes de trans­port et de stock­age des déchets nucléaires, et sur les sys­tèmes de télé­ma­nip­u­la­tion robo­t­isés TAO (télé­ma­nip­u­la­tion assistée par ordinateur).

Dévelop­pés en parte­nar­i­at avec le CEA et ORANO, une douzaine de sys­tèmes sont déjà en opéra­tion à La Hague (site ORANO). D’autres pro­jets d’application en France et à l’export sont à l’horizon.

Comment voyez-vous le marché évoluer et comment vous y adaptez-vous ?

C’est un secteur d’activité en pleine crois­sance poussée notam­ment par 3 acteurs inter­na­tionaux : la Russie, l’Inde et la Chine. En ter­mes d’efficacité indus­trielle, la Chine est en train de vivre le développe­ment le plus rapi­de grâce aux ressources humaines et finan­cières dont elle béné­fi­cie. Pour nous, cela con­stitue, à la fois une oppor­tu­nité et un chal­lenge. Aujourd’hui, notre stratégie s’articule autour de plusieurs axes :

  • Gag­n­er en effi­cac­ité indus­trielle au niveau des prix, des délais et de la qualité ;
  • Tir­er notre gamme de pro­duits par le haut et par­ti­c­ulière­ment via la robotique ;
  • Nouer des parte­nar­i­ats avec nos grands clients français et étrangers.

Notre crois­sance nous la devons aus­si à la solid­ité, à la com­plé­tude et la dynamique du secteur nucléaire français, qui a su dévelop­per des struc­tures et des réseaux effi­caces, à l’image du GIFEN (Groupe­ment des Indus­triels Français de l’Énergie Nucléaire).


En bref

  • 75 mil­lions d’euros de chiffre d’affaires.
  • Deux secteurs d’activité : le nucléaire et la biopharmacie ;
  • 250 col­lab­o­ra­teurs ;
  • Une présence dans 25 pays ;
  • 60 ans d’existence.

Site Inter­net : https://www.lacalhene.com/fr/

Poster un commentaire