Le luxe à l’entrée d’une nouvelle ère

Dossier : Dossier FFEMagazine N°710 Décembre 2015
Par Olivier COMBEMOREL (HEC 99)

Vous avez changé de poste il y a quelques mois. Quelle est votre mission aujourd’hui ?

L’évolution de ma mis­sion a fait l’objet d’une créa­tion de poste, celui de Directeur Inter­na­tion­al Pro­duits et Marchés. Il s’agit de mieux met­tre les bou­tiques au cen­tre de toutes nos actions afin de mieux sat­is­faire nos clientes.

Con­crète­ment, je suis en charge de la coor­di­na­tion des activ­ités entre la créa­tion et les bou­tiques : sup­port au développe­ment des col­lec­tions, logis­tique, qual­ité, trans­port, mar­ket­ing, com­mu­ni­ca­tion, événe­ments, achats…

Et ce afin de ren­forcer les syn­er­gies de nos équipes vers les organ­i­sa­tions régionales et locales, pour mieux servir nos boutiques.

Qu’est-ce qui a changé ces derniers mois dans l’industrie du luxe ?

Le marché évolue vite, et nous devons en per­ma­nence nous adapter. Depuis deux ans, nous avons ini­tié un pro­gramme de lead­er­ship dont les principes sont en train d’irriguer toute notre organ­i­sa­tion, et qui con­siste à encour­ager l’écoute active et pro­fonde pour favoris­er l’émergence de nou­velles idées, tra­vailler ensem­ble d’une manière nou­velle et savoir regarder en face tous les défis qui s’imposent.

Ces défis sont-ils nouveaux ?

Menu de la Brasserie GabrielleOui, et ils sont de taille ! Nous con­nais­sons aujourd’hui un suc­cès phénomé­nal, mar­qué par plusieurs années de crois­sance. Notre défi majeur est donc de par­venir à rester dans cette dynamique très pos­i­tive, à ne pas nous repos­er sur nos lauriers.

D’autant que le marché du luxe sem­ble s’essouffler un peu, et chang­er aus­si. Je pense notam­ment à l’émergence des nou­veaux marchés que sont la Chine, la Russie et d’autres grands pays où nous voyons s’élargir une clien­tèle nouvelle.

Ces marchés, nous les con­nais­sons moins bien, et devons savoir aller vers eux, les séduire, dans un envi­ron­nement très concurrentiel.

Quelles sont les forces nécessaires pour être capables de relever ce challenge ?

Nous sommes une société privée qui n’est pas soumise au dik­tat des cours de la Bourse. Une sin­gu­lar­ité qui nous per­met d’avoir une vision à long terme, et de pren­dre par­fois des posi­tions stratégiques fortes et courageuses.

Au mois de mars, nous avons par exem­ple annon­cé l’harmonisation mon­di­ale de l’ensemble de nos prix. Cette déci­sion répond à deux objec­tifs : lut­ter con­tre les réseaux par­al­lèles, et ralen­tir les flux touris­tiques pour redonner à nos clients l’envie de con­som­mer localement.

Quels conseils donneriez-vous aux nouvelles générations que le secteur du luxe attire ?

CHANEL MODE EN BREF

Créée en 1910 par Coco Chanel, la maison Chanel, composée des divisions Mode, Parfums beauté et Horlogerie-Joaillerie, appartient aujourd’hui aux frères Wertheimer, petits-fils de l’associé de Coco Chanel, Pierre Wertheimer.

De savoir pren­dre des risques ! Dans le monde actuel, le suc­cès passe une capac­ité à sor­tir du cadre, à innover, entreprendre.

Il faut aus­si savoir choisir sa voie. On n’est bon que dans ce qu’on aime faire. Il faut donc bien se con­naître, savoir ce qu’on veut, et suiv­re ses goûts et aspirations.

Les oppor­tu­nités exis­tent, dans de grandes maisons comme la nôtre, pour celles et ceux qui sont ouverts sur le luxe et la mode, et cherchent l’excellence avec l’envie de se surpasser.continents.

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