Le général Gourgaud

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°616 Juin/Juillet 2006Par : Jacques MacéRédacteur : JR

Poly­tech­ni­cien (X 1799) et artilleur, Gas­pard Gour­gaud par­ticipe aux cam­pagnes de la Grande Armée. Issu d’une famille d’artistes, il con­serve un atavisme de comé­di­en qui lui per­met de vivre et de nar­rer ses aven­tures avec vivac­ité, fan­faron­nade et humour.

Offici­er d’ordonnance de l’Empereur à par­tir de 1811, puis pre­mier offici­er d’ordonnance, il sauve deux fois la vie de Napoléon Ier, à Moscou en 1812 et à Bri­enne en 1814.

Après Water­loo, il revendique l’honneur d’accompagner Napoléon à Sainte-Hélène, mais il sup­porte dif­fi­cile­ment les con­di­tions de la déten­tion, se brouille avec ses com­pagnons et souf­fre de ne pas ren­con­tr­er de la part de Napoléon la com­pas­sion dont lui-même fait preuve à l’égard de son idole. Il quitte l’île dès mars 1818 dans des cir­con­stances qui don­neront lieu à polémique pen­dant un siè­cle et que l’auteur explicite.

Sous la Restau­ra­tion, le général Gour­gaud n’hésite pas à man­i­fester sa vive fer­veur napoléoni­enne, agres­sant par la plume et par l’épée les détracteurs de l’Empereur et ne ces­sant de réclamer le retour de sa dépouille. Aide de camp du roi Louis-Philippe, il joue un rôle majeur dans l’équipée du retour des cen­dres en com­pag­nie du prince de Joinville.

Son Jour­nal de Sainte-Hélène a été pub­lié en 1899 mais ses archives per­son­nelles sont exploitées ici pour la pre­mière fois d’une manière exhaus­tive. Elles per­me­t­tent de décou­vrir, au-delà de l’officier téméraire et fier mais aus­si coléreux et hâbleur, trop sou­vent car­i­caturé, un homme sincère, chaleureux et au cœur “ gros comme ça ”, exp­ri­mant avec roman­tisme les cinq pas­sions de son exis­tence : pour sa mère, sa sœur, son fils, sa maîtresse et… l’Empereur.

Il quitte la scène à la veille de la procla­ma­tion du Sec­ond Empire.

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