LE GÉNÉRAL ANDRÉ

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°649 Novembre 2009Par : Serge DoessantRédacteur : Jean-René Brunetière (67)Editeur : Éditions Glyphe 85, avenue Ledru-Rollin, 75012 Paris. Tél. : 01.53.33.06.23

Couverture du livre : Le général AndréLouis André (1838–1913), X1857, sor­ti pre­mier de l’École de l’artillerie de Metz en 1861, a com­mandé l’École poly­tech­nique de 1893 à 1896. Min­istre de la Guerre de 1900 à 1904, il quitte le pou­voir en novem­bre 1904 à la suite de l’affaire des fich­es. Depuis, il fait l’objet d’un éton­nant ostracisme. Aucun his­to­rien ne s’était penché sur ce mil­i­taire atyp­ique très appré­cié dans les milieux sci­en­tifiques. La biogra­phie que Serge Does­sant vient de con­sacr­er au général André est donc une pre­mière. L’auteur livre des infor­ma­tions inédites, sou­vent pas­sion­nantes, sur ses orig­ines famil­iales et sur son évo­lu­tion idéologique que rien ne pou­vait laiss­er prévoir. Il rap­pelle qu’il a été l’un des réno­va­teurs de l’artillerie française après 1870.

Com­man­dant de l’École poly­tech­nique, Louis André s’est affir­mé ouverte­ment répub­li­cain lors des céré­monies du Cen­te­naire. D’abord antidrey­fusard, il est devenu un par­ti­san de la vérité dans l’affaire Drey­fus. Son rôle comme min­istre de la Guerre dans la procla­ma­tion de l’innocence du cap­i­taine ne lui sera pas par­don­né par les milieux con­ser­va­teurs et nation­al­istes, et l’affaire des fich­es est arrivée à point nom­mé pour le con­train­dre à quit­ter le pouvoir.

L’auteur mon­tre, de façon con­va­in­cante, que les réformes menées de 1900 à 1904, sur lesquelles d’ailleurs per­son­ne ne revien­dra, ont bien pré­paré l’armée, dix ans avant 1914, aux épreuves qui l’attendaient. Le rap­pel de la car­rière de nom­breux officiers est édi­fi­ant : la grande majorité des généraux qui ont con­tribué à la vic­toire de 1918 avaient été pro­mus par le général André entre 1900 et 1904. Et il a été, à La Belle Époque, un min­istre très pop­u­laire par l’attention qu’il a portée à la con­di­tion du conscrit.

Écrite dans un style vivant et agréable, cette biogra­phie a le grand mérite de tou­jours essay­er de com­pren­dre l’époque et ses contradictions.

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