Le colonel Chérif Cadi

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°606 Juin/Juillet 2005Par : Jean-Yves Bertrand-Cadi, préface de Jacques FrémeauxRédacteur : Marcel RAMA (41)

Chérif Cadi naquit en octo­bre 1867 dans un douar de l’Est algérien et fut pen­dant plusieurs années élevé sous la tente.

Après l’école coranique, il put suiv­re le cycle des écoles français­es et fut reçu à l’X en 1887. Dans les dif­férents réper­toires des anciens élèves de l’École, on le trou­ve sous le nom com­plet de Cadi Si Chérif ben el Arbi, Yves. Il fut le pre­mier poly­tech­ni­cien musul­man. Il sor­tit de l’École offici­er d’artillerie, ayant renon­cé à son statut per­son­nel – déci­sion dif­fi­cile et courageuse – pour accéder à la citoyen­neté française, sans aban­don­ner sa religion.

C’est la vie de notre cama­rade que relate cet ouvrage très doc­u­men­té et très détail­lé, dans un con­texte his­torique et poli­tique large­ment développé.

Vie mil­i­taire d’abord jusqu’en 1925, avec notam­ment la con­duite active et mou­ve­men­tée de la délé­ga­tion mil­i­taire française au Hed­jaz en 1916–1917, dans le cadre de la lutte con­tre les Turcs.

Vie civile ensuite, en Algérie. Écrivain, il essaya de con­cili­er les dogmes essen­tiels du Coran avec les acquis du monde mod­erne et cher­cha à associ­er le des­tin de son pays natal à sa patrie d’adoption.

Chérif Cadi, mort en 1939, peut sans con­tes­ta­tion pos­si­ble être qual­i­fié de grand servi­teur de l’Islam et de la République.

Cet ouvrage rédigé par un de ses descen­dants décrit bien les pre­miers soubre­sauts de l’Algérie en marche vers son indépen­dance et souligne les dif­fi­cultés ren­con­trées par ceux qui ten­taient d’éviter les ruptures

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