L’aventure de la création d’entreprise

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°586 Juin/Juillet 2003Par : Philippe Bonnamy (61), préface d’Olivier DassaultRédacteur : Alain GRANDJEAN (75)

Le livre de Philippe Bon­namy est à recom­man­der sans réserve à tous ceux qui souhait­ent se lancer dans l’aventure de la créa­tion d’entreprise et… à tous les autres intervenants.

Si l’approche de l’auteur est raison­née et pro­gres­sive, on sent à toutes les lignes son expéri­ence et sa pas­sion. Le style est clair ; les recom­man­da­tions faites sont à la fois pleines de bon sens et per­ti­nentes ; surtout elles visent les vrais prob­lèmes de la créa­tion d’entreprise et dès lors elles don­nent envie de s’y lancer.

La créa­tion d’entreprise n’a rien d’une sci­ence exacte, mais le can­di­dat à la créa­tion d’entreprise doit réu­nir, traiter et met­tre en ordre un nom­bre con­sid­érable d’informations avant de se lancer dans une aven­ture qui va mar­quer tous les aspects de son exis­tence, aus­si bien pro­fes­sion­nelle que famil­iale. Par ailleurs, et à défaut d’obéir à des règles pré­cis­es et infail­li­bles, le non-respect, ou l’ignorance, d’un cer­tain nom­bre de pré­cau­tions et de com­porte­ments con­stitue autant de caus­es fréquentes d’échecs dont les vic­times seraient les pre­miers sur­pris de décou­vrir, après coup mal­heureuse­ment, com­bi­en il eût été facile de les éviter, “ … si seule­ment ils avaient su ! ”

Le but de cet ouvrage est, d’une part, de dédrama­tis­er les dif­fi­cultés et les risques de la créa­tion d’entreprise en inscrivant cette démarche dans le cadre d’une ges­tion de pro­jet comme un autre, et, d’autre part, d’insister sur quelques-uns des pièges cachés de la créa­tion d’entreprise, cachés parce qu’il en est rarement ques­tion dans la lit­téra­ture habituelle­ment con­sacrée à cette ques­tion. En ce sens, ce livre n’est pas un guide, au sens car­tographique du terme, de la créa­tion d’entreprise comme il en existe déjà beau­coup : il serait plutôt à ceux-ci ce que les instruc­tions nau­tiques sont aux cartes marines.

L’énoncé et le con­tourne­ment des écueils dont il s’agit ici sont mar­qués de l’expérience de ter­rain que con­stitue pour l’auteur le fait d’avoir réus­si deux créa­tions d’entreprise suc­ces­sives. Rien de tel pour décou­vrir que créer une entre­prise n’est rien à côté de la dif­fi­culté de la faire vivre, que la ressource la plus rare du créa­teur d’entreprise est moins l’argent que le temps, que le choix, qui sem­blait en son temps oppor­tun, d’associés fon­da­teurs peut se révéler dra­ma­tique si ce choix, en fin de compte, n’est pas le bon, qu’il est indis­pens­able de met­tre en place dès la créa­tion de l’entreprise les méth­odes et les indi­ca­teurs indis­pens­ables à une bonne ges­tion, à com­mencer par une vraie con­nais­sance de ses coûts et une tout aus­si indis­pens­able ges­tion de la Qual­ité, et ain­si de suite… Pour toutes ces ques­tions, le lecteur trou­vera dans l’ouvrage des méth­odes et des out­ils adap­tés aux “ jeunes pouss­es ” , mais dont la qual­ité et l’efficacité peu­vent avan­tageuse­ment se com­par­er à celles de bien des grandes entreprises.

Pour autant, le choix des mots (dif­fi­cultés, écueils…) ne doit pas décourager les voca­tions d’entrepreneur et c’est un autre but de cet ouvrage de situer la créa­tion d’entreprise comme l’une des dernières véri­ta­bles aven­tures de notre époque, acces­si­ble à tout un cha­cun ou presque pour autant qu’il s’y pré­pare soigneusement.

À not­er que le lec­torat de cet ouvrage peut être aus­si bien des can­di­dats à la créa­tion d’entreprise que des investis­seurs soucieux d’apprécier la qual­ité des pro­jets pour lesquels ils sont sol­lic­ités. Bonne lec­ture à tous.

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