Faire et refaire de Paul Andreu

Faire et refaire. Essais

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°765 Mai 2021Par : Paul Andreu (58)Rédacteur : René Urien (60)Editeur : Alma éditeur, avril 2021

En décem­bre 2018, La Jaune et la Rouge pub­li­ait un In memo­ri­am de Paul Andreu, grand archi­tecte mais aus­si romanci­er et pein­tre. Le livre Faire et refaire com­prend une quar­an­taine de ses textes, de 1980 à 2018. La richesse de leurs idées nova­tri­ces inter­dit de les résumer. Plusieurs com­mentent ses « trente-cinq années aéro­ports » (à Rois­sy et pour de nom­breux autres sites dans le monde) puis ses travaux en Chine (tels que l’Opéra de Pékin). L’architecture, le méti­er d’architecte, le « désir d’architecture » sont les thèmes cen­traux. Mem­bre de l’Académie des beaux-arts (excep­tion­nel pour un X !), Paul Andreu affirme que « les théories suiv­ent la pra­tique et ne la précè­dent pas » et prône la recherche de l’improbable, en par­ti­c­uli­er par le dessin. Pour lui, faire et refaire doit ménag­er les évo­lu­tions et éviter les répéti­tions. Sa vaste cul­ture sci­en­tifique, lit­téraire et artis­tique transparaît avec dis­cré­tion mais pro­fondeur. En pré­face, son ami astro­physi­cien trou­ve rel­a­tivistes ses con­struc­tions, leurs espaces étant liés à la vitesse. Par­tant d’un éloge de la lenteur par Kun­dera, Paul Andreu observe que la faible valeur économique du temps néces­site des « effets tun­nel », comme en physique des par­tic­ules. Pour lui, l’architecture est une créa­tion artis­tique, « une chose men­tale », ce que dis­ait très exacte­ment Léonard de Vin­ci de la pein­ture. Enfin, retraçant son cur­sus, il évoque d’abord Lao Tseu et alors on se rap­pelle que « le but c’est le chemin ». Ce livre nous per­met d’en retrou­ver les jalons et les enseignements. 

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