Le Code X

Dossier : La Tradition et les Traditions de l'X des origines à nos joursMagazine N°331 Juin 1978
N° 331 Juin 1978
Con­scrit, vois-tu l’ancien ?
A sa démarche noble et fière
A ce chic qui le caractérise
Tu ne peux man­quer de le reconnaître

Revue 1953

Le code X explicite, sous une forme bur­lesque, le droit cou­tu­mi­er auquel les élèves se soumet­tent spon­tané­ment, à l’in­térieur comme à l’ex­térieur de l’École.

Con­scrit, vois-tu l’ancien ?
A sa démarche noble et fière
A ce chic qui le caractérise
Tu ne peux man­quer de le reconnaître

Revue 1953

Le code X explicite, sous une forme bur­lesque, le droit cou­tu­mi­er auquel les élèves se soumet­tent spon­tané­ment, à l’in­térieur comme à l’ex­térieur de l’École.

C’est une véri­ta­ble con­sti­tu­tion soumise à une procé­dure de révi­sion dra­coni­enne, ce vénérable recueil des tra­di­tions de l’X ne peut être mod­i­fié en l’un quel­conque de ses para­graphes, que si celle mod­i­fi­ca­tion est approu­vée par trois pro­mo­tions successives.

Au code X sont joints divers chapitres sur des ques­tions intéres­sant l’É­cole et qui con­stituent l’héritage que l’on doit léguer aux conscrits.

En pre­mière ligne vient l’ar­ti­cle con­cer­nant la Kès, son his­torique, son organ­i­sa­tion, son fonctionnement.

Il donne des expli­ca­tions sur les caissiers, leurs devoirs et leurs droits, fixe les règles des quêtes et des cotisations.

Vient ensuite le vote dont on fixe les con­di­tions, en par­ti­c­uli­er le vote de chahut est soumis à des règles trés strictes.

Pour qu’un chahut soit val­able, il faut que le chahut soit voté par les deux tiers des voix exprimées, sans tenir aucun compte des abstentions.

On entend par chahut toute man­i­fes­ta­tion, bruyante ou non, se pro­duisant à la suite d’un vote de pro­mo et pou­vant entraîn­er soit une puni­tion générale, soit une puni­tion de quelques cocons choi­sis ou schick­salés par l’Administration.

Les moyens de dis­cus­sion sont réglés par un para­graphe qui fixe le mode de cir­cu­la­tion des topos.

Sont ensuite énumérées les peines qui sanc­tion­nent les man­que­ments à l’éthique poly­tech­ni­ci­enne : le blâme, le rond, la quarantaine.

« le blâme est voté à la majorité sim­ple. Il con­siste en un laïus du major des anciens qui, après avoir cir­culé dans les salles, est remis au coupable ».

« Le rond est décidé par les deux tiers des voix. Le major des anciens demande l’au­tori­sa­tion de réu­nir les deux pro­mo­tions dans l’am­phi. Le coupable est amené : on lui reproche sa faute, puis on se sépare en silence. »

« La quar­an­taine est votée par les trois quarts des voix. La manière de l’exé­cuter a été réglée par une déci­sion de la pro­mo­tion 1867.

« Voici cette décision :
« La durée de la quar­an­taine peut être fixée immé­di­ate­ment à la majorité absolue ; dans ce cas, elle est irrévo­ca­ble. Elle peut encore être indéter­minée et la puni­tion peut alors être révo­quée par les trois quarts des voix.

« Les com­mu­ni­ca­tions avec les Élèves en quar­an­taine sont inter­dites, à moins qu’elles n’aient rap­port aux cours, aux colles, etc.

  • Les Élèves en quar­an­taine n’ont pas le droit de lancer des topos, ni d’écrire sur ceux qui passent ; c’est à leurs cocons de salle à voir si cet arti­cle est observé.
  • Ils ne votent pas, ne peu­vent faire par­tie du bureau de bien­fai­sance, ne par­ticipent à rien de ce qui est col­lec­tif. Ils ne payent pas les quêtes, sont séchés du bal de l’Elysée. etc.

« A l’ex­térieur, on ne doit pas avoir de rela­tions avec eux dans les théâtres, cafés, prom­e­nades. etc.

« Ils ne sont pas séchés de salut.

« Il leur est inter­dit d’aller chez la Prospère et autres lieux de réu­nion des Élèves.

« Si la quar­an­taine doit dur­er aux Écoles d’ap­pli­ca­tion , elle com­porte des dis­po­si­tions ana­logues, notam­ment à Fontainebleau, où l’Elève en quar­an­taine n’a pas de trinôme.

« Tant que la quar­an­taine n’est pas lev­ée, ils n’as­sis­tent pas aux dîn­ers de promotion.

« Tout cocon qui vio­le obstiné­ment la quar­an­taine sera puni lui-même de quarantaine ».

Code X 1957.
Jusqu’a ce qu’il tombe en désué­tude, vers 1968, les pre­scrip­tions du Code X, pour l’essen­tiel, ont été respec­tées par l’im­mense majorité des Élèves. Mais ce code n’avait qu’un car­ac­tère moral. Il est intéres­sant de not­er qu’à l’É­cole de West-Point, qui s’est inspirée sur tant de points des struc­tures et des tra­di­tions de l’X. le « Hon­or Code » des Cadets a reçu une con­sécra­tion sinon juridique, du moins admin­is­tra­tive, et que sa vio­la­tion entraîne des sanc­tions pou­vant aller jusqu’à l’ex­clu­sion de l’École.

Le code X des élèves de l'école polytechnique en 1957

Les Poly­tech­ni­ciens prirent une grande part à l’in­sur­rec­tion des Trois Journées de 1830. Plusieurs furent blessés, Vaneau fut tué à la tête d’un pelo­ton qui attaquait la caserne de Babylone.

Jusqu’à la fin du siè­cle, une dépu­ta­tion d’élèves vint, chaque année, le 29 juil­let, jour anniver­saire de la mort de Vaneau, dépos­er une couronne sur sa tombe, au cimetière Montparnasse,

Le réc­it de la mort de Vaneau fig­u­rait à la fin du Code X.

La mort de Vaneau, polytechnicien, en 1830
Mort de Vaneau à l’at­taque de la Caserne de Babylone

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