Burn out

Le burn out : une lassitude nommée travail

Dossier : Soft skillsMagazine N°787 Septembre 2023
Par Jean-Claude DELGÈNE

Le syn­drome d’épuisement pro­fes­sion­nel (SEP), ou burn out, est à la fois dan­gereux pour la san­té de ceux qui en sont atteints, mais aus­si en forte pro­gres­sion depuis quelques dizaines d’années. Avant de se deman­der com­ment lut­ter con­tre lui, il faut com­pren­dre sa nature et ses mécan­ismes. Notam­ment il est fréquem­ment asso­cié à des con­duites addictives.

De nom­breuses études ont établi de manière conver­gente que l’expo­sition chronique au stress profes­sionnel aug­mente de manière sig­ni­fica­tive le risque de dévelop­per une mal­adie coro­narienne. De 3 500 à 4 000 infarc­tus du myo­carde sont ain­si induits en France chaque année par le stress pro­fes­sion­nel chronique.


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Une nocivité prouvée

La grande étude Inter­heart a souligné dès 2004 la rela­tion entre stress chronique pro­fes­sion­nel et l’incidence des infarc­tus. Les per­son­nes ayant à vivre un stress per­ma­nent au tra­vail présen­taient, dans cet échan­til­lon de plus de 25 000 per­son­nes, 2,1 fois plus de risques d’infarctus du myocarde. De même en com­bi­nant les résul­tats de six grandes études regroupant 118 696 patients, une revue de lit­téra­ture sci­en­tifique pub­liée en 2012 a mon­tré un lien sig­ni­fi­catif entre le stress perçu, l’anxiété et la mal­adie coro­nar­i­enne (embolie, infarc­tus…). Un haut niveau de stress y était asso­cié à une aug­men­ta­tion de 27 % du risque d’affection coronarienne.

Plus récem­ment, une étude a révélé les rav­ages sur le plan de la san­té des horaires à ral­longe, qui sont asso­ciés à un risque accru d’affection coro­nar­i­enne et d’accident vas­cu­laire cérébral (AVC). L’étude large­ment débattue au niveau inter­na­tion­al a mon­tré que tra­vailler plus de 55 heures par semaine aug­mente de 33 % le risque de subir un AVC et de 13 % celui de dévelop­per une affec­tion coro­nar­i­enne – en com­para­i­son avec un tra­vail heb­do­madaire de 35 à 40 heures.

Une place médiocre pour la France

Le stress en tant que mécan­isme d’adaptation naturel par un chem­ine­ment de réac­tions physiques, biologiques et émo­tion­nelles mobilise l’énergie afin de sat­is­faire aux oblig­a­tions du tra­vail. Les per­son­nes dévelop­pent d’autant plus de stress que les con­di­tions réu­nies pour l’activité se sont détéri­orées. La dernière enquête européenne, Euro­found, qui a été réal­isée en novem­bre 2021 et qui depuis 1990 éval­ue et quan­ti­fie les con­di­tions de tra­vail des salariés en Europe sur une base har­mon­isée, classe l’Hexagone en queue de pelo­ton par­mi les trente-six pays étudiés.

Presque 40 % des act­ifs se trou­vent dans un emploi ten­du où les exi­gences sont plus élevées que les ressources mobil­isées pour y répon­dre, et la France, dans ce classe­ment, se situe au niveau de l’Albanie. En résumé, l’Hexagone ne réu­nit pas les con­di­tions d’un tra­vail « sain » pour la pop­u­la­tion active. En effet, la France présente un plus haut degré de con­traintes physiques et psy­chiques, un niveau plus élevé de dis­crim­i­na­tions et de vio­lences au tra­vail, et un moin­dre niveau de reconnaissance…

SEP et burn out

La répéti­tion régulière de sit­u­a­tions éprou­vantes dans la durée et une régu­la­tion insuff­isante génèrent un stress chronique qui appa­raît alors comme un fac­teur de risque majeur pour la san­té. Ce stress con­tin­uel et endémique est à l’origine du syn­drome d’épuisement pro­fes­sion­nel (SEP) plus con­nu sous le nom de burn out. L’Organi­sation mon­di­ale de la san­té (OMS) définit le SEP comme un sen­ti­ment de fatigue intense, de perte de con­trôle et d’incapacité à aboutir à des résul­tats con­crets au tra­vail.

Nous util­isons ici les deux ter­mes en sachant que le SEP ren­voie à une dimen­sion plus médi­cale et le terme burn out à une notion grand pub­lic. Ce dernier terme a été large­ment médi­atisé par l’écrivain Gra­ham Greene qui en 1960 dans son roman A Burnt-Out Case (pub­lié chez Robert Laf­font sous le titre La sai­son des pluies) racon­te l’histoire d’un homme qui a per­du la foi en son amour pour les femmes, la foi en sa voca­tion d’architecte qui con­stru­it des églis­es… Il se sent vidé et pour retrou­ver sens à la vie se réfugie en Afrique. Il y côtoie un vil­lage de lépreux et établit un rap­proche­ment sai­sis­sant entre cette mal­adie qui brûle de l’intérieur les corps et le mal dont il souf­fre lui-même, le burn out.

Bien plus qu’une grosse fatigue

Ain­si le burn out, terme « valise » devenu très présent dans le lan­gage com­mun, ne saurait se réduire à une sim­ple grosse fatigue. Bien au con­traire, c’est un proces­sus évo­lu­tif, dan­gereux, qui peut con­duire à la mort. Ain­si au Japon le karoshi, c’est-à-dire lit­térale­ment « le cœur brisé », phénomène très courant pou­vant con­duire à l’accident car­dio­vas­cu­laire ou au sui­cide, con­cerne des mil­liers de salariés et provoque chaque année env­i­ron deux cents décès.

“Une progression sans précédent du burn out depuis une trentaine d’années.”

Il con­vient de cern­er au mieux le risque d’exposition au SEP pour s’en préserv­er et en pro­téger autrui car, dans notre pays égale­ment, la cul­ture du tra­vail reste l’épicentre de la vie des indi­vidus, même si les jeunes généra­tions ten­tent de redéfinir leur rap­port au tra­vail. La France, comme l’Allemagne et la Bel­gique, con­naît une pro­gres­sion sans précé­dent du burn out depuis une trentaine d’années.

Essai de définition

De manière plus pré­cise le burn out peut se définir comme un proces­sus résul­tant d’un suren­gage­ment pro­fes­sion­nel, exces­sif voire pathologique, provenant d’une expo­si­tion à des sit­u­a­tions de tra­vail men­tale­ment exigeantes. Il peut aboutir à un véri­ta­ble effon­drement avec un épuise­ment émo­tion­nel (décourage­ment, angoisse, tristesse, ner­vosité, irri­tabil­ité…), un épuise­ment physique (fatigue chronique, trou­bles du som­meil, perte de l’appétit, trou­bles diges­tifs, douleurs artic­u­laires, migraines, malais­es, trou­bles car­dio­vas­cu­laires, défi­cience du sys­tème immu­ni­taire…) allant jusqu’à un épuise­ment psy­chique (trou­bles de la con­cen­tra­tion et de la mémoire, idées fix­es, inap­ti­tude à résoudre des tâch­es con­crètes, sen­ti­ment d’impuissance, idées sui­cidaires, crise de rage, isole­ment social…). Il touche surtout des sujets per­for­mants et sans passé psychopathologique.

Soigner les forçats du travail

Le burn out peut con­duire à plusieurs mal­adies dont la plus fréquente est une forme de dépres­sion. Le DSM (The Diag­nos­tic and Sta­tis­ti­cal Man­u­al of Men­tal Dis­or­ders), l’ouvrage de référence actu­al­isé en per­ma­nence des trou­bles men­taux, ne recon­naît pas encore le SEP ; il donne en revanche une descrip­tion détail­lée de la dépres­sion recon­nue comme maladie.

Si des anti­dé­presseurs sont pre­scrits le plus sou­vent par les médecins en cas de dépres­sion, cette approche chim­ique peut se révéler par­fois con­tre-pro­duc­tive en cas de SEP, car ceux qui man­quent d’énergie risquent de se sen­tir encore plus fatigués alors que le traite­ment de cette dépres­sion d’origine pro­fes­sion­nelle, et de nature dif­férente, passe avant tout par une mise à dis­tance du fait généra­teur, le travail.

Env­i­ron qua­tre mil­lions d’actifs sont exposés en France à ce risque élevé qui reste l’affection des bat­tants, de ceux qui ne comptent pas leurs heures et ne rechig­nent pas à l’effort. De ceux qui cherchent à s’accomplir en s’infligeant une dis­ci­pline pro­fes­sion­nelle spar­ti­ate. L’épuisement, c’est une réal­ité évi­dente, ne frappe pas les « plan­qués ». Il touche les forçats du tra­vail, qui s’enferment hélas trop longtemps dans une forter­esse de déni.

Un risque très présent chez les cadres supérieurs

L’épuisement pro­fes­sion­nel n’est plus sim­ple­ment can­ton­né à cer­taines pro­fes­sions, celles du soin et de l’enseignement ; il irradie toutes les sphères de la société et touche même un nom­bre sig­ni­fi­catif de cadres issus des écoles qui for­ment les élites de la nation.

Ceux-là mêmes qui pour­tant ont été habitués si ce n’est con­di­tion­nés par leur mode de sélec­tion à sup­port­er les épreuves et à endur­er un stress chronique. En cas d’accident, les préju­dices et com­pli­ca­tions peu­vent être élevés chez ces per­son­nes à l’esprit de com­péti­tion et forte­ment impliquées dans leurs respon­s­abil­ités. Chez celles-ci, le tra­vail intense répond à une ambi­tion pro­fes­sion­nelle, mais aus­si quelque­fois à un mod­èle famil­ial et à des injonc­tions sociales.

Tra­vailler sans relâche afin de récolter le fruit de ses efforts, pour être à la hau­teur de ses diplômes ; se con­former, si ce n’est se pli­er, à un impératif de réus­site con­forme à ses représen­ta­tions cul­turelles. Ces per­son­nes en allant jusqu’au bout de leurs forces illus­trent la maxime « À cœur vail­lant rien d’impossible ».


Lire aus­si : Burn out : un effon­drement en qua­tre étapes


La vision de Claude Veil

Après plusieurs années de cette ten­sion sociale, la prise en compte de ces risques élevés d’épuisement, qui guet­tent bon nom­bre d’actifs et de firmes, bute encore sur une mau­vaise com­préhen­sion du SEP en entre­prise, ce qui en paral­yse la préven­tion. Pour­tant l’expertise médi­cale a cerné cette patholo­gie psy­chique liée au tra­vail depuis plus de soix­ante ans.

Claude Veil, psy­chi­a­tre, qui fut l’un des fon­da­teurs de la psy­chopatholo­gie du tra­vail après-guerre, décrit dès la fin des années 1950 les états d’épuisement. Il pré­cise qu’il faut se garder d’une sim­pli­fi­ca­tion abu­sive. L’épuisement pro­fes­sion­nel selon lui ne résulte pas sim­ple­ment et mécanique­ment de telle ou telle con­di­tion de tra­vail, pas plus que celui-ci ne résulte d’un manque de la per­son­ne qui en pâtit : « Chaque indi­vidu pos­sède un cer­tain cap­i­tal, une marge d’adaptation, plus ou moins large, qui lui appar­tient en pro­pre. Tant qu’il reste à l’intérieur, en homéostasie, il peut en jouer indéfin­i­ment. S’il vient à la sat­ur­er, la fatigue l’en aver­tit ; s’il con­tin­ue, même le plus petit effort sup­plé­men­taire va le con­duire à la fail­lite ; il se désadapte… ain­si s’opère le pas­sage dans la maladie. »

Les limites de l’adaptation individuelle

Si le SEP n’obéit pas à un proces­sus soci­ologique mécanique, cha­cun pos­sé­dant des marges d’adaptation qui lui sont pro­pres pour faire face à son activ­ité pro­fes­sion­nelle, il faut bien recon­naître qu’une forte inten­sité de tra­vail accom­pa­g­née d’une ampli­tude éten­due aboutis­sent dans la durée à réduire forte­ment les capac­ités « sin­gulières » d’adaptation des per­son­nes, ce d’autant plus, comme nous l’avons vu, quand les con­di­tions de tra­vail sont altérées. En bref, l’adaptation de l’individu à la sit­u­a­tion de tra­vail dif­fère d’une per­son­ne à l’autre, mais la demande d’une adap­ta­tion exces­sive ou à des sit­u­a­tions de tra­vail trop éprou­vantes ne peut dur­er indéfiniment.

Les effets de la pandémie

Ce con­stat a été établi lors de la crise pandémique récente, où le burn out a con­nu une flam­bée. Les cadres en par­ti­c­uli­er sont entrés dans le con­fine­ment alors qu’ils étaient pour beau­coup déjà fatigués. Ils ont mul­ti­plié les efforts pour répon­dre aux con­traintes posées par l’urgence, en redéfinis­sant à marche for­cée les modal­ités de pro­duc­tion. Ensuite, ils se sont mobil­isés, jour après jour, pour assur­er la con­ti­nu­ité de leur activ­ité, sou­vent en télé­tra­vail à des heures tar­dives. L’étude menée au print­emps 2020 par Tech­nolo­gia avec le mag­a­zine Chal­lenges, la radio France Info et la télévi­sion France 2 a mon­tré par ailleurs les con­séquences de ces « journées-tun­nel-Zoom ». Le SEP s’est enrichi d’une vari­ante numérique.

Une pression accrue depuis des décennies

Plus générale­ment, depuis trente ans, la pres­sion pro­fes­sion­nelle s’est large­ment accrue sur l’ensemble des act­ifs, en rai­son de l’évolution de la con­cur­rence inter­na­tionale qui pousse à la pro­duc­tiv­ité et à l’exigence de per­for­mance, et en rai­son du tri­om­phe de mod­èles de ges­tion moins human­isés qui met­tent les finances et les per­for­mances de court terme au cen­tre des préoc­cu­pa­tions des dirigeants. Se sont mis en place des sys­tèmes de direc­tion par objec­tifs (DPO) qui, par un man­age­ment sou­vent trop ver­ti­cal, pro­gram­ment la réal­i­sa­tion de l’activité et enser­rent les réal­i­sa­tions col­lec­tives et indi­vidu­elles dans des report­ings incessants.

“20 % des cadres pensent à leur travail en faisant l’amour.”

Avec la général­i­sa­tion des smart­phones en 2007, cette toute-puis­sance du tra­vail a élar­gi sa bande pas­sante et grig­noté les dif­férents temps de vie des êtres humains. On a assisté alors à un para­doxe remar­quable, cette « laisse élec­tron­ique » a aug­men­té la lat­i­tude déci­sion­nelle des indi­vidus tout en les assu­jet­tis­sant à une cen­tral­ité inquié­tante : l’être humain ayant alors toutes les peines du monde à sor­tir du tra­vail. Aujourd’hui, selon une étude récente, la majorité des cadres pensent à leur tra­vail le soir à la mai­son et le week-end, et 20 % en faisant l’amour… Le tra­vail s’immisce partout et 58 % de ces cadres avouent finale­ment des prob­lèmes avec leur con­joint en rai­son de cette dif­fi­culté à « con­cili­er vie pro et vie perso ».

L’alcool et les drogues

Pour affron­ter cette véri­ta­ble épreuve psy­chique, les per­son­nes ne dis­posent pas des mêmes straté­gies, cer­taines dévelop­pent ain­si des con­duites addic­tives. Ces pra­tiques ont pour but de com­penser une souf­france ou de se pro­cur­er du plaisir. Cer­tains pro­duits vont être util­isés pour leur effet stim­u­lant, pour lut­ter con­tre une fatigue psy­chique afin de demeur­er pro­duc­tif ou encore pour leur effet sédatif afin d’apaiser ou de com­penser une altéra­tion psy­chique pronon­cée. Dans bon nom­bre de cas, pour pour­suiv­re son activ­ité débridée, la vic­time va rechercher des sup­plétifs et des stim­u­lants, un peu à l’image du cham­pi­on cycliste qui, pour demeur­er dans la course, va s’injecter des pro­duits dopants telle l’EPO à la grande époque du dopage général­isé sur le Tour de France.

Au cours de la réal­i­sa­tion d’études ou de mono­gra­phies d’activité par exem­ple chez les jour­nal­istes (sources Tech­nolo­gia), chez les avo­cats ou encore chez les traders, une cor­réla­tion est apparue régulière­ment entre un com­porte­ment très engagé dans le tra­vail et une con­som­ma­tion impor­tante d’alcool ou par­fois d’autres sub­stances telles que des amphé­t­a­mines ou la cocaïne. Les addic­tions liées à l’alcool ou à des sub­stances pro­hibées exis­tent quelles que soient les pro­fes­sions. Une étude por­tant sur 40 000 per­son­nes dans 14 pays a mon­tré en jan­vi­er 2015 que, au-delà de 48 heures de tra­vail heb­do­madaire, le risque d’avoir une con­som­ma­tion d’alcool dan­gereuse pour la san­té aug­men­tait de 12 %.

Les trois mécanismes d’addiction

Que ce soit pour l’alcool ou les autres sub­stances, trois mécan­ismes sont à l’origine de la con­som­ma­tion sur le lieu de tra­vail. Ces mécan­ismes sont indépen­dants mais s’additionnent couram­ment. Le pre­mier est un mécan­isme dit d’« impor­ta­tion » : la con­som­ma­tion émanant de la vie privée du salarié débor­de alors dans le cadre pro­fes­sion­nel. Le sec­ond est appelé « acqui­si­tion » : la con­som­ma­tion d’alcool est organ­isée dans le cadre du tra­vail à l’occasion de pots ou de repas d’affaires et s’inscrit dans la cul­ture du méti­er, au départ dans l’objectif de favoris­er le lien social ou la production.

Enfin, il existe un mécan­isme dit d’« adap­ta­tion » : le tra­vailleur boit pour « tenir le coup » au tra­vail. Il avale des stim­u­lants pour ne pas s’écrouler et achev­er « des char­rettes », pour rester tonique dans des sit­u­a­tions éprou­vantes, pour demeur­er dans la course alors que des épreuves survi­en­nent et peu­vent le dis­qual­i­fi­er sur le plan pro­fes­sion­nel. Les vic­times de burn out relèvent surtout de cette dernière catégorie.

Les ravages de l’alcool

L’alcool est un grand usuri­er ; au départ il rend ser­vice, il offre un petit coup de pouce, il stim­ule ; mais ensuite, avec le temps, il fait pay­er très cher à la vic­time cette aide pas­sagère. La vic­time entre finale­ment dans ce qu’il con­vient d’appeler une spi­rale cir­cu­laire des risques. Les trou­bles générés par l’alcool et ceux dus au SEP se con­juguent. Cette con­som­ma­tion pathogène qui induit des com­pli­ca­tions physiques et organiques ren­force alors l’état d’épuisement ; par ailleurs l’alcool est à l’origine de 20 % des acci­dents du tra­vail. La dif­fi­culté pour les thérapeutes dans ces cir­con­stances est de faire la part des choses et de dif­férenci­er les caus­es des con­séquences : l’état de dépen­dance psy­chologique à l’alcool est-il induit par le burn out ? Ou à l’inverse l’épuisement pro­fes­sion­nel résulte-t-il de cette stratégie de compensation ?


Références

  • Stress au tra­vail et infarc­tus : un lien con­fir­mé, Mar­cel Gold­berg et Marie Zins, Unité Inserm 1018.
  • Anni­ka Rosen­gren et al., “Asso­ci­a­tion of psy­choso­cial risk fac­tors with risk of acute myocar­dial infarc­tion in 11 119 cas­es and 13 648 con­trols from 52 coun­tries (the inter­heart study): case-con­trol study”, The Lancet, Sep­tem­ber 11, 2004.
  • Safiya Richard­son et al., “Meta-analy­sis of per­ceived stress and its asso­ci­a­tion with inci­dent coro­nary heart dis­ease”, The Amer­i­can Jour­nal of Car­di­ol­o­gy, Sep­tem­ber 12, 2012.
  • Mika Kivimä­ki et al., “Long work­ing hours and risk of coro­nary heart dis­ease and stroke : a sys­tem­at­ic review and meta-analy­sis of pub­lished and unpub­lished data for 603 838 indi­vid­u­als”, The Lancet, August 19, 2015.
  • Jean-Claude Del­gènes, Idées reçues sur le burn-out, Le Cav­a­lier Bleu, 2017.
  • Claude Veil, Les États d’épuisement, Con­cours médi­cal, 1959.
  • Rap­port du min­istère du Tra­vail, Le bien-être et l’efficacité au tra­vail, Muriel Péni­caud, DRH de Danone ; Hen­ri Lach­mann, prési­dent du con­seil de sur­veil­lance de Schnei­der Elec­tric ; Chris­t­ian Larose, vice-prési­dent du Con­seil économique, social et envi­ron­nemen­tal ; avec le con­cours de Mar­guerite Moleux de l’Inspection générale des affaires sociales, 2010.
  • Charge men­tale pro­fes­sion­nelle. Com­ment le tra­vail empoi­sonne notre vie privée, étude Ifop-Moon­card, novem­bre 2019.
  • Le syn­drome d’épuisement pro­fes­sion­nel ou burnout, mieux com­pren­dre pour mieux agir, étude INRS, 2015.
  • Jean-Claude Del­gènes, Livre blanc des risques psy­choso­ci­aux : pourquoi les cab­i­nets d’avocats et leur per­son­nel sont-ils exposés ? 2021, Kérialis.
  • Long work­ing hours and alco­hol use : sys­tem­at­ic review and meta-analy­sis of pub­lished stud­ies and unpub­lished indi­vid­ual par­tic­i­pant data, The British Med­ical Jour­nal, 2015.

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