L’automobile, une clef du futur de notre société

Dossier : Automobile, les nouveaux horizonsMagazine N°663 Mars 2011
Par Frédéric TRONEL (96)

Depuis des décen­nies, l’au­to­mo­bile a dépassé sa sim­ple fonc­tion d’u­til­ité, elle sert main­tenant des enjeux socié­taux. Dans une société riche de para­dox­es, l’au­to­mo­bile pro­pose le sien. Péages et restric­tions de cir­cu­la­tion appa­rais­sent dans les grandes villes du monde et dans le même temps les pre­miers sys­tèmes de mise à dis­po­si­tion de véhicules élec­triques en libre-ser­vice sont lancés, comme à Paris ou à Nice. Le prix du car­bu­rant atteint des records, mais la con­som­ma­tion des véhicules dimin­ue aus­si régulière­ment depuis des années et les pre­miers véhicules hybrides ou élec­triques com­men­cent à se répandre.

À côté de véhicules low-cost con­nais­sant un suc­cès crois­sant même dans les pays rich­es, l’of­fre pre­mi­um se développe asso­ciant style, équipements pléthoriques, tech­nolo­gies écologiques et large dif­fu­sion jusque dans les pays émergents.

Lors de la crise récente, cer­taines des plus gross­es sociétés, peu adapt­a­bles et à la rentabil­ité érodée, ont dû leur survie au sou­tien act­if des États. Par­al­lèle­ment toutes sem­blent avoir retrou­vé dans les pays émer­gents des relais de forte expan­sion, sources de nou­velles exi­gences et moteurs pour les pro­grès futurs. Ces con­trastes ne sont-ils pas la sig­na­ture d’une indus­trie en pleine mutation ?

Les dif­férents arti­cles rassem­blés auprès de cama­rades de tous âges pour con­stituer ce dossier sur l’au­to­mo­bile mon­trent que les efforts des poly­tech­ni­ciens dans l’au­to­mo­bile sont juste­ment con­cen­trés sur ces zones de contrastes.

Par­mi les précurseurs, André Cit­roën et Pierre Cibié, par exem­ple, avaient déjà pu dans des rup­tures indus­trielles ou tech­nologiques don­ner la pleine mesure de leur tal­ent. Et si aucune for­ma­tion, heureuse­ment, ne peut revendi­quer un quel­conque mono­pole sur une indus­trie comme celle de l’au­to­mo­bile, qui peut dire quel serait le vis­age aujour­d’hui de l’in­dus­trie auto­mo­bile française sans la con­tri­bu­tion de nom­bre de leurs suc­cesseurs dans les études, la ges­tion ou la direc­tion des entre­pris­es du secteur ?

L’e­sprit et la for­ma­tion des poly­tech­ni­ciens por­tent en eux cette apti­tude si pré­cieuse dans un monde en muta­tion : “S’adapter et adapter son envi­ron­nement”, qui s’ap­plique si bien aux tech­nolo­gies, aux objets ou aux organ­i­sa­tions com­plex­es qui con­stituent la richesse de l’in­dus­trie automobile.

Nous pro­posons aujour­d’hui de nou­velles pistes. Mais c’est bien à ceux qui s’en­ga­gent main­tenant dans cette indus­trie qu’il revien­dra, à tra­vers les défis tech­niques, organ­i­sa­tion­nels ou humains qu’ils relèveront, de créer une part du quo­ti­di­en que nous et nos proches con­naîtrons demain.

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