Alpine A 110 Renault

Alpine la renaissance d’une marque mythique

Dossier : ExpressionsMagazine N°743 Mars 2019
Par Alexis GATIGNOL (2014)

Le groupe Renault signe le retour d’Alpine. Fer de lance du savoir-faire du construc­teur, le pro­jet de la célèbre ber­li­nette spor­tive inter­vient comme un sym­bole, celui du renou­veau du sec­teur auto­mo­bile et de son audace retrouvée.

Le 12 novembre 2018, la Mai­son des X rece­vait Sébas­tien Erphe­lin, direc­teur de pro­gramme, qui assure la direc­tion géné­rale d’Alpine. Il nous a livré les petits secrets qui ont per­mis de trans­for­mer une ambi­tion témé­raire en une renais­sance de la marque.

Un passé glorieux

Par­ler Alpine c’est tout d’abord évo­quer sa glo­rieuse his­toire. En 1955, Jean Rédé­lé, jeune conces­sion­naire Renault à Dieppe, fonde la socié­té qui ren­con­tre­ra ses pre­miers suc­cès com­mer­ciaux avec l’avènement de la fameuse A110 dès 1962. Voi­ture de ral­lye par excel­lence, la ber­li­nette rem­porte le pre­mier cham­pion­nat du monde des ral­lyes en 1971. Dès le début de son his­toire, Alpine tisse d’intimes liens avec Renault, tout d’abord comme four­nis­seur de méca­nique. À la fin des années 70, alors qu’Alpine connaît une situa­tion finan­cière dif­fi­cile, la marque au losange entre­ra majo­ri­tai­re­ment dans le capi­tal du petit construc­teur. Faute de ren­ta­bi­li­té, l’aventure Alpine pren­dra fin en 1995. Et alors que l’on croyait que ces belles auto­mo­biles feraient à tout jamais par­tie du pas­sé, Renault com­mence à évo­quer le retour de la marque dès 2012. Sous l’impulsion de Car­los Ghosn et de Car­los Tavares, le pro­jet fut ini­tia­le­ment mené conjoin­te­ment avec Cate­rham, dont l’écurie de For­mule 1 était alors moto­ri­sée par le losange. Cette asso­cia­tion n’aura fina­le­ment pas lieu et le déve­lop­pe­ment de la nou­velle Alpine sera uni­que­ment à la charge des équipes du groupe Renault (notam­ment l’entité Renault Sport Cars aux Ulis).

Renault Alpine vue de derrière

Le nouveau visage d’un modèle légendaire

Le suc­cès ini­tial d’Alpine réside tout d’abord dans le desi­gn excep­tion­nel et intem­po­rel de cer­tains modèles qui sont aujourd’hui encore appré­ciés de tous. L’A110, modèle emblé­ma­tique, a donc ser­vi d’inspiration aux desi­gners qui avaient pour mis­sion d’imaginer ce que serait deve­nu ce modèle, son évo­lu­tion logique pour en arri­ver jusqu’à aujourd’hui. Le résul­tat est alors sai­sis­sant et la nou­velle Alpine reprend les traits de l’originale rema­niés selon les tech­niques et les codes contem­po­rains. Les optiques doubles, son élé­gant pro­fil, la ner­vure sur le capot, tout y est, l’A110 est désor­mais rajeu­nie et conserve son nom.


Made in Dieppe

C’est aujourd’hui encore dans son usine ori­gi­nelle, à Dieppe, que l’on assemble les nou­velles A110. Les four­nis­seurs sont d’origine fran­çaise à 60 %, même si, par exemple, le moteur est fabri­qué en Corée, ou les freins Brem­bo pro­viennent d’Italie.


Un emblème du savoir-faire de Renault

His­to­ri­que­ment, Alpine et Renault par­tagent une inti­mi­té com­plexe, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Com­ment ce pro­jet s’inscrit-il dans la stra­té­gie du losange ? Renault entend se ser­vir de la nou­velle venue pour conqué­rir de nou­veaux clients, amé­lio­rer l’image du groupe et démon­trer ses savoir-faire. Les attentes de ren­ta­bi­li­té ne sont donc pas immé­diates. L’A110 vient com­plé­ter la gamme du groupe Renault sur le seg­ment des spor­tives pre­mium. L’exploitation de la marque Alpine et de son his­toire se jus­ti­fie ain­si direc­te­ment. Alpine est une marque com­mer­ciale à part entière. Néan­moins, elle ne pro­duit qu’un unique modèle et ne joue pour l’instant pas le même rôle stra­té­gique que les autres enseignes du groupe. Dacia pro­pose une gamme low-cost, Sam­sung et Lada opèrent sur des zones géo­gra­phiques spé­ci­fiques. La nou­velle venue per­met alors dans un pre­mier temps d’exposer ses savoir-faire tech­niques, comme une pres­ti­gieuse vitrine. On ne peut donc pas com­pa­rer cette démarche à celle entre­prise par le groupe PSA avec la marque haut de gamme DS.

“Ce sont une quinzaine d’A110
qui sont assemblées chaque jour, soit près de
5 500 véhicules par an”

La qualité avant tout

Afin de sub­ve­nir à cet objec­tif de pro­mo­tion du savoir-faire et sur­tout aux attentes des clients exi­geants, la qua­li­té du pro­duit s’avère être la contrainte prin­ci­pale du pro­jet. Cette pré­ro­ga­tive engendre notam­ment cer­tains retards de mise en pro­duc­tion. La prouesse tech­nique majeure de l’A110 réside dans la réa­li­sa­tion de son châs­sis en alu­mi­nium lui per­met­tant d’avoisiner les 1 100 kg. Son moteur essence 1,8 l et 252 ch pro­pulse vigou­reu­se­ment l’équipage en sor­tie de courbe, asso­ciant confort et plai­sir de conduite, grâce notam­ment à un centre de gra­vi­té posi­tion­né au niveau du bas­sin des occu­pants. L’Alpine témoigne d’une effi­ca­ci­té en adé­qua­tion avec ses racines sportives.

La mise en indus­tria­li­sa­tion fut l’une des étapes déli­cates du pro­jet notam­ment du fait de la com­plexi­té tech­nique de la car­ros­se­rie en alu­mi­nium. Cer­tains retards s’en sui­virent mais la direc­tion du pro­jet prio­ri­sait la qua­li­té du pro­duit fini. L’usine conti­nue son déve­lop­pe­ment et chaque mois gagne en pro­duc­ti­vi­té. Désor­mais, ce sont une ving­taine d’A110 qui sont assem­blées chaque jour, soit près de 5 500 véhi­cules par an, l’objectif étant encore de pro­gres­ser de quelques milliers.

Deux générations de Renault Alpine

Une clientèle de passionnés

La stra­té­gie mar­ke­ting de la marque s’inscrit dans une démarche inverse de celle pro­po­sée par les marques géné­ra­listes grand public. Alpine s’adresse direc­te­ment aux pas­sion­nés qui pour­ront à leur tour façon­ner son image aux yeux du grand public. Cette stra­té­gie prend son sens dans l’idée d’une marque vitrine pour la socié­té mère, le groupe Renault.

« Historiquement, Alpine et Renault partagent une intimité complexe. »

Les actions mar­ke­ting d’Alpine se concentrent sur trois fronts. Le direc­teur du desi­gn par­ti­ci­pe­ra acti­ve­ment à la mise en œuvre de la com­mu­ni­ca­tion afin de veiller à la cohé­rence entre le pro­duit et son image. Tout d’abord, la marque cherche à acqué­rir une bonne presse, en France mais aus­si et sur­tout en Alle­magne et en Angle­terre, réfé­rences du mar­ché des auto­mo­biles spor­tives. Le sou­ci de qua­li­té lors de la phase de déve­lop­pe­ment a ain­si por­té ses fruits puisque les jour­na­listes décrivent l’A110 en termes élo­gieux. Les récom­penses pleuvent. Alpine part éga­le­ment à la ren­contre du grand public en par­ti­ci­pant à des évé­ne­ments majeurs : le Mon­dial de l’Auto de Paris, le Fes­ti­val de Good­wood ou encore le Salon de Genève où l’A110 fit sa pre­mière appa­ri­tion en 2017. Enfin, puisque le sport fait par­tie de son ADN, Alpine s’engage aux côtés de Signa­tech dans le cham­pion­nat du monde d’endurance. L’écurie rem­porte deux brillantes vic­toires aux 24 Heures du Mans en 2016 et 2018, en caté­go­rie LMP2. Ce par­te­na­riat avec Signa­tech inter­vient tout d’abord sous forme de spon­so­ring davan­tage que par une réelle impli­ca­tion tech­no­lo­gique. Néan­moins, afin de s’investir plei­ne­ment en com­pé­ti­tion, les deux par­te­naires déve­loppent une A110 Cup et une A110 GT4. Enfin, la marque conti­nue sa construc­tion en met­tant sur pied le cham­pion­nat Alpine Euro­pa Cup, acces­sible sous l’égide de la compétition-client.


Bientôt un SUV ?

La presse auto­mo­bile s’est fait à plu­sieurs reprises l’écho de rumeurs concer­nant la mise sur le mar­ché à moyen terme d’un SUV Alpine repre­nant l’esprit du cou­pé : légè­re­té, tech­ni­ci­té hors pair, luxe de bon goût et prix conte­nu. Ce pro­jet ne nous a pas été for­mel­le­ment confir­mé, mais nous espé­rons très fort que les études en cours puissent abou­tir à une déci­sion favo­rable ! Nous l’appelons de nos vœux.


Un modèle déjà très demandé

Sur le plan com­mer­cial, l’engouement du public sti­mu­lé par la stra­té­gie mar­ke­ting semble avoir por­té ses fruits puisque les demandes des clients sont fortes. La marque a pro­po­sé une pre­mière série d’A110, au nombre de 1 955 exem­plaires, qui ne va pas sans rap­pe­ler la date de créa­tion de l’enseigne. Ce fut un pre­mier suc­cès puisque l’intégralité des com­mandes de cette série a été signée en moins de 48 heures. La marque confirme ses pro­messes indus­trielles, puisque le der­nier véhi­cule de cette série est d’ailleurs sor­ti de l’usine tout récem­ment. Alpine mise de plus sur la per­son­na­li­sa­tion en lais­sant une large gamme de para­mètres, notam­ment esthé­tiques, à l’appréciation du client. Désor­mais, il faut comp­ter envi­ron neuf mois à l’issue de sa com­mande pour prendre livrai­son de son A110.

L’expérience client est clé et la marque a donc déve­lop­pé son propre réseau de dis­tri­bu­tion. C’est donc une ving­taine de centres Alpine qui s’ouvrent à tra­vers toute la France. La vitrine prin­ci­pale demeure, quant à elle, à Bou­logne-Billan­court. Afin de mieux se posi­tion­ner sur les dif­fé­rents mar­chés, la marque déve­loppe son réseau de dis­tri­bu­tion dans de nom­breux pays en Europe, ouvrant notam­ment sept espaces de vente au Royaume-Uni, ain­si qu’en Alle­magne. Récem­ment, ce réseau s’est éten­du au Japon (14 centres) et en Aus­tra­lie. Alpine témoigne donc d’un pro­jet com­mer­cial ambi­tieux et réso­lu­ment tour­né vers les mar­chés inter­na­tio­naux où les spor­tives sont appréciées.

Tableau de bord de l'Alpine

Un futur prometteur

Construc­teur his­to­rique, Alpine revient et entre­voit un futur pro­met­teur. Le groupe Renault s’offre ain­si une pres­ti­gieuse vitrine pour faire éta­lage de ses savoir-faire. S. Erphe­lin nous a lais­sé entre­voir le désir de la marque au losange de trans­fé­rer cer­taines tech­no­lo­gies vers ses gammes tra­di­tion­nelles. Mais ce sont sur­tout des pro­cess de déve­lop­pe­ment, indus­triels et com­mer­ciaux, que Renault espère acqué­rir à tra­vers l’expérience de sa marque, nou­velle venue. Au-delà de cette ratio­na­li­té, c’est de la fier­té qu’Alpine apporte chez le construc­teur, la fier­té que chaque employé peut éprou­ver à l’idée que leur entre­prise fabrique cette splen­dide auto.

> En savoir plus sur la marque Alpine, groupe Renault


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