assurance paramétrique face aux risques climatiques

L’assurance paramétrique pour mieux assurer le risque climatique

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°774 Avril 2022
Par Kévin DEDIEU

Descartes Under­writ­ing pro­pose des assur­ances paramétriques pour mieux cou­vrir et assur­er le risque cli­ma­tique. Kévin Dedieu, cofon­da­teur et directeur R&D de cette assur­ance nou­velle généra­tion, nous en dit plus sur l’entreprise, son posi­tion­nement et ses ambi­tions dans ce seg­ment en plein développement.

Aujourd’hui, nous entendons de plus en plus parler d’assurance paramétrique. De quoi s’agit-il et en quoi est-elle différente d’une assurance dite classique ?

L’assurance paramétrique est dif­férente des assur­ances tra­di­tion­nelles, car elle va utilis­er des moyens tech­nologiques (un indice, une don­née, une image) pour éval­uer une indem­ni­sa­tion selon un mod­èle prédéfi­ni en amont. Là où l’assurance clas­sique va envoy­er un expert sur le lieu d’un sin­istre pour con­stater des dégâts et éval­uer le mon­tant de l’indemnisation, le mécan­isme d’indemnisation sur lequel repose l’assurance paramétrique est objec­tivé par la don­née. Con­crète­ment, nous fixons avec le client des seuils et l’indemnité qu’il souhaite recevoir. Dès que le seuil est dépassé (hau­teur de l’eau, sur­face brûlée…), l’indemnisation est automa­tique­ment mise en place. Le recours à un expert n’est donc plus néces­saire. L’ensemble des actions sont réal­isées à dis­tance grâce aux nou­velles tech­nolo­gies : objets con­nec­tés, imagerie satellite… 

Pourquoi avoir fait le choix de devenir un acteur de l’assurance paramétrique ? 

Aujourd’hui, l’assurance paramétrique per­met d’améliorer la presta­tion des assur­ances et de ren­dre « assur­ables » des risques qui ne sont pas assez bien cou­verts aujourd’hui : incendie, feu de forêts, cyclone, oura­gan… En effet, les acteurs de l’assurance font face à de réelles prob­lé­ma­tiques dans la tar­i­fi­ca­tion de ces risques, car ils sont notam­ment très com­plex­es à éval­uer. En out­re, très sou­vent, lors de cat­a­stro­phes naturelles il est dif­fi­cile, voire impos­si­ble, de faire inter­venir un expert sur place pour éval­uer les dégâts et estimer le mon­tant de l’indemnisation à prévoir.

“Nous sommes convaincus que l’assurance paramétrique peut apporter une meilleure couverture de ces risques et renforcer la résilience des assurés face aux risques climatiques.”

Nous avons créé Descartes Under­writ­ing pour répon­dre à l’ensemble de ces enjeux. Nous sommes con­va­in­cus que l’assurance paramétrique peut apporter une meilleure cou­ver­ture de ces risques et ren­forcer la résilience des assurés face aux risques cli­ma­tiques. L’assurance paramétrique per­met égale­ment d’améliorer l’expérience client avec des assurés qui ont une vision claire sur le mon­tant et les con­di­tions d’indemnisation.

Et, dans ce cadre, quel est votre positionnement ? 

Depuis 2018, nous pro­posons des pro­duits d’assurance paramétrique. Aujourd’hui, nous comp­tons près de 70 col­lab­o­ra­teurs dont la majorité est à Paris dans notre cen­tre de R&D. Nous avons égale­ment des équipes aux États-Unis, en Aus­tralie, à Sin­gapour et à Lon­dres. Nous accom­pa­gnons ain­si une cen­taine de clients et visons 100 mil­lions de primes d’assurance en 2022. 

Con­crète­ment, nous con­stru­isons, dis­tribuons et tar­i­fons des offres d’assurance paramétrique essen­tielle­ment con­tre les risques cli­ma­tiques : incendie de forêts, grêle, cyclone, inon­da­tion… Ce posi­tion­nement nous a per­mis de con­clure des accords avec des assureurs de pre­mier plan comme Gen­er­ali, notre parte­naire historique.

Au cœur de cette démarche, la technologie joue un rôle central. Qu’en est-il et comment cela se traduit-il ? 

Nous util­isons la tech­nolo­gie pour fix­er le mon­tant des indem­ni­sa­tions. Pour un incendie de forêt, par exem­ple, nous allons utilis­er la recon­nais­sance de sur­faces brûlées par imagerie satel­lite pour définir le mon­tant à vers­er à l’assuré. Pour la grêle, nous util­isons les radars ou encore les cap­teurs et des caméras pour inter­préter les niveaux de l’eau en cas d’inondation.

Nous util­isons aus­si le machine learn­ing pour mod­élis­er le risque et pré­par­er les tar­i­fi­ca­tions. Ces tech­nolo­gies nous per­me­t­tent de faire des pré­dic­tions à un an afin de voir quelle est la prob­a­bil­ité qu’un assuré subisse un dom­mage sur le court terme. 

Avec votre récente levée de fonds, vous accélérez votre développement à l’international. Quelles sont vos ambitions ? 

Après une série A de 18 mil­lions de dol­lars, nous avons réal­isé une série B de 120 mil­lions de dollars.

Notre objec­tif est de ren­forcer notre équipe de mod­éli­sa­tion basée à Paris afin de pou­voir cou­vrir de nou­veaux risques, comme les cyclones et les inon­da­tions côtières qui sont des men­aces gran­dis­santes avec le change­ment cli­ma­tique. En par­al­lèle, nous agran­dis­sons nos bureaux exis­tants et cher­chons à ouvrir de nou­velles implan­ta­tions dans le monde entier. En effet, depuis notre créa­tion, notre ambi­tion est d’avoir une vision glob­ale du risque cli­ma­tique, qui peut sur­venir n’importe où sur le globe. Nos mod­èles sont ain­si applic­a­bles à toutes les géo­gra­phies du monde.

En parallèle, quels sont vos principaux enjeux ?

Nous recher­chons des ingénieurs et des doc­teurs spé­cial­isés dans le domaine de la data sci­ence qui souhait­ent inté­gr­er une entre­prise à la pointe de la mod­éli­sa­tion du risque cli­ma­tique. Au-delà, Descartes Under­writ­ing souhaite devenir un acteur recon­nu dans l’assurance de ce risque qui représente un des prin­ci­paux défis du 21e siè­cle à une échelle mon­di­ale. En rejoignant Descartes, les jeunes tal­ents auront la pos­si­bil­ité de con­tribuer à relever ce chal­lenge qui va pro­fondé­ment trans­former le monde de l’assurance.

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