14 Juillet 2023 : les 4 Executive Masters de l’X au somment du volcan Kibo à 5895m. De gauche à droite : Farid, Saad, Jean-François, Édouard

L’ascension du Kilimandjaro par les Executive Masters 2021

Dossier : Nouvelles du PlatâlMagazine N°789 Novembre 2023
Par Cécile CHAMARET (D12)

Du 7 au 17 juil­let 2023, Jean-François Mar­ques, Édouard Archam­beaud, Saad Bouchehboun et Farid Hamichi, tous E21, ont escal­adé le fameux Kil­i­mand­jaro. Ils étaient accom­pa­g­nés d’Imane Bouchehboun, épouse de Saad, et de Vin­cent Enard, ami de JFM et alpin­iste aguer­ri. Aven­tures humaines indé­ni­ables, gravir le Kil­i­man­da­jro et faire l’Exec­u­tive Mas­ter de l’X sol­lici­tent, de l’avis des aven­turi­ers, le même état d’esprit de tra­vail, d’entraide et de dépasse­ment des limites.

Comment est né ce projet d’ascension du Kilimandjaro ? 

Jean-François : Depuis plus de quinze ans, j’avais en tête de ten­ter l’ascension du Kil­i­mand­jaro. Pro­pos­er cette aven­ture à mes cama­rades de l’Exec­u­tive Mas­ter était une for­mi­da­ble occa­sion de con­cré­tis­er mon rêve. 

Farid : Faire de la ran­don­née a tou­jours été une pas­sion. Lorsque Jean-François a évo­qué ce pro­jet auda­cieux, j’ai tout de suite été embal­lé. À ce moment-là, je n’avais eu qu’un faible aperçu du défi que nous allions entre­pren­dre. Grâce à la con­fi­ance forgée lors de l’Exec­u­tive Mas­ter et à mon activ­ité physique régulière, j’avais la con­vic­tion que cette aven­ture était pos­si­ble. L’idée de partager cette ascen­sion avec des cama­rades de pro­mo était stim­u­lante. En asso­ciant mon expéri­ence pro­fes­sion­nelle et les enseigne­ments de l’Exec­u­tive Mas­ter, j’ai décou­vert une force intérieure et une déter­mination inébran­lable qui me per­me­t­tent d’atteindre des objec­tifs hors du commun.

La force de l'équipe grâce au soutien des guides, porteurs, et cuisiniers !
La force de l’équipe grâce au sou­tien des guides, por­teurs, et cuisiniers !

Étiez-vous tous des alpinistes chevronnés avant de partir ? Comment s’est passée la préparation ? 

Jean-François : Non, il n’est absol­u­ment pas néces­saire d’être alpin­iste pour réus­sir cette ascen­sion. Les 65 km de la voie Machame se font sur un chemin avec par­fois quelques rochers à escalad­er à mains nues. La neige en cette péri­ode esti­vale n’était pas au ren­dez-vous et, même lors de la mon­tée finale, le chemin en zigzag n’était com­posé que de terre et de sable. Seuls quelques glac­i­ers épars trô­naient fière­ment sur la par­tie som­mi­tale, en con­tre­bas de l’accès au cratère du vol­can Kibo.

La neige en cette période estivale n’était pas au rendez-vous.

En ter­mes de pré­pa­ra­tion, il est recom­mandé, six mois avant le départ, de se pré­par­er physique­ment en marchant deux à trois fois par semaine, 10 puis 15 et enfin 20 km. Nag­er et pra­ti­quer du vélo de route ou du VTT sont égale­ment d’excellents moyens de se pré­par­er. Il n’existe véri­ta­ble­ment aucune vraie dif­fi­culté sur cette ascen­sion, si ce n’est le risque de MAM (mal aigu des mon­tagnes). Pour dimin­uer le risque de mal des mon­tagnes, qui peut entraîn­er des œdèmes pul­monaires ou cérébraux, une péri­ode d’acclimatation de plusieurs jours est indis­pens­able pour max­imiser ses chances de succès. 

Nous avons évolué entre 3 100 m le pre­mier jour (Machame Camp) et 4 673 m le 4e jour (Bara­fu Camp – camp de base avant l’ascension finale), afin d’acclimater nos corps.

Farid : À notre arrivée, nous avons tous échangé sur nos pré­parat­ifs : l’ascension de la mon­tagne la plus haute du Maroc pour Imane et Saad, la con­quête du mont Blanc par Vin­cent, la pré­pa­ra­tion physique d’Édouard sous les con­seils d’un ath­lète de haut niveau. Quant à Jean-François, il avait com­biné des sports d’endurance et d’intensité pour être prêt physique­ment et men­tale­ment. Com­parées à leurs exploits, mes pro­pres semaines de pré­pa­ra­tion me sem­blaient mod­estes, presque dérisoires.

Les Executive Masters au sommet du Kilimandjaro
Ligne du haut : Farid, Imane, Francky, Jean-François et Vin­cent.
Ligne du bas : Saad, David, Bara­ka et Édouard.

Que vous a apporté cette ascension en termes d’esprit d’équipe, de dépassement de soi, mais aussi de leadership et d’accompagnement ?

Jean-François : Tous les six, nous nous sommes très bien enten­dus et une belle com­plic­ité s’est instau­rée jour après jour. Nous nous sommes attachés à pren­dre soin d’Imane, l’épouse de Saad et la seule femme de l’équipe. Nous tenions impéra­tive­ment à com­mencer l’aventure à six et à attein­dre le som­met à six (Uhu­ru Peak, le pic de la liberté) ! 

Cette aven­ture est évidem­ment un défi physique, qui teste votre capac­ité à « gér­er » le mal aigu des mon­tagnes. Mais c’est avant tout une aven­ture humaine, qui n’aurait pas été pos­si­ble sans l’aide et la bien­veil­lance de l’équipe de nos 19 por­teurs, de nos 2 cuisiniers et de nos 3 guides : David « le Boss », véri­ta­ble chef d’orchestre de cette aven­ture, sans oubli­er Bara­ka l’expérimenté, avec ses 150+ ascen­sions du Kibo, et Francky, jeune guide plein de talent. 

Ce voy­age est aus­si une aven­ture intérieure où l’on se retrou­ve avec soi-même, dans un cadre où seuls le sen­tier et la Nature occu­pent son esprit, loin de toute con­sid­éra­tion pro­fes­sion­nelle. C’est une vraie coupure avec le monde réel. Cette ascen­sion sur le toit de l’Afrique nous a per­mis de nous con­naître sous une autre face et a ren­for­cé notre esprit de cama­raderie et de fraternité.

Ce voyage est aussi une aventure intérieure où l’on se retrouve avec soi-même.

Édouard : Cette expéri­ence inou­bli­able restera gravée dans nos mémoires pour tou­jours, mar­quant non seule­ment un défi per­son­nel mais aus­si une très belle aven­ture humaine. Au-delà de la con­quête de ce som­met emblé­ma­tique, cette expéri­ence a ren­for­cé nos liens en tant que cama­rades. Nous avons partagé des moments de doute, de déter­mination, et une sol­i­dar­ité s’est ren­for­cée à chaque étape de cette aventure. 

Farid : Un groupe a besoin d’un vrai leader qui lui per­met de se sur­pass­er, de lui don­ner con­fi­ance, de lui faire appréci­er les moments présents et ceux à venir, et surtout de le men­er au but en équili­brant les dis­par­ités de ce groupe et en met­tant de la valeur sur cha­cune de ses forces. Ici encore plus que dans une entre­prise, les qual­ités du leader étaient pal­pa­bles jusqu’au bout.

"Shiva Cave 3750 m : 2ème camp de notre ascension" premier plan de g à d : Édouard et saad 2eme plan Farid et Jean-François
Shi­va Cave 3750 m : 2e camp de notre ascen­sion.
Pre­mier plan de gauche à droite : Édouard et Saad. Au 2e plan : Farid et Jean-François.

Quels liens faites-vous entre cette ascension et votre passage par l’Executive Master de l’X ? Quelles sont les valeurs communes aux deux aventures ? 

Jean-François : L’engagement et la sol­i­dar­ité, sans oubli­er une vraie dose de courage, sont quelques valeurs com­munes à ces deux expéri­ences. Lors de l’ascension finale, démar­rée à 23 h (arrivée à 6 h 30 aux pre­mières lueurs de l’aube), il y avait comme une corde invis­i­ble qui nous reli­ait les uns aux autres. L’énergie et les encour­age­ments de notre guide et ami David ont con­tribué à notre réussite. 

Édouard : Cette ascen­sion du Kil­i­mand­jaro en juil­let a été bien plus qu’un sim­ple voy­age. C’était un défi per­son­nel, une décou­verte de la nature spec­tac­u­laire de l’Afrique et une occa­sion de ren­forcer nos ami­tiés. Tout comme notre par­cours à l’Exec­u­tive Mas­ter, cette expéri­ence unique restera gravée dans nos mémoires comme un sym­bole de ce que nous pou­vons accom­plir lorsque nous tra­vail­lons ensem­ble et que nous nous efforçons de repouss­er nos limites.

Annoncer son projet, c’est déjà un engagement et ça vous lance vers la réussite.

Farid : Une fois que le noy­au dur du groupe était engagé, je pense que tout le monde avait franchi un cap. De mon côté, j’ai tou­jours eu l’impression que ce cap était passé au moment où le pro­jet était né. Une fois qu’on l’annonce autour de soi, au tra­vail, aux amis, en famille, on est engagé. C’est comme dans notre mod­ule à Munich ou comme Bertrand Pic­card (par­rain de notre pro­mo­tion) nous l’avait dit dans son inter­ven­tion. Annon­cer son pro­jet, c’est déjà un engage­ment et ça vous lance vers la réus­site. Chaque pas ensem­ble nous a per­mis de nous con­naître, de nous aimer davan­tage, de partager plus et de nous entraider dans notre chem­ine­ment moral et intel­lectuel sur l’après Exec­u­tive Mas­ter.

Très sim­i­laire à cer­tains moments de l’année précé­dente où nous avions con­stru­it un team project, mais infin­i­ment plus agréable que l’écriture du rap­port State of the Art qui nous est demandé pen­dant la for­ma­tion ! En deux mots et pour con­clure, la force du groupe et son har­monie ont été les élé­ments les plus impor­tants de notre suc­cès, comme pour le Team Project.

“La force du groupe et son harmonie ont été les éléments les plus importants de notre succès.”

Nous avons tous vécu des moments dif­fi­ciles, des moments où cha­cun d’entre nous était prêt à aban­don­ner, et c’est tous ensem­ble que nous nous sommes aidés à avancer polé polé (« douce­ment » en swahili) en suiv­ant nos guides. Aujourd’hui, deux mois plus tard, l’expérience est tou­jours présente encore comme un rêve éveil­lé. Elle nous donne une force hors du commun ! 

Vue imprenable depuis notre tente !
Vue impren­able depuis notre tente !

Commentaire

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Louis MEURICrépondre
18 novembre 2023 à 15 h 21 min

Aucun intérêt. Il y a telle­ment de belles mon­tagnes en France, à gravir sans une armée de sherpas.

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