Corexalys

L’approche stratégique, globale et intégrée de la dimension cyber

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°753 Mars 2020
Par Pierre-Mayeul BADAIRE (96)

Société française spé­cial­isée en intel­li­gence et con­tre-intel­li­gence stratégique, Corexalys accom­pa­gne les direc­tions des grands groupes ain­si que les indus­tries sen­si­bles dans la con­nais­sance et l’anticipation des cyber­me­n­aces. Le point avec son Asso­cié et Directeur e‑tech, Pierre-Mayeul Badaire (96).

Corexalys est spécialisée en intelligence et contre-intelligence stratégique. Dites-nous-en plus sur votre cœur de métier.

Corexalys a pour objec­tif la pro­tec­tion des act­ifs cri­tiques des entre­pris­es et l’identification de ceux qui les con­voitent. L’une des pre­mières prob­lé­ma­tiques d’une entre­prise est d’identifier ses act­ifs cri­tiques qui sont sou­vent sous-estimés ou mal défi­nis. Au delà des brevets, des codes sources des pro­duits et des bases clients, il existe d’autres act­ifs cri­tiques par­fois plus dif­fi­cile­ment appréhend­ables comme la répu­ta­tion, sans par­ler évide­ment des personnes-clés.

Plus particulièrement, quelle est la différence entre ces deux notions ?

L’intelligence stratégique est une activ­ité con­sis­tant à bien com­pren­dre l’environnement externe de l’entreprise pour opti­miser la per­for­mance de cette dernière, voire à l’influencer et le façon­ner. La con­tre-intel­li­gence stratégique est l’approche duale qui con­siste à éval­uer la vul­néra­bil­ité et éprou­ver les mécan­ismes de pro­tec­tion de l’entreprise face à des actions hos­tiles à l’encontre des act­ifs critiques.

Qu’est-ce que cela sous-entend en termes de positionnement ?

Aujourd’hui, nous employons une ving­taine de col­lab­o­ra­teurs et com­mer­cial­isons nos ser­vices auprès de deux grandes typolo­gies de clients.

Nous répon­dons d’une part aux besoins de grands groupes français qui souhait­ent être accom­pa­g­nés sur des mis­sions ponctuelles ou sur le plus long terme sur une approche glob­ale de con­tre-intel­li­gence stratégique.

D’autre part, nous accom­pa­gnons des ETI, des PME, des start-up ayant une prob­lé­ma­tique spé­ci­fique ou des fonds d’investissement, typ­ique­ment dans le cadre d’une opéra­tion d’acquisition ou de revente de l’un de leurs act­ifs. En effet, la valeur d’actif nette d’une entre­prise est forte­ment impactée par son niveau de risque sur les act­ifs cri­tiques (y com­pris dans le domaine de la cyber­sécu­rité), et les fonds souhait­ent aujourd’hui inté­gr­er beau­coup mieux cela dans les proces­sus de due-diligence.

Sur ces sujets et bien d’autres, nous mis­ons sur notre comité stratégique qui a pour but de nous accom­pa­g­n­er dans notre réflex­ion et notre développement.

Concrètement, quels sont les principaux services que vous proposez aux entreprises à ce niveau ? À quels besoins répondez-vous ?

Nous nous dis­tin­guons à tra­vers notre approche holis­tique qui intè­gre de manière équili­brée les dimen­sions tech­niques et humaines. Nous aidons nos clients à con­naître leurs vul­néra­bil­ités et à maîtris­er leurs expo­si­tions dans le cybere­space face à des men­aces en per­pétuelle évo­lu­tion. De manière duale, nous accom­pa­gnons aus­si nos clients dans l’utilisation inno­vante et proac­tive de l’internet dans une approche plus glob­ale de l’intelligence stratégique, à travers :

  • la réal­i­sa­tion de Cyber Empreintes ;
  • la mise en place de veille stratégique et d’opérations de contre-ingérence ;
  • les inter­ven­tions en cyber due diligence ;
  • la con­duite d’audit Red Team (attaque ciblée de haut niveau par moyens humains, opéra­tionnels et tech­niques sur l’entreprise) ;
  • des mis­sions d’investigation numériques ou de Cyber Threat Intel­li­gence par l’intermédiaire de notre lab­o­ra­toire d’étude de com­porte­ment des virus infor­ma­tiques (CXS Lab).

N’oublions pas qu’une cyber­at­taque est avant tout un groupe d’individus face à un clavier. C’est pourquoi avant de s’intéresser à la cor­rec­tion des failles tech­niques, il s’agit de com­pren­dre les moti­va­tions des attaquants, et d’identifier leurs capac­ités à employ­er l’arsenal cyber pour col­lecter de l’information ou nuire au bon fonc­tion­nement de l’entreprise.

“C’est l’Humain qui doit maîtriser
la technologie et non l’inverse !”

La technologie et l’innovation jouent un rôle considérable dans ce domaine en perpétuelle évolution. Comment appréhendez-vous cette dimension ?

Nous nous appuyons sur la com­bi­nai­son d’une con­nais­sance appro­fondie des attaquants et de leurs com­man­di­taires et d’une tech­nolo­gie inno­vante dévelop­pée par nos soins. Con­cer­nant les tech­nolo­gies, en préam­bule, je souhaite soulign­er que nos algo­rithmes n’ont de la valeur que parce qu’ils intè­grent le savoir-faire de nos équipes et de notre réseau. Nous util­isons, bien évidem­ment, des tech­nolo­gies de traite­ment et d’analyse mas­sifs de l’information. Par exem­ple, nous suiv­ons par exem­ple l’activité du dark­net et des réseaux soci­aux, en nous focal­isant sur les com­mu­nautés d’intérêts qui ne sont para­doxale­ment pas si nom­breuses. Dans le cadre de cette approche, nous met­tons un accent par­ti­c­uli­er sur le traite­ment de l’information, en cher­chant à la struc­tur­er cor­recte­ment pour notre con­texte. Ain­si, les couch­es métiers sont co-dévelop­pées avec nos ana­lystes pour coller au mieux aux besoins de nos clients et être le plus per­ti­nent pour leurs missions.

En par­al­lèle, nous béné­fi­cions d’un envi­ron­nement tech­nologique très favor­able : l’essor du logi­ciel libre per­met aujourd’hui de réalis­er très rapi­de­ment la plu­part des fonc­tions com­plex­es à moin­dre coût. Par exem­ple, en ce qui con­cerne le traite­ment de l’information, l’écosystème très dynamique en Python sur des sujets comme le crawl­ing ou la clas­si­fi­ca­tion ouvre de nou­velles possibilités.

Ain­si, des acteurs en forte crois­sance comme notre entre­prise peu­vent créer très rapi­de­ment de la valeur pour leurs clients sur les couch­es infor­ma­tion­nelles et séman­tiques : en agençant cor­recte­ment ces briques, guidés par notre savoir-faire et nos exper­tis­es, nous pou­vons obtenir des résul­tats per­ti­nents pour nos clients en quelques semaines, voire quelques jours.

De manière plus générale, quel regard portez-vous sur l’écosystème dans lequel vous évoluez ?

Le niveau de matu­rité des comités exé­cu­tifs des entre­pris­es sur les ques­tions de sou­veraineté numérique et de guerre de l’information a fait un saut quan­tique depuis qua­tre ans.

La com­mu­ni­ca­tion per­cu­tante de l’ANSSI, le RGPD européen, les fuites mas­sives de don­nées, et l’affaire Snow­den, ont très large­ment con­tribué à cette prise de con­science glob­ale. De manière plus générale, notre société perçoit avec beau­coup plus d’acuité les enjeux liés au ren­seigne­ment économique. La ques­tion est donc plutôt main­tenant pour les entre­pris­es d’optimiser leurs investisse­ments cyber dans un cadre recon­fig­uré, plus glob­al et cohérent, de la pro­tec­tion de leurs act­ifs et d’adaptation à leurs marchés. Je suis con­va­in­cu — et c’est peut-être à con­tre-courant des croy­ances ambiantes — qu’il y a un mou­ve­ment de fond de relo­cal­i­sa­tion à l’échelle nationale et européenne dans le numérique. Le poids relatif des acteurs globaux va dimin­uer et la per­ti­nence d’acteurs de con­fi­ance ver­ti­cal­isés, ancrés dans leurs marchés, sera plus impor­tante. Con­scients de ces évo­lu­tions, nous souhaitons accom­pa­g­n­er la sou­veraineté numérique du tis­su indus­triel français.


Vis­iter le site de Corexalys

Poster un commentaire