L’ÂGE D’OR DES CORSAIRES

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°671 Janvier 2012Par : Jean-François Jacq (58) - préface de Patrick VilliersRédacteur : Michel Faingold (58)Editeur : Éditions Apogée - 2011 - 11, rue du Noyer, 35000 Rennes.

Un des ancêtres de Jean-François Jacq aurait été cor­saire, voilà de quoi faire rêver. Mais il fal­lait en avoir le coeur net. C’est l’origine de la quête qui, par souci d’étayer les rares infor­ma­tions retrou­vées dans les archives, bien­tôt se trans­formera en une recherche uni­ver­si­taire, couron­née par un mémoire sur le monde des cor­saires autour de Paim­pol et de l’île de Bréhat.

Couverture du livre : L'âge d'or des corsairesEn effet, en voulant con­naître la vie de son aïeul, l’auteur a décou­vert une activ­ité large­ment ignorée : la course et les cor­saires en pays Goë­lo. Sa recherche achevée, il nous fait le plaisir de rassem­bler ses travaux dans ce livre à la fois éru­dit et pal­pi­tant : L’Âge d’or des cor­saires, 1643–1815.

Après avoir claire­ment défi­ni le « cor­saire » par oppo­si­tion au pirate, for­ban « sans foi ni loi », et pré­cisé le champ de ses inves­ti­ga­tions, de Mor­laix à Binic, Jean-François analyse les car­ac­téris­tiques géo­graphiques excep­tion­nelles de cette région : vents forts, courants puis­sants, abris nom­breux et sûrs, tra­di­tion mar­itime ancestrale.

Il nous décrit com­ment les Paim­po­lais se sont lancés dans la course, aigu­il­lon­nés par l’exemple de célèbres Mal­ouins et par l’espoir de gains rapi­des. Il nous racon­te les familles d’armateurs dans leurs rich­es demeures qui entourent les bassins des ports. Nous suiv­ons l’armement à la course des bateaux, mais aus­si le cadre juridique et financier dans lequel évolu­aient nos cap­i­taines. Il n’oublie pas les sin­istres pon­tons de Ply­mouth où de nom­breux équipages cap­turés sont restés pris­on­niers de longues années.

L’ouvrage cou­vre l’activité de course pen­dant les mul­ti­ples con­flits, qui, du Grand Siè­cle à l’Empire, opposèrent la France aux autres nations mar­itimes. Il nous livre de nom­breux réc­its d’affrontements nau­tiques, de pris­es de ces bateaux marchands qui ali­men­taient l’Angleterre et l’Europe du Nord. On se régale des rus­es et du sens marin de ces cor­saires. Prof­i­tant des courants et des marées qu’eux seuls maîtri­saient, ils échap­paient à la flotte anglaise en nav­i­gant au plus près des îlots et récifs côtiers.

Tout le livre s’appuie sur d’abondantes références doc­u­men­taires et bib­li­ographiques. Un utile glos­saire des ter­mes de l’ancienne marine à voile vient éclair­er le texte.

Voici un livre his­torique­ment solide mais c’est surtout un pas­sion­nant livre d’aventure, écrit dans un style direct et ani­mé qui nous fait revivre le monde de la mer.

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