Un survivant

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°618 Octobre 2006Par : Moshè et Élie Garbarz (60)Rédacteur : JR

Moshè Gar­barz, un homme simple, un père, raconte à son fils, Élie, sa vie mou­ve­men­tée : son enfance et sa jeu­nesse en Pologne, le racisme dont il a été vic­time quand il a dû émi­grer en France, et puis sa dépor­ta­tion vers Auschwitz.

Quand il arri­va à Ausch­witz, en 1942, Moshè Gar­barz fut accueilli par les paroles sans espoir d’un autre dépor­té : « Ici, per­sonne ne peut t’aider. Il n’y a pas d’organisation, tout le monde meurt, il te reste trois semaines à vivre. » Trois semaines qui ont duré trois ans.

Moshè Gar­barz retrace ces trois années, trois années pla­cées sous les signes de l’horreur et de la bar­ba­rie. Au jour le jour, il nous raconte le tra­vail for­cé, la faim, les ter­ribles bas­ton­nades, son impuis­sance face à la mort de ses compagnons…

Il eût été sacri­lège, selon lui, de « faire de la lit­té­ra­ture » sur Ausch­witz. Aus­si son récit est-il tout en trans­pa­rence et en sim­pli­ci­té. Et c’est ce dépouille­ment même qui nous prend à la gorge. « Vais-je mou­rir demain ou tien­drai-je encore une semaine ? » telle était la ques­tion lan­ci­nante qui s’imposait à Moshè chaque matin.

Aidé par une chance qua­si mira­cu­leuse, mais aus­si par son héroïsme et sa luci­di­té, Moshè Gar­barz sau­ve­ra sa vie plu­sieurs fois et fini­ra par reve­nir chez lui.

Le témoi­gnage sobre et fort d’un sur­vi­vant des camps. Un récit par­fois insou­te­nable, dont naît pour­tant l’espoir.

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