L’Afrique, un chantier à ciel ouvert…

Dossier : Dossier FFE sur le MarocMagazine N°699 Novembre 2014
Par Georges ERB

Pen­dant 30 ans, le Royaume du Maroc s’est doté d’un réseau por­tuaire consé­quent dont les plus beaux fleu­rons sont, à ce jour, Tan­ger Med I et II. Dans cette belle aven­ture que consti­tue l’organisation struc­tu­relle d’un pays, SOMAGEC a réus­si le tour de force à s’imposer dans la qua­si-tota­li­té des ouvrages maritimes.

Tou­te­fois, en 2005, l’entreprise atteint, pour la pre­mière fois, son plus haut niveau en terme de CA et de prises de com­mande. Se pose alors l’alternative sui­vante : déve­lop­per de nou­velles niches de mar­ché ou tour­ner son regard vers l’Afrique où elle n’a jamais œuvré…

EN BREF

Fondée en 1967 par Rizkallah Riad Sahyoun, actuel Président du Conseil de surveillance, la Société Maghrébine de Génie Civil, SOMAGEC, s’est tout d’abord imposée comme une référence dans la conception et la réalisation d’infrastructures portuaires et maritimes : construction de port et d’ouvrages d’accostage.
Sa palette d’expertise couvrant des champs d’applications très variés lui a, par la suite, permis d’étoffer ses domaines d’intervention, notamment pour des projets éoliens et ce, à partir de 2005, ainsi que son réseau à travers la création de sa filiale SOMAGEC SUD et de la création de SOMAGEC GE en Guinée Équatoriale.

Une histoire africaine…

L’Afrique, conti­nent d’avenir, nou­veau ter­rain de jeu des inves­tis­seurs inter­na­tio­naux, a ceci de par­ti­cu­lier qu’elle est deve­nue un réel labo­ra­toire d’innovation, mais sur­tout un grand chan­tier à ciel ouvert comme le démontre, depuis plu­sieurs années main­te­nant, le Royaume du Maroc.

Indé­niables leviers de déve­lop­pe­ment, les infra­struc­tures concentrent de mul­tiples enjeux socio-éco­no­miques aux­quels sont confron­tés de nom­breux pays afri­cains dont l’ambition affi­chée, désor­mais, est de se his­ser dans le club des pays émer­gents, voire émergés.

Pour y par­ve­nir, ces pays doivent avant tout mettre à niveau leurs infra­struc­tures désen­cla­ve­ment des régions ou créa­tion de pôles attrac­tifs à l’instar de ports aux stan­dings inter­na­tio­naux, par exemple, afin d’exploiter au mieux leurs res­sources natu­relles, notam­ment minières, cap­ter les capi­taux étran­gers et, déve­lop­per une classe moyenne capable de sou­te­nir la crois­sance indis­pen­sable à la réa­li­sa­tion des ambi­tions nationales.

Dans ce contexte, la SOMAGEC a fait le choix stra­té­gique et inno­vant de déve­lop­per avec aisance le génie civil et l’éolien au Maroc, tout en son­dant l’Afrique où elle a rem­por­té un pre­mier mar­ché au Séné­gal, rela­tif à l’extension et la réha­bi­li­ta­tion du port de Dakar ain­si que la construc­tion du nou­veau ter­mi­nal à conteneurs.

Les infrastructures, un investissement pour le développement humain

Forte de son pre­mier suc­cès hors des fron­tières maro­caines, SOMAGEC enchaîne les contrats, par­ti­cu­liè­re­ment en Gui­née Équa­to­riale, fron­ta­lière du Came­roun au nord et du Gabon au Sud.

En effet, depuis la décou­verte du pétrole sur son ter­ri­toire dans les années 1990, la Gui­née Équa­to­riale dis­pose d’un vrai poten­tiel finan­cier et d’une vision du déve­lop­pe­ment por­tuaire qu’elle sou­haite réa­li­ser. Pour l’accompagner, elle confie à la SOMAGEC GE, nou­vel­le­ment créée, la mise en place de la vision 2020, rela­tive au déve­lop­pe­ment por­tuaire du pays.

Ciblage des régions sus­cep­tibles d’accueillir des ports, méthodes de construc­tion les plus appro­priées, dimen­sion­ne­ment des ports en fonc­tion de leur voca­tion – accueillir une acti­vi­té de trans­bor­de­ment ou une acti­vi­té mar­chande, SOMAGEC étu­die, conçoit et façonne le nou­veau pay­sage mari­time de la Gui­née, avec pour point d’orgue le port de Mala­bo, capi­tale du pays.

Conçu en eaux très pro­fondes, le port de Mala­bo est essen­tiel­le­ment des­ti­né à accueillir des acti­vi­tés de trans­bor­de­ment, outil très effi­cace pour réduire le coût des conte­neurs pour les habi­tants, au vu des volumes de mar­chan­dises impor­tées par la Gui­née, qua­si­ment la tota­li­té de ses produits.

« Aujourd’hui, le port per­met donc aux Gui­néens de pro­fi­ter des forts inves­tis­se­ments concé­dés par le gou­ver­ne­ment pour amé­lio­rer leur niveau de vie » explique Georges Erb, direc­teur des tra­vaux Génie Civil de SOMAGEC GE, qui tra­vaille éga­le­ment au déve­lop­pe­ment de SOMAGEC Eau, dépar­te­ment consa­cré à la ges­tion de l’eau de la ville de Bata, comp­tant un peu plus de 300 000 habi­tants, grâce à la mise en place d’une chaîne inté­grée et à forte valeur ajou­tée : sta­tion de pom­page, ache­mi­ne­ment, sta­tion de trai­te­ment et dis­tri­bu­tion de sta­tion d’épuration et émis­saire en mer pour le rejet des eaux épurées.

L’audacieux pari du désenclavement

La Gui­née Équa­to­riale compte plu­sieurs îles dont Bio­ko où se trouve la capi­tale Mala­bo, Anno­bon – sur­nom­mée la grosse pierre du fait de son ori­gine vol­ca­nique – et Coris­co. Jusqu’en 2011, les deux der­nières étaient les sites les plus inhos­pi­ta­liers du pays.

En vue de sou­te­nir sa vision 2020, le gou­ver­ne­ment gui­néen a sou­hai­té amé­na­ger ces deux petites îles afin de com­plé­ter son offre tou­ris­tique. SOMAGEC GE a donc été char­gée de désen­cla­ver ces îles très sau­vages et d’y pilo­ter l’ensemble du pro­jet : créa­tion d’un port et d’un aéro­port sur l’île d’Annobon, tout comme sur l’île de Coris­co. L’ingénierie aéro­por­tuaire étant effec­tuée avec la com­pli­ci­té de la socié­té fran­çaise Egis Avia.

Aujourd’hui, les deux îles peuvent se tar­guer de dis­po­ser d’une offre tou­ris­tique répon­dant aux stan­dards inter­na­tio­naux, l’espoir pour ces deux îlots de voir se déve­lop­per une éco­no­mie florissante.

Quant à la SOMAGEC, gageons qu’elle pour­sui­vra ses déve­lop­pe­ments en Afrique avec la réac­ti­vi­té et l’intelligence qui la caractérisent…

Rencontre avec Georges ERB, directeur des travaux génie civil de SOMAGEC GE.

Comment êtes-vous parvenus à vous positionner en Afrique, plus particulièrement la Guinée Équatoriale ?

En 2005, SOMAGEC a rem­por­té son pre­mier mar­ché à l’international, plus pré­ci­sé­ment au Séné­gal. Ce nou­veau défi por­tait sur l’extension et la réha­bi­li­ta­tion du port de Dakar ain­si que la construc­tion du nou­veau ter­mi­nal à conteneurs.

Forte de son pre­mier suc­cès, SOMAGEC a enchaî­né les contrats, plus par­ti­cu­liè­re­ment en Gui­née Équa­to­riale qui, depuis la décou­verte du pétrole, dis­pose d’un vrai poten­tiel finan­cier pour déve­lop­per ses infra­struc­tures notam­ment por­tuaires et aéroportuaires.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de réalisations ?

SOMAGEC GE a façon­né le nou­veau pay­sage mari­time de la Gui­née, avec pour point d’orgue le port de Mala­bo, capi­tale du pays. Conçu en eaux pro­fondes, il est capable d’accueillir les plus gros navires actuels, outil très effi­cace pour réduire le coût des conte­neurs et ain­si amé­lio­rer le pou­voir d’achat des Équato-Guinéens.

SOMAGEC GE a éga­le­ment été char­gée de désen­cla­ver les îles d’Annobon et de Coris­co et de pilo­ter l’ensemble de ces pro­jets : créa­tion d’un port et d’un aéro­port sur cha­cune des deux îles Anno­bon, et Corisco.

À ces pro­jets d’infrastructures s’est ajou­tée, récem­ment, la mise en ser­vice d’hôtels répon­dant aux normes inter­na­tio­nales en termes de confort et de sécurité.

Aujourd’hui, les deux îles peuvent se tar­guer de dis­po­ser d’une offre tou­ris­tique répon­dant aux stan­dards inter­na­tio­naux, l’espoir pour ces deux îlots de voir se déve­lop­per une éco­no­mie nou­velle et florissante.

Enfin, SOMAGEC Eau, dépar­te­ment consa­cré à la ges­tion de l’eau de la ville de Bata, a mis en place une chaîne inté­grée et à forte valeur ajou­tée : sta­tion de pom­page, ache­mi­ne­ment, sta­tion de trai­te­ment et dis­tri­bu­tion de sta­tion d’épuration et émis­saire en mer pour le rejet des eaux épurées.

Pro­jet avant tra­vaux de l’île d’Annobon.

Projet après travaux de l’île d’Annobon en Guinée
Pro­jet après tra­vaux de l’île d’Annobon.

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