La Synagogue et le Saint Jean rejoignent La descente de Croix du Louvre

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°685 Mai 2013

Le groupe de la Descente de Croix con­servé au Lou­vre est une des œuvres phares de l’art goth­ique français, tant par la qual­ité et l’élégance de son style que par son rare pou­voir émo­tion­nel. Le cœur du groupe fut acquis par le Lou­vre en 1896 auprès de l’expert Charles Mannheim : il se com­po­sait de la Vierge et de Joseph d’Arimathie sou­tenant le corps du Christ, et de la stat­uette isolée de l’Église.

Puis le groupe fut rejoint en 1947 par la stat­uette du « Prophète » don­née par les enfants du baron et de la baronne de Rothschild.

À ce groupe man­quaient toute­fois vis­i­ble­ment deux per­son­nages : le saint Jean tra­di­tion­nelle­ment représen­té au pied de la Croix, en pen­dant de la Vierge, et l’allégorie de la Syn­a­gogue, symétrique de celle de l’Église.

Les deux stat­uettes étaient con­sid­érées comme à jamais per­dues. Leur iden­ti­fi­ca­tion en 2011 chez un col­lec­tion­neur français est un événe­ment con­sid­érable. Ces deux stat­uettes fai­saient par­tie de la col­lec­tion de son grand-père Paul Corbin (1862–1948). Poly­tech­ni­cien orig­i­naire de Metz, ingénieur et inven­teur établi en Savoie, Paul Corbin col­lec­tion­na surtout les armes anci­ennes et l’art japon­ais, mais aus­si l’Art nou­veau et les ivoires goth­iques. Ain­si entrèrent dans sa col­lec­tion, à une date incon­nue, ces deux chefs‑d’œuvre de l’art gothique.

Leur acqui­si­tion par le musée du Lou­vre a notam­ment été ren­due pos­si­ble grâce au mécé­nat des Amis du Lou­vre et de nom­breux dona­teurs, par­ti­c­uliers et entreprises.

L’entrée du saint Jean et de La Syn­a­gogue dans les col­lec­tions du Lou­vre témoigne de manière exem­plaire de l’étrange ténac­ité avec laque­lle des œuvres séparées au cours du temps parvi­en­nent, mal­gré les aléas de l’histoire, à finale­ment se retrou­ver après par­fois des siè­cles de séparation.

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