La solitude de l’écrivain

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°730 Décembre 2017Par : Alexandre CHATELAIN (71)Rédacteur : Jean WERQUIN (38)Editeur : Edilivre, 2017 - 175, boulevard Anatole France, 93200 Saint-Denis

Voici un nou­vel ouvrage de notre cama­rade Alexandre Cha­te­lain (71). Après Baby Lan, où il décri­vait sa vie quo­ti­dienne, il nous apporte ici, selon les termes de la Lettre de la Com­mu­nau­té de juin 2017, sa « contri­bu­tion au débat natio­nal actuel sur le vivre ensemble ». 

C’est un roman de 22 petits cha­pitres, bien écrit, facile à lire : avan­tage appré­ciable à notre époque. Et le pro­cé­dé lit­té­raire de faire par­ler un défunt – Alan, un ingé­nieur mort dans un acci­dent de voi­ture en pleine force de l’âge – est bien commode. 

Car l’auteur peut lui prê­ter plu­sieurs de ses propres traits ; le cha­pitre pre­mier résume les prin­ci­paux dans une for­mule ori­gi­nale : « Réduire mon espace de bon­heur rai­son­nable à un cube qui pré­sen­te­rait les faces sui­vantes : tra­vail, san­té, amis, musique, livres, écriture. » 

Mais il y ajoute des pra­tiques qui ne sont certes pas les siennes : par exemple, une sexua­li­té débri­dée, qui fait décon­seiller de lais­ser cet ouvrage entre toutes les mains. 

Je sais bien que des auteurs contem­po­rains célèbres ne se privent pas de telles des­crip­tions. Mais était-ce bien nécessaire ? 

J’ai trou­vé inté­res­sante l’idée d’étendre aux sen­ti­ments une don­née phy­sio­lo­gique, bien connue des gériatres : la part de fémi­ni­té de l’homme (mas­cu­lin), qui s’accentue avec l’âge. C’est d’ailleurs aus­si vrai de la « mas­cu­li­ni­té » de la femme. 

Enfin, j’apprécie la finale du cha­pitre 19 : « L’œuvre demeure après le pas­sage de l’artiste », pen­sée confir­mée par la toute der­nière ligne du livre : « Une œuvre reste tou­jours inachevée. »

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