La santé participative : le citoyen acteur de sa santé au cœur de l’innovation

Dossier : La santé participativeMagazine N°731 Janvier 2018
Par Robert PICARD (73)

Une nou­velle orien­ta­tion en matière de san­té ou le rôle du patient est mis au pre­mier rang. Cela sup­pose un cli­mat de confiance entre le citoyen et une indus­trie de la san­té inno­vante. On en espère une amé­lio­ra­tion de la san­té publique et de déve­lop­pe­ment éco­no­mique, per­mis par les nou­velles technologies. 

Le sec­teur de la san­té est aujourd’hui l’objet d’un inté­rêt nou­veau : l’évolution démo­gra­phique, le défi­cit chro­nique de la Sécu­ri­té sociale, la convic­tion que les tech­no­lo­gies, notam­ment le numé­rique, sont por­teuses de solu­tions, sont autant de fac­teurs expli­ca­tifs de cet engouement. 

Des mots nou­veaux ont fait irrup­tion dans ce sec­teur, au car­re­four de la recherche et des lob­bies indus­triels : big data, nano­tech­no­lo­gies. Lar­ge­ment débat­tus, ils captent l’attention des déci­deurs ; pour autant, ils ne consti­tuent certes pas le « tout » de l’évolution de ce secteur. 

“ Le citoyen est appelé à contribuer à l’amélioration de sa qualité de vie au quotidien ”

Ce dos­sier pro­pose un tout autre angle, par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible et avec lequel les tech­no­lo­gies doivent com­po­ser : celui du rôle de l’usager du sys­tème de san­té, patient, per­sonne en situa­tion de han­di­cap, âgée, ou sim­ple­ment pré­oc­cu­pée de sa santé. 

Il est aujourd’hui néces­saire et urgent, pour mieux appré­hen­der et valo­ri­ser le poten­tiel des tech­no­lo­gies dans la san­té, de s’intéresser non seule­ment à ce que les nou­velles solu­tions tech­no­lo­giques peuvent appor­ter à cha­cun indi­vi­duel­le­ment, mais aus­si pour­quoi et com­ment cha­cun peut appor­ter de la valeur aux solu­tions de san­té qui le concernent. 

Cette com­pli­ci­té entre le citoyen et les pro­duits de san­té peut paraître uto­pique à cer­tains, anec­do­tique à d’autres. Pour­tant, comme on le décou­vri­ra dans ce dos­sier, c’est à la fois une oppor­tu­ni­té et une néces­si­té dans de nom­breux domaines de la san­té et de l’autonomie, qu’il s’agisse des soins, de la com­pen­sa­tion ou la pal­lia­tion d’un han­di­cap, ou de ser­vices en lien avec la san­té au sens large, incluant le bien-être. 

C’est une oppor­tu­ni­té pour le citoyen, qui est ain­si appe­lé à contri­buer à l’amélioration, par­fois de façon très sen­sible, de sa qua­li­té de vie au quo­ti­dien et celle de ses conci­toyens affec­tés de pro­blèmes de san­té ou de han­di­cap similaires. 

C’est aus­si une néces­si­té et une oppor­tu­ni­té éco­no­mique car ce fai­sant, le poten­tiel de déve­lop­pe­ment de ces pro­duits de san­té d’un nou­veau genre, deve­nus dési­rables, se trouve sen­si­ble­ment accru. 

Les solu­tions nou­velles obte­nues par cette nou­velle approche sont por­teuses de déve­lop­pe­ment éco­no­mique en même temps que d’amélioration de la san­té publique. S’engager dans cette voie nou­velle sup­pose une indus­trie de san­té inno­vante, apte à recon­naître en cha­cun ce poten­tiel contri­bu­tif, à inté­grer des tech­no­lo­gies nou­velles, à s’ouvrir à des métiers nou­veaux et variés pour répondre aux défis du patient. 

Cela sup­pose aus­si des patients et des citoyens enga­gés, voire mili­tants, prêts et capables de faire alliance de façon experte et vigi­lante avec cette industrie. 

Ceci n’aura pas lieu sans un cli­mat de confiance, jamais acquis et tou­jours à consolider. 

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