La santé digitale : un univers des possibles

Dossier : 225e anniversaire de l'École polytechniqueMagazine N°749 Novembre 2019
Par Valéry HUOT (90)

La san­té n’a pas été épar­gnée par la vague de digi­ta­li­sa­tion qui touche tous les sec­teurs d’activité. Elle offre de très belles oppor­tu­ni­tés non seule­ment aux acteurs his­to­riques de ce domaine, mais aus­si à ceux issus du monde du digi­tal. Expli­ca­tions de Valé­ry Huot (90) en charge du Ven­ture au sein de LBO France.

Aujourd’hui, la santé digitale ouvre de nouvelles perspectives en termes d’investissement. Quelles sont les tendances qui marquent ce segment ?

La san­té digi­tale est le 3e pilier du monde de la san­té au côté de la Bio­Tech (médi­ca­ments) et de la Med­Tech (dis­po­si­tifs implan­tables). C’est un mar­ché émergent qui connaît une très forte crois­sance. Il s’agit d’un vaste conti­nuum qui couvre divers champs d’application : prise de ren­dez-vous en ligne, télé­mé­de­cine et télé­con­sul­ta­tion, briques logi­cielles visant à opti­mi­ser la chaîne de valeur (indus­trie phar­ma­ceu­tique, éta­blis­se­ments de san­té, praticiens.).

Mal­gré les oppor­tu­ni­tés que ce sec­teur peut offrir, le domaine de la san­té reste encore très peu digi­ta­li­sé. Il inté­resse donc for­te­ment les acteurs du digi­tal comme les GAFA, les opé­ra­teurs télé­com ou encore les édi­teurs de logi­ciels qui ont pour ambi­tion de se posi­tion­ner sur ce marché.

Plus particulièrement, comment vous positionnez-vous et quels sont vos objectifs ?

Nous avons été pion­niers dans la san­té digi­tale avec un 1er fonds levé en 2014 et un 2e en 2019.

Nous finan­çons prin­ci­pa­le­ment des socié­tés fran­çaises et euro­péennes dont la tech­no­lo­gie a été déve­lop­pée et tes­tée, et qui se sont enga­gées dans la phase de com­mer­cia­li­sa­tion. Nous nous inté­res­sons en prio­ri­té à des entre­prises avec un posi­tion­ne­ment B2B qui s’adressent à l’industrie phar­ma­ceu­tique, aux hôpi­taux ou aux sys­tèmes de san­té. Nous pri­vi­lé­gions des socié­tés jus­ti­fiant d’une forte dif­fé­ren­cia­tion tech­no­lo­gique, notam­ment en termes de pro­prié­té intel­lec­tuelle, et qui ont une forte ambi­tion d’internationalisation. Enfin, nous inves­tis­sons aus­si sur les hommes : ce sont géné­ra­le­ment de petites struc­tures qui ont de fortes ambi­tions de déve­lop­pe­ment mais qui ont besoin d’un accom­pa­gne­ment pour déployer tout leur poten­tiel à l’international notam­ment en Amé­rique du Nord et en Asie. De manière assez mar­gi­nale, nous pou­vons aus­si inves­tir plus en amont sur des socié­tés déve­lop­pant une grosse rup­ture dans le domaine. Concrè­te­ment, notre 1er fonds en 2014 s’élevait à 70 mil­lions d’euros et pour le second, en 2019, nous visons 150 mil­lions d’euros pour finan­cer entre 12 et 15 socié­tés. Sur ce der­nier fonds, nous avons déjà réa­li­sé 3 investissements :

  • Quan­ti­fi­Care posi­tion­née dans l’imagerie 3D pour la dermatologie ;
  • Tribvn Heal­th­care dans le domaine de l’anapathologie digitale ;
  • FeetMe posi­tion­née sur les troubles de la marche en tant que bio­mar­queur précoce.

Notre enjeu est de faire en sorte que ces socié­tés puissent s’appuyer sur la meilleure équipe pos­sible au-delà de leur noyau fon­da­teur pour garan­tir leur crois­sance à une échelle internationale.

Et pour conclure ?

La san­té digi­tale est un sec­teur qui a un très fort poten­tiel com­pa­rable à celui de l’internet à ses pre­mières heures.

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