Prix de l'innovation attribué à Diametis

La prévention du risque AMF : anticiper pour maîtriser

Dossier : Dossier FFE Hors SérieMagazine N°715 Mai 2016
Par Ambroise LIARD

Pouvez-vous nous en dire sur DIAMETIS ?
Quelles sont les principales expertises et compétences que vous avez développé ?

DIAMETIS a été créé par des avo­cats qui ont tous envi­ron 15 ans d’expérience dans des spé­cia­li­tés dif­fé­rentes afin de maxi­mi­ser les syner­gies. Cha­cun de nous pri­vi­lé­gie un dia­logue direct avec ses clients.

Le cabi­net est struc­tu­ré autour de la notion d’offres :

  • l’accompagnement des entre­prises en « cor­po­rate finance » ;
  • eacute;es ? l’appréhension stra­té­gique du risque judiciaire ;

  • la sécu­ri­sa­tion des rela­tions sociales, indi­vi­duelles et collectives ;
  • l’externalisation de la fonc­tion juri­dique de l’entreprise.

Cette der­nière offre, révé­la­trice de l’esprit d’initiative de DIAMETIS, a reçu le Prix du Public de l’Innovation en 2015. Elle est pro­po­sée par notre asso­ciée Géral­dine Brun qui a été res­pon­sable juri­dique du pôle média de LVMH. Au fur et à mesure des restruc­tu­ra­tions, elle a dû faire face seule aux enjeux juri­diques com­plexes qui se posaient dans les dif­fé­rentes enti­tés du pôle.

L’idée d’une offre d’externalisation de la fonc­tion juri­dique est née de cette expérience.

Les asso­ciés de DIAMETIS mettent à pro­fit leur connais­sance des cri­tiques faites aux cabi­nets d’affaires tra­di­tion­nels pour opti­mi­ser les ser­vices ren­dus à leurs clients. En bref, DIAMETIS applique deux prin­cipes : d’une part, celui qui fac­ture est celui qui tra­vaille, d’autre part, les hono­raires reflètent la pres­ta­tion juri­dique pas le desi­gn des locaux !

Vous proposez aussi une offre inédite construite autour de votre expérience à l’AMF et au Barreau. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je suis un avo­cat plai­dant. En droit com­mer­cial comme en matière répressive.

ANCIEN ENQUÊTEUR DE L’AMF, JE CONNAIS LES MÉTHODES D’INVESTIGATION ET LES SOLUTIONS EFFICACES POUR SE DÉFENDRE.

À cet égard, ma double expé­rience consti­tue un atout. En pénal, en plus des dos­siers trai­tés au sein des cabi­nets d’affaires où j’ai tra­vaillé, j’ai été Secré­taire de la Confé­rence en 2006, ce qui m’a per­mis de défendre des pré­ve­nus dans des dos­siers de droit com­mun, de pénal finan­cier ou de terrorisme.

Ensuite, à l’AMF, j’ai été suc­ces­si­ve­ment enquê­teur puis repré­sen­tant du Col­lège, c’est-à-dire l’équivalent d’un pro­cu­reur qui porte la voix de l’accusation devant la Com­mis­sion des sanc­tions. Mes expé­riences conju­guées au Bar­reau et à l’AMF sont com­plé­men­taires et très utiles à mes clients.

Dans le cadre de la prévention du risque AMF, à quel niveau intervenez-vous ?

Le droit finan­cier est com­plexe et foi­son­nant. Les émet­teurs comme les PSI (pres­ta­taires de ser­vices d’investissement) dis­posent en interne des exper­tises requises à la conduite de leurs affaires au quo­ti­dien, mais il leur est dif­fi­cile de prendre le recul néces­saire pour détec­ter les failles de leur orga­ni­sa­tion. Seul un regard aver­ti et exté­rieur, habi­tué aux méthodes d’investigation du régu­la­teur, peut mettre à jour les man­que­ments éventuels.

Mon expé­rience me per­met de savoir appré­hen­der ce risque. À cette fin, je pro­pose, d’une part, un audit juri­dique qui per­met de détec­ter les failles à la confor­mi­té et de pro­po­ser des solu­tions adé­quates, d’autre part une for­ma­tion pra­tique des diri­geants comme des col­la­bo­ra­teurs pour qu’ils fassent face serei­ne­ment et effi­ca­ce­ment aux inves­ti­ga­tions inopi­nées du régulateur.

Quels sont les besoins et les attentes des clients qui vous sollicitent ?

Réduire la pro­ba­bi­li­té de sanction !

Fronton d'un palais de justiceDans cette pers­pec­tive, l’offre de DIAMETIS est sur-mesure : elle s’adapte à chaque cas par­ti­cu­lier (pré­sence ou non d’un déon­to­logue en interne par exemple). Les émet­teurs ont sou­vent besoin de remettre à plat leurs pro­cé­dures en matière d’initiés, de fran­chis­se­ments de seuils ou d’information financière.

S’agissant des inter­mé­diaires finan­ciers, en géné­ral, il est néces­saire de pas­ser en revue la confor­mi­té de leur orga­ni­sa­tion aux règles déon­to­lo­giques et de bonne conduite. Les uns comme les autres sont éga­le­ment très inté­res­sés par des conseils concrets sur le dérou­le­ment d’une enquête.

Par exemple, que faire, en cas de visite inopi­née, quand un enquê­teur demande la copie inté­grale des mes­sa­ge­ries élec­tro­niques ? Pour savoir répondre à une telle demande, for­mu­lée sur un ton impé­rieux, il faut s’y être préparé.

Que représente une sanction pour une entreprise ? Quels en sont les enjeux ?

La poli­tique expli­cite du régu­la­teur est répres­sive ; l’AMF entend uti­li­ser toute la pano­plie de sanc­tions à sa dis­po­si­tion pour « faire des exemples ». Les sanc­tions pécu­niaires peuvent être lourdes (le pla­fond est fixé à 100 mil­lions d’euros, un par­ti­cu­lier a été sanc­tion­né récem­ment en tant qu’initié à hau­teur de plus de 10 mil­lions d’euros).

S’AVEUGLER QUANT À LA RÉALITÉ DU RISQUE EST PLUS COÛTEUX QUE DE L’ANTICIPER.

Mais pour une socié­té, la sanc­tion pro­fes­sion­nelle est encore plus dévas­ta­trice. Pour un PSI, cela revient à se voir impo­ser une double peine : une limite à son droit d’exercer mais aus­si une des­truc­tion de sa répu­ta­tion. Or le monde bour­sier repose prin­ci­pa­le­ment sur la confiance. L’impact d’une sanc­tion, dans cette pers­pec­tive, n’est pas quantifiable.

D’où la néces­si­té de prendre les devants et d’anticiper une inves­ti­ga­tion, tôt ou tard inévi­table : une logique d’évitement peut se révé­ler plus coû­teuse qu’une stra­té­gie lucide de pré­ven­tion du risque.

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