La Construction européenne

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°546 Juin/Juillet 1999Par : Robert TOULEMONRédacteur : M. D. INDJOUDJIAN (41)

Je com­mencerai par une anec­dote sur l’au­teur, Robert Toule­mon, inspecteur général des Finances hon­o­raire et ancien directeur général de la Com­mis­sion européenne. Vous ne trou­verez pas cette anec­dote dans le livre ; mais elle n’est pas seule­ment véridique, elle est aus­si éclairante.

Lorsque, en 1962, Bernard Clap­pi­er (33), pas encore gou­verneur de la Banque de France mais directeur des rela­tions économiques extérieures, a fait désign­er son col­lab­o­ra­teur Robert Toule­mon comme chef de cab­i­net de Robert MaI­jolin, alors vice-prési­dent de la Com­mis­sion économique européenne, il lui a dit en sub­stance : “Vous partez pour Brux­elles. N’ou­bliez pas que nous faisons l’Eu­rope pour la ren­dre indépen­dante des États-Unis d’Amérique ; mais il est inutile que vous le disiez, car mal­heureuse­ment le Général se charge de le dire tous les jours. ”

Ce livre est une nou­velle édi­tion entière­ment revue et mise à jour pour con­duire le lecteur jusqu’aux traités de Maas­tricht et d’Am­s­ter­dam et iden­ti­fi­er les prob­lèmes qui demeurent en cette année d’élec­tions européennes, notam­ment en matière d’élar­gisse­ment, mais aus­si des insuff­i­sances du fonc­tion­nement actuel de l’U­nion européenne, com­bi­en mis­es en lumière par la trag­ique crise du Kosovo.

L’au­teur ramasse avec tal­ent dans le pre­mier tiers de l’ou­vrage l’his­toire de la con­struc­tion européenne. Sans cette vue his­torique claire, le lecteur ne pour­rait lire avec le plus grand prof­it le deux­ième tiers qui con­cerne les acquis, ces acquis dont il est bien regret­table que, vic­time d’une sous-infor­ma­tion chronique, l’opin­ion publique ne prenne pas la mesure.

L’en­gage­ment de l’au­teur en faveur de l’U­nion européenne — et Robert Toule­mon est prési­dent de “l’As­so­ci­a­tion d’é­tude pour l’U­nion européenne” (AFEUR) — s’ac­com­pa­gne d’une grande objec­tiv­ité dans l’ex­posé, même si, comme il est nor­mal- et prob­a­ble­ment bon pour le lecteur de toute opin­ion -, l’en­t­hou­si­asme et la foi en une inté­gra­tion plus com­plète appa­rais­sent dans la troisième par­tie, celle des perspectives.

Je ne con­nais pas per­son­nelle­ment d’ou­vrage à jour et de cette dimen­sion com­mode qui fasse pren­dre d’une façon claire et pas­sion­nante une vue de l’ensem­ble des prob­lèmes majeurs que pose l’évo­lu­tion de l’U­nion européenne.

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