Jean-Claude Ribes (60)

Jean-Claude Ribes (60) un astronome passionné d’ufologie

Dossier : TrajectoiresMagazine N°772 Février 2022
Par Philippe WALDTEUFEL (60)

Décé­dé le 18 août 2021, Jean-Claude Ribes est un astro­nome auteur de plu­sieurs ouvrages de vul­ga­ri­sa­tion sur les comètes et l’ufologie. Il a diri­gé l’Observatoire de Lyon de 1986 à 1995 et pré­si­dé la Socié­té astro­no­mique de France de 1993 à 1997.

Né le 11 août 1940 à Lyon, Jean-Claude était le sixième et der­nier enfant d’une famille lyon­naise. Ses parents, tous deux issus de milieu bour­geois, étaient ori­gi­naires d’Annonay et des envi­rons de Lyon. Avant son entrée à l’X, il a fait toute sa sco­la­ri­té chez les Maristes de Lyon.

À sa sor­tie de l’X, il entre au ser­vice de radio­as­tro­no­mie de l’Observatoire de Paris pour pré­pa­rer un doc­to­rat d’État. Ayant obte­nu son doc­to­rat en 1969, il entre au dépar­te­ment de radio-phy­sique du Cis­ro aus­tra­lien (Com­mon­wealth Scien­ti­fic and Indus­trial Research Orga­ni­sa­tion). C’est là qu’il s’initie à la radio­as­tro­no­mie, une branche de l’astronomie d’observation à laquelle il res­te­ra dura­ble­ment atta­ché. De retour en France et admis au CNRS, il par­ti­cipe ain­si à la mise au point du grand radio­té­les­cope de Nançay.

Un spécialiste de la radioastronomie 

Ses recherches ont notam­ment por­té sur le déve­lop­pe­ment de la radio­as­tro­no­mie, le trai­te­ment de don­nées rela­tives aux nébu­leuses pla­né­taires, la phy­sique des molé­cules du milieu inter­stel­laire, les varia­tions his­to­riques du dia­mètre du Soleil. Elles ont alter­né avec des tâches d’intérêt col­lec­tif : mis­sion puis direc­tion adjointe de l’Institut natio­nal d’astronomie et de géo­phy­sique (1979−1984), direc­tion de l’Observatoire de Lyon (1987−1995), pré­si­dence de la Socié­té astro­no­mique de France (1993−1997).

Paral­lè­le­ment, Jean-Claude Ribes s’est sou­vent consa­cré à la vul­ga­ri­sa­tion scien­ti­fique, acti­vi­té dans laquelle les astro­nomes montrent un brio par­ti­cu­lier (qu’on pense à André Bra­hic ou Jean-Pierre Lumi­net…) ; il a rédi­gé plu­sieurs ouvrages, par­ti­cu­liè­re­ment en ce qui concerne les comètes, mais aus­si au sujet de l’intelligence arti­fi­cielle dont il anti­ci­pait dès 1975 les pers­pec­tives de développement.

La perspective d’une vie extraterrestre

Il fai­sait aus­si par­tie des astro­nomes pas­sion­nés par la pers­pec­tive d’une vie intel­li­gente extra­ter­restre. Outre la publi­ca­tion d’analyses cri­tiques et rigou­reuses sur l’ufologie, il avait notam­ment rédi­gé une annexe au rap­port Come­ta (docu­ment remis en 1999 au pré­sident de la Répu­blique et au Pre­mier ministre, trai­tant du phé­no­mène Ovni). S’il se méfiait des « escrocs sou­cou­pistes » qui jouent sur « la soif de mer­veilleux que cha­cun de nous porte en lui », Jean-Claude Ribes a tou­jours consi­dé­ré comme une « expli­ca­tion ration­nelle » l’hypothèse extra­ter­restre pour expli­quer cer­taines observations.

Bien que j’aie fré­quen­té pen­dant plu­sieurs années le radio­té­les­cope de Nan­çay, ma tra­jec­toire per­son­nelle au sein des sciences de l’Univers m’a rare­ment conduit à côtoyer Jean-Claude. En revanche je me sou­viens avec net­te­té qu’il avait, à l’École, pris en charge une biblio­thèque spé­cia­li­sée dans la science-fic­tion. Dans ce champ, son exper­tise et son éru­di­tion étaient sans faille. Adieu, mon cama­rade. Je te sou­haite, après le grand pas­sage, de ren­con­trer enfin les enti­tés qu’il ne t’a pas été don­né de fré­quen­ter dans la vie terrestre ! 

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