Jacques Gallois (45)

Jacques Gallois (45) Engagé contre l’exclusion

Dossier : ExpressionsMagazine N°653 Mars 2010
Par Jacques DENANTES (49)
Par François GALLOIS

Enfant, Jacques Gal­lois s’in­téres­sait moins à ses livres d’his­toire ou de géométrie qu’à Miroir du cyclisme ou à encore démon­ter tout ce qui pou­vait l’être. Et pour­tant, il intè­gre l’X en 1945. Grâce à un cama­rade de pro­mo­tion, Guy Merci­er qui sera l’a­mi de toute une vie, il fait la ren­con­tre de sa future épouse. Avec quelques cama­rades de l’X, il est très act­if dans les quartiers pop­u­laires de Paris où ils essayent, de leur pro­pre ini­tia­tive, d’oc­cu­per les enfants de la rue. Guy Merci­er lui fait ren­con­tr­er François Gazier1, futur mari de sa sœur aînée, avec qui il for­mera une cordée mag­nifique pen­dant plusieurs années. 

Un motoriste reconnu

À sa sor­tie de l’X, sa pas­sion pour la mécanique l’amène vers l’in­dus­trie : quelques années à la SNECMA, puis en 1953 la SEMT Piel­stick2 où il effectuera toute sa car­rière. À l’époque, cette société spé­cial­isée dans la mise au point de gros moteurs diesel des­tinés aux bateaux, aux loco­mo­tives et aux groupes de pro­duc­tion d’élec­tric­ité ter­restre com­mer­cial­i­sait ses moteurs au tra­vers d’un réseau de licen­ciés. Dans son secteur, Jacques Gal­lois devient vite une référence, en amélio­rant con­sid­érable­ment les ren­de­ments des moteurs par des procédés inno­vants en matière d’in­jec­tion et de sural­i­men­ta­tion. Il par­court alors le monde, de con­grès en vis­ite de licen­ciés, appor­tant son exper­tise sur un brise-glace en Russie ou sur un groupe élec­trogène en Afrique. Plus de 30 fois il s’est ren­du au Japon où il a con­servé des ami­tiés fidèles. 

Le refus de la misère

Jacques Gallois, alpinisteEn 1988, c’est la retraite, mais pas le repos pour autant. Il se rend à ATD Quart Monde avec le pro­jet de mon­ter un ate­lier de mécanique. Mais très vite Joseph Wresin­s­ki le mobilise pour par­ticiper à l’or­gan­i­sa­tion d’un événe­ment majeur, la Journée mon­di­ale du refus de la mis­ère, le 17 octo­bre, qui sera ensuite célébrée chaque année. Et c’est ain­si que Jacques Gal­lois se retrou­ve aux côtés du père Joseph, de Geneviève de Gaulle et d’autres, pour frap­per inlass­able­ment aux portes des par­lemen­taires et des patrons d’industrie. 

Démarre alors pour lui un com­bat per­ma­nent pour l’ac­cès de tous aux droits fon­da­men­taux et notam­ment à l’é­d­u­ca­tion, à la for­ma­tion, à la san­té, à la cul­ture et au loge­ment. En 1999, il prend con­tact avec le général Novacq qui com­mandait l’É­cole, pour une action de sen­si­bil­i­sa­tion des élèves, en mobil­isant notam­ment ceux qui avaient fait un ser­vice civ­il à l’É­d­u­ca­tion nationale, dans la police ou dans des asso­ci­a­tions comme ATD. 

Cette action a débouché sur un rassem­ble­ment présidé par le Général dans le grand amphi de l’É­cole, à la suite duquel François Ailleret, alors prési­dent de l’AX, a don­né pour mis­sion à l’équipe qu’an­i­mait Jacques d’ou­vrir dans La Jaune et la Rouge une rubrique ” Forum Social — L’en­vers du décor “. Tous ses amis en étaient frap­pés : pour Jacques Gal­lois, le com­bat con­tre l’ex­clu­sion sociale était devenu une pas­sion qui l’a pos­sédé jusqu’à la fin de sa vie. 

1. F. Gazier (Y 2006) con­seiller d’État.
2. Société d’é­tude des machines thermiques. 
 

Un col­loque sur l’exclusion
En 2008, l’AX a demandé à l’équipe du « Forum social » d’organiser, à l’issue de son Assem­blée générale, un col­loque sur le thème Lut­ter con­tre l’exclusion par le sys­tème édu­catif : un défi ». Ce fut l’occasion d’éditer un recueil des arti­cles parus dans La Jaune et la Rouge, dont quelques exem­plaires sont encore disponibles.

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