Gilles Legrand (45)

Gilles LEGRAND (45), polytechnique dans les gènes

Dossier : TrajectoiresMagazine N°718 Octobre 2016
Par Hubert LÉVY-LAMBERT (53)

Gilles est né le 26 octo­bre 1926 à Paris. Entré à l’X en 1946 (pro­mo­tion 1945), il en sort en 1948 dans le corps des Ponts et Chaussées qui l’envoie en ser­vice ordi­naire en Ille-et-Vilaine. 

Dès 1952, il se fait affecter à un poste de recherche sci­en­tifique dans les con­di­tions du décret « Suquet » du 24 août 1939, sous la direc­tion d’André Lich­nerow­icz. Il passe son doc­tor­at ès sci­ences math­é­ma­tiques en 1958. 

DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES

Par­mi ses travaux sci­en­tifiques, on peut citer : 

  • sa thèse de doc­tor­at « Étude d’une général­i­sa­tion des struc­tures presque com­plex­es sur les var­iétés dif­féren­tiables », pub­liée dans les Ren­di­con­ti del Cir­co­lo Matem­ati­co di Paler­mo (tomes VII-1958 et VIII-1959), 
  • et des notes de géométrie dif­féren­tielle présen­tées à l’Académie des sciences, 
  • dont « T – struc­ture sur les var­iétés différentiables », 
  • « Une inter­pré­ta­tion de la forme de cour­bu­re d’une con­nex­ion infinitésimale » 
  • ou « Notions divers­es de formes de torsion ». 

RETOUR À L’X

Maître de con­férences à l’X dès 1958, il est nom­mé l’année suiv­ante maître de con­férences de math­é­ma­tiques à la fac­ulté des sci­ences de Rennes puis, à par­tir de 1961, pro­fesseur à l’École des mines de Paris. Il est égale­ment pro­fesseur à l’École des ponts pen­dant quelques années. 

UN ENGAGEMENT BÉNÉVOLE

Après sa deuxième retraite et jusqu’à son décès, Gilles a bénévolement fourni un soutien en mathématiques à des étudiants dans le cadre du Centre d’initiatives et de services des étudiants de Saint-Denis (CISED).

En 1961, il est nom­mé pro­fesseur intéri­maire d’analyse en rem­place­ment de Lau­rent Schwartz révo­qué suite à sa sig­na­ture du « Man­i­feste sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », dit « Man­i­feste des 121 » (comme beau­coup d’anciens le savent, Schwartz est ensuite revenu par la grande porte). 

Il est tit­u­lar­isé en 1964 comme pro­fesseur de math­é­ma­tiques, en rem­place­ment numérique de Gas­ton Julia, avec un cours d’algèbre linéaire et mul­ti­l­inéaire et géométrie différentielle. 

En 1976, il est nom­mé directeur du con­cours d’entrée à l’X puis, en 1979, adjoint au directeur de l’enseignement et de la recherche, chargé notam­ment du suivi des élèves, poste qu’il occu­pera jusqu’à son départ en retraite de l’X en 1991. 

MATHÉMATIQUES ET SKI ALPIN

Gilles a ensuite pour­suivi sa car­rière comme pro­fesseur de math­é­ma­tiques et très influ­ent mem­bre du comité des études de l’École des mines de Paris, jusqu’à sa mise à la retraite en juin 1996, puis comme pro­fesseur à occu­pa­tion acces­soire jusqu’en 2001. 

De nom­breuses pro­mo­tions d’élèves des Mines ont appré­cié notam­ment le jume­lage des cours de math­é­ma­tiques avec des stages de ski alpin dès leur pre­mière année de scolarité. 

GUINNESS DES RECORDS

Les six frères LEGRAND, tous polytechniciens
Les six frères Legrand aux Con­t­a­mines, en Haute-Savoie, vers 1936.
De gauche à droite : Olivi­er (49), Gilles (45), Luc (45), Jean-Claude (38), Marc (35), Michel (32).

Gilles était d’une grande famille poly­tech­ni­ci­enne, sans doute digne du Guin­ness des records : petit-fils de Lucien Maréchal (1875), fils d’Yves Legrand (1908), neveu de Roger Bout­teville (1911), il était le cinquième d’une fratrie de six X. Ses frères Michel (32), mort en 1988, Marc (35), mort pour la France à Lomme-lez-Lille en 1940 et Jean-Claude (38) l’avaient précédé à l’X. Son frère Luc (45), mort en 2001, avait atten­du un an pour entr­er à l’X avec lui. Le petit dernier, Olivi­er (49), père d’Emmanuel (81), avait fer­mé la marche dix-sept ans après l’aîné.

Son épouse Brigitte, pré­maturé­ment dis­parue, ne man­quait pas non plus d’ascendants X : elle était petite-fille du général Joseph Fournier (1874) et de Louis de Lau­nay (1879) et arrière-petite- fille d’Alfred Cor­nu (1860).

Ils ont eu ensem­ble qua­tre enfants dont trois ont fait l’X : Marc (74), Hen­ri (75) et Monique (82), épouse de Frédéric Lar­roche (81), ingénieure générale de l’armement comme sa sœur Marie-France, épouse du général de Roodenbeke. 

Qui peut, mieux que les Legrand, illus­tr­er la devise de notre École, Pour la Patrie, les Sci­ences et la Gloire ?

Commentaire

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19670004répondre
13 octobre 2016 à 23 h 49 min

Revue Barbe pro­mo 67

Enquête de l’In­specteur X 

— Mon­sieur Legrand, avez-vous un indice ? 

— Ah, je peux vous en fournir, moi, des indices, et même des indices indexés ! 

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