Innate Pharma

La technologie qui fait guérir !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°752 Février 2020
Par Mondher MAHJOUBI

En misant sur les der­nières avan­cées scien­ti­fiques en matière d’immuno-oncologie, Innate Phar­ma contri­bue à l’amélioration du trai­te­ment des can­cers grâce à des anti­corps thé­ra­peu­tiques inno­vants exploi­tant le sys­tème immu­ni­taire. Mond­her Mah­jou­bi, Pré­sident du Direc­toire d’Innate Phar­ma, nous en dit plus.

Innate Pharma a fêté son 20e anniversaire en 2019. Quelles sont les principales évolutions que vous avez connues ?

L’entreprise a été créée par un groupe de scien­ti­fiques vision­naires qui, à la fin des années quatre-vingt-dix, ont pen­sé que l’une des façons de chas­ser les cel­lules can­cé­reuses, était de reboos­ter le sys­tème immu­ni­taire. L’idée consis­tait à mani­pu­ler une classe spé­ci­fique de cel­lules immu­ni­taires, les cel­lules NK (« Natu­ral Killer ») pour qu’elles attaquent les cel­lules can­cé­reuses. Depuis, nous avons éten­du notre exper­tise au ciblage du microen­vi­ron­ne­ment tumo­ral et des anti­gènes tumoraux. 

En effet, nous avons inves­ti en R&D, au cours des 20 der­nières années, afin d’étudier les dif­fé­rents méca­nismes d’actions du sys­tème immu­ni­taire. En paral­lèle, nous avons réus­si à sou­te­nir notre crois­sance et donc à dou­bler de taille en 5 ans. Aujourd’hui notre équipe com­porte près de 220 col­la­bo­ra­teurs et nous béné­fi­cions de contrats de par­te­na­riats avec de grands noms de l’industrie phar­ma­ceu­tique. Grâce à ces efforts, nous avons aujourd’hui non seule­ment des molé­cules au stade de déve­lop­pe­ment pré­coce, mais aus­si des pro­duits en déve­lop­pe­ment cli­nique, et même un médi­ca­ment com­mer­cia­li­sé aux États-Unis pour une forme rare de leu­cé­mie, avec des pers­pec­tives de com­mer­cia­li­sa­tion en Europe d’ici la fin de 2020.

Aujourd’hui, comment qualifieriez-vous votre positionnement ?

L’industrie phar­ma­ceu­tique est un mar­ché assez dense avec des mil­liers de bio­techs au niveau mon­dial. Dans ce cadre, nous avons misé sur notre exper­tise afin de nous spé­cia­li­ser dans la niche de l’immunothérapie, et notam­ment de concep­tion d’anticorps après avoir étu­dié les méca­nismes intimes du pro­ces­sus de can­cé­ri­sa­tion et les cas­cades de réac­tions bio­chi­miques qui abou­tissent à la fabri­ca­tion d’anticorps par les cel­lules lymphocytaires.

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous spécialiser dans l’immuno-oncologie ?

Sachant que l’immunothérapie est impli­quée dans plu­sieurs domaines tels que le trai­te­ment des inflam­ma­tions, l’asthme et les infec­tions, nous avons déci­dé de nous foca­li­ser sur l’oncologie, d’abord parce qu’il y a un grand besoin médi­cal mais aus­si parce que nous avons pu culti­ver un savoir-faire de plus de 20 ans sur lequel nous vou­lons capitaliser.

Plus particulièrement, quels sont les sujets qui vous mobilisent actuellement ?

Notre ambi­tion est d’assurer la liai­son entre le labo­ra­toire du cher­cheur et le lit du malade en opti­mi­sant toutes les com­po­santes de notre chaîne de valeur. En pla­çant le patient au cœur de notre busi­ness modèle, nous visons l’excellence dans la recherche scien­ti­fique et l’efficacité thérapeutique.

Nous avons débu­té la tran­si­tion vers une bio­tech inté­grée qui a non seule­ment un moteur de recherche très puis­sant mais aus­si un por­te­feuille pro­duits très riche. Nous avons alloué 80 % de notre bud­get à la recherche, ce qui nous a per­mis de géné­rer des reve­nus sup­plé­men­taires autres pro­ve­nant du busi­ness développement. 

Ain­si, nous avons opté pour un équi­libre finan­cier repo­sant sur 3 approches : la com­mer­cia­li­sa­tion de nos molé­cules, le déve­lop­pe­ment de par­te­na­riats et les levées de fonds sur le mar­ché financier.

Qu’en est-il de vos perspectives ?

Nous vou­lons faire d’Innate Phar­ma l’un des lea­ders mon­diaux de l’immuno-oncologie. En effet, nous sommes à un point d’inflexion dans la crois­sance et le déve­lop­pe­ment de notre entre­prise avec un double enjeu : la glo­ba­li­sa­tion et la tran­si­tion vers une bio­tech intégrée. 

Nous vou­lons déve­lop­per notre branche com­mer­ciale et pro­mou­voir notre pré­sence aux États-Unis grâce à notre filiale récem­ment implan­tée. Par ailleurs, nous sommes désor­mais cotés au Nas­daq ce qui nous offre une plus grande visi­bi­li­té et un plus grand accès aux capitaux.

A lire aus­si : Finan­cer l’innovation dans le domaine de la san­té, La Jaune et la Rouge n° 642

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