Des lunettes sur mesure grâce aux technologies numériques

Dossier : Dossier FFEMagazine N°708 Octobre 2015
Par Thierry ALLIOTTE (79)
Par Pierre ANDRIEU

Pouvez-vous nous présenter NetLooks ?

La voca­tion de Net­Looks est d’imaginer, déve­lop­per et com­mer­cia­li­ser de nou­veaux pro­duits et ser­vices dans le domaine de l’optique lunetterie.

Notam­ment en pro­po­sant aux clients des mon­tures sur-mesure, façon­nées à la main en France, permettant :

  • de créer son propre modèle de monture
  • d’optimiser l’acuité
  • d’accroître le confort
  • de choi­sir son look
  • à des tarifs acces­sibles (à par­tir de 179 €)
  • dans des délais maîtrisés.

A l’issue d’une année de développement,

Net­Looks a ouvert son pre­mier maga­sin début mai à Nan­cy. Le client y découvre un ser­vice tota­le­ment nou­veau, basé sur une inno­va­tion bre­ve­tée associant :

  • un sys­tème de prise de mesures mor­pho­lo­giques en 3D
  • un module de créa­tion de mon­ture en 3D
  • un sys­tème d’essayage vir­tuel en 3D.

Le concept de Net­Looks intègre toutes les com­pé­tences du sec­teur de l’optique lunet­te­rie : de la concep­tion 3D, du desi­gn jusqu’à la fabri­ca­tion et la vente des mon­tures. L’entreprise a obte­nu en mars 2015 le label Entre­prise Inno­vante par BPI France.

Concrètement, comment ça marche ?

C’est très simple ! Le visage du client est numé­ri­sé en 3D par un sys­tème optique, qui per­met l’acquisition de plu­sieurs mil­lions de don­nées en quelques secondes. Le « scan » est réa­li­sé très faci­le­ment avec une tablette tac­tile équi­pée d’un objec­tif un peu par­ti­cu­lier, déve­lop­pé par une star­tup californienne.

Concep­tion d’un ava­tar 3D.

Il en résulte un ava­tar 3D sur lequel on crée sa propre mon­ture, avec l’aide de l’opticien, et on la visua­lise en temps réel à l’aide d’un module d’essayage vir­tuel. Près d’un mil­lion de com­bi­nai­sons de formes, cou­leurs, motifs, branches per­son­na­li­sées… sont possibles.

Le sys­tème pré­voit auto­ma­ti­que­ment une adé­qua­tion par­faite entre les dimen­sions de la mon­ture et la mor­pho­lo­gie du visage, au mil­li­mètre près, sup­pri­mant les effets indé­si­rables d’une adap­ta­tion approxi­ma­tive d’un modèle exis­tant (vision floue, champ réduit, alté­ra­tion des distances…).

La mon­ture est ensuite façon­née à l’unité dans des ate­liers en France, et livrée au point de vente sous une quin­zaine de jours. Le maté­riau est de grande qua­li­té : il s’agit d’acétate de cel­lu­lose, ou fleur de coton, avec au moins 75 % de coton « bio ». La mon­ture est fac­tu­rée au client entre 179 € et 299 €. Pour les verres, nous avons noué un par­te­na­riat avec Essi­lor et ses 5 800 références.

Qu’est-ce qui vous a conduit à imaginer ce projet ?

On est par­ti du constat que les mon­tures sont sou­vent mal adap­tées au por­teur : elles sont trop grandes ou trop petites, trop lourdes, glissent sur le nez, marquent le nez, creusent les tempes, etc. Une adap­ta­tion approxi­ma­tive de la mon­ture génère une gêne visuelle pou­vant conduire jusqu’à l’inadaptation du porteur :

  • verres décen­trés : vision floue, champ de vision réduit, prismes posturaux…
  • troubles visuels : alté­ra­tion des dis­tances, maux de tête, etc.

L’explication est simple : un stock moyen de maga­sin d’optique est consti­tué de 1 000 mon­tures (500 des­ti­nées aux hommes et 500 aux femmes), et para­doxa­le­ment ce n’est pas suf­fi­sant pour répondre aux besoins du client.

Pre­nons l’exemple d’un por­teur fon­dant son choix sur la forme et la couleur :

  • Si la col­lec­tion est arti­cu­lée autour de 10 formes, son choix se limi­te­ra à 50 montures.
  • Sur un panel de 10 cou­leurs, son choix se res­trein­dra à 5 mon­tures de taille standard.

La seule prise en compte de ces deux cri­tères a fait fondre le choix du por­teur de 500 à 5 mon­tures. L’introduction d’un cri­tère sup­plé­men­taire lié aux dimen­sions de la mon­ture induit au final un choix par défaut pour le porteur.

A l’opposé, nous avons vou­lu repla­cer le client au centre du dis­po­si­tif, en pre­nant en compte toutes ses attentes par la pos­si­bi­li­té de co-créer sa mon­ture sur-mesure alliant confort, adap­ta­tion par­faite, desi­gn sédui­sant et choix qua­si infi­ni de com­bi­nai­sons. Grâce à Net­Looks, le client peut s’offrir pour un prix abor­dable une mon­ture tota­le­ment per­son­na­li­sée et de grande qua­li­té, fabri­quée en France.

Lunette sur mesure : conception étape 1
La 1re étape de concep­tion d’un modèle sur-mesure passe par la numé­ri­sa­tion du visage pour recons­ti­tuer un ava­tar en 3D.

Lunette sur mesure : conception étape 2
Pour la 2e étape de créa­tion, l’opticien et le client co-construisent la mon­ture et choi­sissent la face, les branches, la plaque d’acétate.

Lunette sur mesure : conception étape 3
L’essayage vir­tuel per­met enfin de se voir en 3D avec la création.

Comment le concept a‑t-il été accueilli par la clientèle ?

Nous avons main­te­nant quelques mois de recul après l’ouverture du pre­mier maga­sin. Le concept sus­cite un inté­rêt indé­niable. Les clients sont éton­nés et agréa­ble­ment surpris.

Nous avons eu beau­coup d’articles de presse et de repor­tages pour pré­sen­ter notre concept. Il y a donc eu un effet curio­si­té et les clients se sont dépla­cés pour décou­vrir le concept. Mais au-delà de l’effet curio­si­té, les réac­tions sont encou­ra­geantes. Nos visi­teurs sont éton­nés de se visua­li­ser en 3D et de créer leur mon­ture per­son­na­li­sée en quelques clics. Ce côté ludique leur plaît.

Ils appré­cient aus­si le choix qua­si infi­ni de mon­tures, la qua­li­té du Made in France et les prix acces­sibles. Le démar­rage de l’activité est conforme aux attentes et aux espérances.

Et comment voyez-vous la suite ?

Le point de vente de Nan­cy est un maga­sin pilote. Si les résul­tats posi­tifs se confirment, nous sou­hai­tons déployer Net­Looks sur tout le ter­ri­toire, dans les villes de plus de 150 000 habi­tants. Dans l’année à venir, nous pré­voyons d’ouvrir deux maga­sins, puis trois l’année suivante.

EN BREF

  • Février 2014 – Créa­tion de Net­Looks – R & D du concept
  • Juin 2014 – Dépôt de bre­vets – Label Entre­prise Innovante
  • Mai 2015 – Ouver­ture du point de vente pilote à Nancy
  • Sep­tembre 2015 – Déve­lop­pe­ment du réseau

Nous ne vou­lons pas brû­ler les étapes et pré­fé­rons maî­tri­ser notre crois­sance. Les villes ciblées en prio­ri­té dépen­dront prin­ci­pa­le­ment des oppor­tu­ni­tés de cel­lules com­mer­ciales à sai­sir : nous cher­chons des sur­faces de vente d’environ 100 m2.

Les pre­miers points de vente ouvri­ront sous forme de suc­cur­sales, mais nous misons sur un déploie­ment en fran­chise ou licence par la suite.

A terme, la tech­no­lo­gie nous ouvri­ra des pers­pec­tives bien au-delà du maga­sin d’optique.

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