Honoré d’Estienne d’Orves

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°544 Avril 1999Par : Rose et Philippe Honoré d’Estienne d’Orves, préface du général de BénouvilleRédacteur : Marcel RAMA (41)

À tra­vers la France, rues et places por­tent le nom d’Honoré d’Estienne d’Orves. Un navire de guerre porte aus­si ce beau patronyme. La mémoire des Français est ain­si inter­pel­lée par le sou­venir du 29 août 1941, où les balles alle­man­des le fusil­lèrent à l’aube avec Mau­rice Bar­li­er et Yan Doornik ses deux com­pagnons d’armes.

Ils furent les pre­miers de la France libre à être ain­si exé­cutés – ou plutôt assas­s­inés – par l’ennemi. L’éducation d’Honoré d’Estienne d’Orves ne le pré­parait en rien à la déci­sion de rompre avec les insti­tu­tions offi­cielles, lorsqu’il quit­ta Alexan­drie où son navire était au mouil­lage avec l’escadre française.

Seule pré­va­l­ut la farouche déter­mi­na­tion de con­tin­uer à com­bat­tre partout où la pos­si­bil­ité lui en était don­née. Il ral­lie les camps d’entraînement de l’armée bri­tan­nique à Ismaïlia, puis à Aden, avec quelques marins et officiers, puis gagne l’Angleterre pour devenir un des com­pagnons du général de Gaulle.

Il entre dans la guerre de l’ombre en étab­lis­sant des réseaux de ren­seigne­ments en France et assure leur liai­son radio avec l’état-major lon­donien des Forces navales français­es libres où il tra­vaille au 2e Bureau.

C’est alors le débar­que­ment de la nuit du 22 au 23 décem­bre 1940 à la Pointe du Raz. Il établit de nom­breux con­tacts à Lon­dres et à Paris, met­tant en place des sous-réseaux d’action. Un mois plus tard, il est trahi et cap­turé par l’Abwehr. Alors com­mence son calvaire…

Les lecteurs de ce livre aus­si émou­vant que dra­ma­tique trou­veront l’évocation de sa famille, de son séjour à l’École poly­tech­nique et dans la marine, puis le jour­nal de son odyssée d’Alexandrie à Lon­dres. L’épopée du réseau Nem­rod précède les écrits de cet héroïque Résistant.

À lire par tous ceux qui ont à cœur de s’acquitter d’un devoir de mémoire et de recon­nais­sance à l’égard d’un grand ancien.

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