Couverture du livre de Bernard Fernandez (56) : UNRAVELLING THE MYSTERY OF THE ATOMIC NUCLEUS

Unravelling the mystery of the atomic nucleus

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°682 Février 2013Par : Bernard FERNANDEZ (56) – English version by Georges RipkaRédacteur : Philippe LAZAR (56)

L’auteur de ce livre est ancien cher­cheur en phy­sique nucléaire au Com­mis­sa­riat à l’énergie ato­mique. Il nous avait offert en 2006 une véri­table somme, fruit de plu­sieurs années de tra­vail : De l’atome au noyau, l’histoire de l’étonnant enchaî­ne­ment des décou­vertes qui ont com­plè­te­ment bou­le­ver­sé notre repré­sen­ta­tion de la matière et de l’univers, mais aus­si l’organisation de nos socié­tés (et en par­ti­cu­lier celle de toute la science, Ellipses, 2006).

La Jaune et la Rouge avait à l’époque ren­du compte de cet ouvrage. Sa qua­li­té émi­nente n’a pas échap­pé depuis lors au grand édi­teur inter­na­tio­nal qu’est Sprin­ger (New York, Hei­del­berg, Dor­drecht, Lon­don). Il vient de le faire tra­duire en anglais. C’est là une inha­bi­tuelle mais bien légi­time consé­cra­tion d’un ouvrage qui nous apprend tout, dans un lan­gage acces­sible aux non-phy­si­ciens, sur la fan­tas­tique aven­ture de la phy­sique ato­mique et nucléaire depuis la fin du XIXe siècle… jusqu’en 1956, l’année d’intégration de Fer­nan­dez à l’X !

Ce roman poli­cier (car l’histoire de la phy­sique ato­mique et nucléaire, telle qu’elle est ici contée, tient en haleine comme le meilleur des « polars ») per­met de com­prendre que les connais­sances aujourd’hui acquises sont le fruit certes d’avancées spec­ta­cu­laires mais aus­si de moments de stag­na­tion, de fausses routes voire d’erreurs, bref qu’elles sont la résul­tante d’une mul­ti­tude d’approches dont la cohé­rence finale ne s’est construite qu’au fil du temps, par la lente décan­ta­tion propre à cette aven­ture col­lec­tive qu’est la science.

S’en tenir au seul état pré­sent des savoirs aurait gom­mé de façon arti­fi­cielle et ana­chro­nique (comme on le fait, hélas, trop sou­vent par sou­ci « d’efficience ») tout le che­mi­ne­ment qui y a conduit. Pas­ser sous silence ce par­cours par­fois chao­tique aurait du coup sup­pri­mé une mer­veilleuse occa­sion de faire com­prendre ce qu’est réel­le­ment la démarche scien­ti­fique : un aller retour per­ma­nent entre des hypo­thèses (des théo­ries) et le contrôle exi­geant de leur capa­ci­té à rendre compte « du moindre petit fait» ; une inter­ac­tion forte aus­si entre la pen­sée créa­trice et les nou­veaux moyens tech­niques d’expérimentation.

Conseillez donc à vos amis et cor­res­pon­dants anglo­phones de se pro­cu­rer ce fas­ci­nant roman de la phy­sique, ils vous en seront à coup sûr pro­fon­dé­ment recon­nais­sants. Et lisez-le dans sa ver­sion ori­gi­nale si vous ne l’avez pas encore fait, vous ne serez pas déçu(e) !

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